" Françaises, Français, Il y a 25 ans, lorsque la France roulait à l'abîme, j'ai cru devoir assumer la charge de la conduire jusqu'à ce qu'elle fût libérée, victorieuse et maîtresse d'elle-même. Il y a 7 ans, j'ai cru devoir revenir à sa tête pour lui éviter la guerre civile, lui épargner la faillite monétaire et financière et bâtir avec elle des institutions répondant à ce qu'exigent l'époque et le monde moderne. Depuis lors, j'ai cru devoir exercer les pouvoirs de chef de l'État afin qu'elle puisse accomplir au profit de tous ses enfants une étape sans précédent de son développement intérieur, recouvrer la paix complète et acquérir dans l'univers une situation politique et morale digne d'elle. Aujourd'hui, je crois devoir me tenir prêt à poursuivre ma tâche, mesurant en connaissance de cause de quel effort il s'agit, mais convaincu qu'actuellement, c'est le mieux pour servir la France. Car ainsi, notre pays se voit offrir le meilleur moyen de confirmer par ses suffrages le régime stable et efficace que nous avons ensemble institué. Que l'adhésion franche et massive des citoyens m'engage à rester en fonction, l'avenir de la République nouvelle sera décidément assuré. Sinon, personne ne peut douter qu'elle s'écroulera aussitôt et que la France devra subir, mais cette fois sans recours possible, une confusion de l'État plus désastreuse encore que celle qu'elle connut autrefois. Françaises, Français, c'est dire que suivant votre choix, notre pays pourra ou non, continuer la grande œuvre de rénovation où il se trouve engagé. Or, qu'il s'agisse de son unité, de sa prospérité, de son progrès social, de sa situation financière, de la valeur de sa monnaie, de ses moyens de défense, de l'enseignement donné à sa jeunesse, du logement, de la sécurité, de la santé de sa population, l'avance qu'il a réalisée depuis 7 ans apparaît comme éclatante. Certes, il y a encore, il y aura toujours beaucoup à faire. Mais comment y parviendrait-on si l'État livré aux partis retombait dans l'impuissance ? Au contraire, quel élan nouveau prendra notre République quand celui qui a l'honneur d'être à sa tête aura été approuvé par vous dans son mandat national ! En même temps, se trouvent en jeu la situation et l'action de la France dans un monde au-dessus duquel planent d'incommensurables dangers. L'indépendance reprise sans renier nos amitiés ; la coopération pratiquée avec des peuples où notre colonisation était devenue anachronique et souvent sanglante ; l'union de l'Europe occidentale poursuivie de telle sorte qu'elle s'organise dans des conditions équitables et raisonnables, que la France y reste elle-même et qu'au plus tôt tout notre continent puisse s'accorder pour marcher en commun vers la paix et vers le progrès ; le rayonnement de notre culture, vivifié et grandissant ; la considération et l'audience des autres peuples obtenues justement par nous en soutenant partout la cause de la libération, du développement et de l'entraide dont dépend le sort de la communauté humaine. Eh bien, voici que le monde entier regarde vers vous pour savoir si vous allez par votre vote ratifier ou effacer ce que nous avons accompli au dehors, appuyer ou empêcher ce que nous sommes en voie d'y réussir. Une grande responsabilité nationale incombera donc dans un mois à vous toutes et à vous tous ; c'est là d'ailleurs la raison d'être de la loi constitutionnelle qui s'appliquera pour la première fois et en vertu de laquelle le peuple français tout entier désignera le chef de l'État, garant du destin de la nation. En élisant le président de la République, il vous sera donné de fixer en conscience, par-dessus toutes les sollicitations des tendances partisanes, des influences étrangères et des intérêts particuliers, la route que va suivre la France. A moi-même, que vous connaissez bien, après tout ce que nous avons fait ensemble dans la guerre et dans la paix, chacune de vous, chacun de vous aura l'occasion de prouver son estime et sa confiance. Ainsi, devant tous les peuples, le scrutin historique du 5 décembre 1965 marquera le succès ou le renoncement de la France vis-à-vis d'elle-même. Françaises, Français, j'espère, je crois, je sais qu'elle va triompher grâce à vous ! Vive la République ! Vive la France ! " Françaises, Français, - mes chers amis, - Dans un peu plus de cinquante jours, vous voterez pour le premier tour de l'élection présidentielle. A ce sujet, j'ai trois choses à vous dire. - Je vous rendrai le pouvoir que vous m'avez confié en mai 1974. - Ce pouvoir je me suis efforcé de l'exercer pour le bien de la France, et aussi des Français, dans la mesure de mes moyens. Je n'ai jamais pensé qu'il m'appartenait. J'ai toujours su qu'il était à vous, qui me l'aviez confié pour la durée de mon mandat. Je vous le rendrai intact. - Je veux aussi remercier toutes celles et tous ceux qui m'ont permis, par leur soutien, d'assumer ma tâche dans ces temps difficiles. Ce ne sont pas toujours les Français les plus bruyants ; ce ne sont pas ceux dont la vie est la plus aisée. Mais je les ai reconnus : ce sont ces Françaises et ces Français qui ont fait, qui font et qui, demain, feront la France. Quelle est, à deux mois de l'élection, la situation politique de notre pays. - La crise économique, avec les mécontentements et les inquiétudes qu'elle entraîne et que je comprends, pèse sur les esprits. L'opposition demeure identique à elle-même, avec les mêmes dirigeants acharnés depuis 1958 dans leur lutte contre la Vème République. Opposition conduite, par la force des choses, soit à gouverner avec les communistes, soit trahir leurs électeurs après avoir bénéficié de leurs voix, ce qui n'irait pas sans secousse grave. Proposant, pour sortir de la crise, des formules étatiques et bureaucratiques, qui ont échoué partout, et dont les défenseurs ont été chassés du pouvoir. En même temps, toutesles indications montrent de manière certaine qu'aucun autre candidat n'a de chance de l'emporter contre l'opposition. Chacun de vous peut comprendre, par un simple raisonnement, qu'il serait entraîné à coup sûr et malgré lui vers unesociété dont il ne veut pas, et vers la décadence politique et économique, dont nous voyons des exemples ici et là. - Tout l'effort de rétablissement, de remise en ordre, tout le travail courageux des dernières années seraient dissipés en quelques mois. Adieu la solidité du franc et la liberté d'entreprise, adieu l'indépendance nucléaire et le rang de la France dans le monde | On l'a vu se produire ailleurs, on le verrait chez nous. Nous ne pouvons pas accepter que lesort de la France se joue de cette manière. Elle ne peut pas être enchaînée à une fatalité qui la conduirait dans la direction contraire à celle où elle veut aller. - Je ferai tout ce qui dépend de moi pour le lui éviter. C'est pourquoi je vous demande de lutter contre cette mauvaise fatalité, et de soutenir vous-même le progrès de la France. - La France mérite un vrai débat démocratique où la voix de la raison et du coeur, de la liberté et de la solidarité, se fasse entendre, et finalement, j'en suis sûr, l'emporte. J'ai décidé de me présenter à l'élection présidentielle pour un septennat nouveau. - Pourquoi ? - Comme Président je n'y ai aucun droit particulier ; et personne ne me doit rien. - Mais pendant les sept années où j'ai veillé avec la France, j'ai connu ses problèmes, aperçu son avenir, cherché et compris ce qui doit être fait pour qu'elle soit forte, heureuse et fière, et pour qu'elle s'adapte, avec confiance dans ses possibilités qui sont grandes, au monde qui vient. - Jevais vous le proposer. Je m'engagerai dans cette campagne. De quoi s'agit-il ? De choisir un Président pour la France, qui la représente dans le monde, qui anime et oriente sa politique à l'intérieur. - Ce Président ne peut pas être l'homme d'un parti. Je ne demanderai l'investiture d'aucune formation. Je ne me prêterai à aucun arrangement, manoeuvre, ou combinaison. Je fais appel à toutes les Françaises et tous les Français pour que ce soient eux qui organisent le soutien à-partir de leur ville ou de leur terroir, eux qui s'expriment, et eux qui l'emportent. - Je ne cherche pas à recruter des partisans ; je veux réunir ensemble le plus grand nombre de Français. Je ne ferai appel ni à la haine, ni à la véhémence. Mon rôle n'est pas de déchirer le tissu national ; il est de le recoudre. Je ferai appel à l'unité et à la raison, pour vivre et travailler ensemble. - Le Président de la République continuera sa tâche jusqu'au bout, comme c'est son devoir. Le candidat s'en distinguera entièrement. Je ne serai pas un Président-candidat, mais un citoyen-candidat. - Ma campagne 'électorale' comportera deux étapes : - Jusqu'à la fin du mois, en-raison de mes fonctions, une campagne d'information et d'explication, puis, à l'ouverture de la campagne officielle, une campagne de rencontre, avec vous, sur le terrain. Cette campagne, je l'accueille non comme une épreuve, mais comme une délivrance. Pendant sept ans, la raison d'Etat, et la réserve nécessaire à ma fonction m'ont interdit de m'exprimer en toute liberté. Enfin, je pourrai vous dire d'homme à homme tout ce que j'ai dans l'esprit, et ce que j'ai sur le coeur | - Je rendrai -compte de mon mandat. Je montrerai comment j'ai respecté les engagements pris en 1974. Je vous dirai les motifs et les circonstances de toutes les décisions importantes de mon septennat. - Je montrerai comment, dans la crise économique la plus grave que le monde ait connue depuis cinquante ans, la France a fait face et a préparé son avenir ; comment elle a progressé dans son niveau de vie, mais aussi dans sa justice sociale vis-à-vis des personnes âgées, des handicapés, des familles et des travailleurs manuels ; comment elle a protégé sa liberté comment elle a organisé sa sécurité ; et comment elle a agi pour la paix, qui était mon premier souci, et pour laquelle j'ai pris des risques personnels. - Je dirai quels problèmes nouveaux se posent à nous, et notamment à notre jeunesse pour son emploi et pour son avenir et comment nous pouvons les résoudre. Ce sera l'engagement central de ma campagne. - Je ne ferai aucune promesse qui ne puisse être tenue. Un mot personnel, avant de vous quitter. Dans ce débat, mon sort n'a pas d'importance. Il n'en a ni pour vous, ni pour moi. Tout s'efface maintenant devant le seul choix qui compte : celui du meilleur avenir pour la France. Et ce choix là, vous le tenez entre vos mains. Mes chers compatriotes. Depuis des années ... un lien s'est créé entre nous ... Dans 3 mois vous choisirez votre nouveau Président de la République ... C'est un fait : pendant le septennat qui s'achève, la France a reculé par rapport à ses concurrents. Et pourtant les forces du renouveau sont en nous ... Nous sommes à la croisée des chemins. Si votre choix devait conduire au retour du système socialiste ... après le recul viendrait le déclin. Ne sous-estimez pas l'enjeu ! ... Il est temps de mettre fin aux faux-semblants. Il est temps de prendre un nouveau départ. C'est pourquoi j'ai décidé d'être candidat à la présidence de la République ... Vous me connaissez. Comme tout le monde j'ai mes qualités et mes défauts. Mais je ne suis pas un spécialiste de la virevolte, je n'ai jamais fardé la réalité. J'ai toujours agi avec loyauté. Je suis un homme d'ouverture. Je n'ai pas l'esprit de parti. Je veux un Etat impartial au service de tous. Si vous m'accordez votre confiance nous traiterons ensemble ... les questions dont dépendent notre avenir et l'avenir de nos enfants ... Nous devons faire de la France un pays solide ... Ensemble nous travaillerons pour que notre vieux pays de liberté renforce sa cohésion ... Ensemble nous ferons de la France l'artisan d'une véritable union économique, monétaire et politique de l'Europe ... A cet instant je pense à mes rencontres avec les français ... de la métropole, de l'outre-mer et de l'étranger. Je pense à mon île natale, La Réunion ... M'adressant à chacun d'entre vous je dis : il est temps de faire confiance à la France et aux français. Si vous le voulez, ensemble nous ferons une France forte et fraternelle". Campagne 1995 Candidature d'Edouard Balladur aux élections présidentielles de 1995 : Au mois de mars 1993, les Français ont confié le pouvoir à une nouvelle majorité. J'ai été désigné comme premier ministre. Je l'ai accepté. Pourquoi ? Parce que notre pays se trouvait dans une situation très difficile (...) J'étais convaincu q'il fallait commencer sans tarder l'action de redressement et de changement (...)" - "Cette action, le gouvernement tout entier, aidé par les Français, l'a engagée courageusement et menée à bien dans de nombreux domaines. L'effort de réforme est l'un des plus considérables réalisés dans une aussi courte période, dans des conditions aussi difficiles (...) Sur ces bases, il faut maintenant aller plus loin afin d'être mieux préparés à l'avenir qui s'ouvre devant nous." - "J'avais dit, en prenant ma fonction (...), que je souhaitais me consavrer exclusivement au redressement du pays et garder le silence sur tout le reste jusqu'au début de 1995. J'ai tenu mon engagement. Aujourd'hui, les Françaises et les Français ont le droit de connaître le choix qu'ils auront à faire, c'est à eux que je dois annoncer mes intentions. J'ai décidé de me présenter ma candidature à la présidence de la République. C'est la difficulté de la tâche entreprise, c'est l'ampleur de celle qui reste à accomplir, c'est la confiance de nos concitoyens, maintenue depuis 20 mois, c'est la nécessité du rassemblement le plus large des Français qui me déterminent à solliciter leurs suffrages. En cet instant, je mesure la gravité de ma décision (...) La campagne va s'ouvrir. Elle doit, pour être digne de la France, être positive, sereine et optimiste. De ma part, elle le sera (...)" - "L'eenjeu de l'élection présidentielle est clair : il s'agit de retrouver l'unité du pouvoir, de mettre fin à une période inévitable mais politiquement délicate (...) Il s'agit aussi de restaurer la morale civique, de lutter contre la corruption, d'assurer la sécurité, le respect des lois, le droit des citoyens garantis par les juges, en somme d'assurer l'Etat républicain. Il s'agit de fortifier le progrès et la justice afin de réduire le chômage, de donner à la jeunesse une école qui la pépare mieux à la vie active, d'aménager notre territoire sans l'abîmer (...)" - "Tout cela sera possible, à une condition : la réconciliation des Français. Il faut réformer sans fracture ni rupture, en convainquant, en suscitant l'adhésion grâce au dialogue avec tous. Je ne suis pas le candidat d'un parti (...) C'est à vous directement que je m'adresse. Ce sera à vous de juger, à vous de décider quel avenir vous voulez pour la France". " Françaises, Français, J'ai été pendant près de cinq ans votre Premier ministre. A travers le travail accompli et les progrès réalisés, mais aussi à travers les épreuves et les crises, j'ai appris à mieux connaître, à mieux aimer, à mieux servir notre pays. On dit parfois que le pouvoir éloigne : j'ai pour ma part le sentiment qu'il m'a rapproché de vous. De cette expérience, je retire beaucoup d'énergie, d'idées et de volonté pour aborder le nouveau temps qui s'annonce. J'avais dit que j'attendrais pour me déclarer la fin des travaux du Parlement. Ils s'achèvent. Je veux participer pleinement au grand débat démocratique qui s'est ouvert en France. Aujourd'hui je suis candidat à l'élection présidentielle. Pourquoi ? Je souhaite restaurer l'esprit de responsabilité, fondement de l'autorité. J'entends placer la responsabilité au cœur de l'action publique, la promouvoir dans notre société à tous les niveaux. Il faudra présider autrement. Le Président de la République doit présenter un projet au pays, prendre des engagements et les respecter. Il faut un président actif, qui donne les grandes orientations et travaille à leur mise en ¿uvre avec le gouvernement. Pourquoi faire ? Pour porter avec les Français une vision de la République, de la France et de l'Europe. Pour faire avancer notre pays, je prends devant vous cinq engagements : - Je veux une France active, qui tourne définitivement le dos au chômage. Avec 900.000 chômeurs de moins, nous avons ouvert la voie. Mais pour aller vers le plein emploi, d'autres réformes s'imposeront. Ainsi, afin de pourvoir aux emplois de demain, et de donner à chacun sa chance, nous développerons massivement la formation sur toute la vie. - Je veux une France sûre, et je suis fermement résolu à donner à la justice et aux forces de police et de gendarmerie les moyens d'instaurer la sécurité. Je refuse l'impunité : tout délit doit trouver sa sanction. J'entends aussi traiter toutes les causes de la violence. Aux côtés de l'Etat dont c'est la responsabilité première, je souhaite que chacun prenne sa part de l'effort pour vaincre l'insécurité : élus, agents publics, parents, citoyens. Je propose qu'une action d'envergure prévienne toutes les dérives, aux âges les plus précoces. - Je veux une France juste. Notre pays doit réduire encore les inégalités de revenus, de savoir, celles qui existent entre les hommes et les femmes ou celles qui affectent nos territoires. Pour renouer le lien entre les générations, la réforme des retraites sera menée. Des formules nouvelles seront proposées à la négociation collective pour garantir nos régimes de répartition. Je veillerai aussi à rendre notre démocratie plus vivante et l'Etat plus simple et plus proche, notamment par un nouvel acte de décentralisation. - Je veux une France moderne, et je proposerai à la jeunesse un pacte de confiance. L'éducation, la recherche, l'environnement, les nouvelles technologies, l'effort productif : tels seront nos outils pour réussir notre entrée dans le 21e siècle. La fiscalité et les dépenses publiques devront être adaptées à ces grands objectifs. - Je veux une France forte, qui soit un acteur clairvoyant du pluralisme mondial et un promoteur de la régulation internationale. La France travaillera, après le succès de l'euro, à ce que l'Europe élargie soit une puissance économique, sociale et culturelle, tournée vers le développement et la paix, agissant pour le respect des équilibres écologiques de la planète. Je ferai des propositions à nos partenaires pour l'Europe politique. C'est donc maintenant que les engagements se prennent et se scellent. Tel est, à mes yeux, le fondement de la relation de confiance qui doit unir les citoyens et leur plus haut représentant. Au moment où une élection majeure se prépare, je sais l'éloignement de beaucoup à l'égard de la politique. Mais il faut prendre la mesure de l'enjeu, compte tenu des menaces que certains font peser sur la sécurité sociale, les retraites, les services publics et le droit du travail. Je souhaite faire reculer l'indifférence et la résignation, donner du sens au choix démocratique et de l'espoir aux citoyens. Je crois aux atouts de la France et à l'aptitude des Français au mouvement. Notre pays mérite l'engagement de toutes et de tous. Son avenir est pour moi la plus belle des causes " Mes chers compatriotes, J'ai souhaité aujourd'hui m'adresser à vous. Dans moins d'un an a lieu l'élection présidentielle. La France a rendez-vous avec la démocratie, c'est-à-dire avec elle-même. Notre pays subit de grands désordres, désordre économique, désordre budgétaire, désordre social, qui entraînent d'autres désordres dans les vies comme dans les lieux de vie - à l'école, à l'hôpital, dans les territoires. Un pouvoir enfermé dans ses certitudes, a touché à tout sans rien régler. Je le dis : on ne peut pas innover, créer, soigner, éduquer, et soumettre ces nécessités vitales aux seules lois du marché. On ne peut pas critiquer le pouvoir financier, tout en le laissant continuer ses pratiques détestables. On ne peut pas protéger les Français en imposant les recettes libérales qui les fragilisent. On ne gouverne pas en opposant les jeunes aux plus âgés, les travailleurs aux chômeurs, les Français aux étrangers. On ne préside pas la France sans porter haut ses valeurs et son identité, qui ont fait l'admiration du monde. Derrière l'apparence de l'énergie, trop souvent confondue avec l'agitation, ce pouvoir a surtout une réalité : une politique injuste exclusivement menée au profit des privilégiés. Il est temps, il est grand temps que cela change vraiment. Je veux rendre à la France sa force, sa sérénité, son unité. Je veux redonner à chacun le goût de l'avenir et l'envie d'un destin en commun. Aussi, j'ai décidé de proposer ma candidature à l'élection présidentielle. Oui, la France connait des heures difficiles. Mais je suis résolue à me battre de toutes mes forces pour lui redonner avec vous un avenir. Il n'est pas de plus beau combat, il n'est pas de mission plus noble. J'ai la conviction que face aux multiples défis de notre monde, une vision claire, une action cohérente et un langage de vérité permettront de récréer de la confiance, de redresser notre pays et de le rassembler dans la justice. La peur, le repli sur soi et le défaitisme : ce n'est pas la France ! Je vous le dis ici dans ma ville de Lille, capitale d'une grande région industrielle où rien n'a jamais été donné, où tout a été conquis par le courage des femmes et des hommes. Lille, terre d'hospitalité pour ceux venus d'ailleurs, qui contribuent aujourd'hui à notre prospérité. Lille, que j'aime tant, qui m'a tant donné et qui m'a tant appris. Je vous le dis en m'appuyant sur ce que j'ai de plus cher, les valeurs transmises par ma famille : la morale, le sens de la justice et le goût des autres. Je puise ma force dans mes convictions de toujours, celles de la République et celles de la gauche. Pour moi, la liberté rime avec l'égalité, pour donner à chacune et chacun les moyens de construire sa vie. Pour moi, seule la fraternité permet une société apaisée où chacun donne le meilleur de lui-même aux autres. Pour moi, la laïcité est une valeur inestimable que nous devons protéger précieusement. Je le dis aussi après trois années de travail à la tête du Parti Socialiste, confiante dans le grand projet du changement que nous avons préparé tous ensemble pour répondre à vos attentes et aux besoins du pays. J'ai vu, j'ai entendu, j'ai écouté, j'ai échangé avec beaucoup d'entre vous. Les difficultés et même la colère sont là, mais le désir d'agir pour que notre pays retrouve un sens est puissant. Nul n'ignore la situation réelle de la France et la dureté de la crise. Nous aurons des efforts à réaliser, mais je m'y engage, ils seront justement répartis. On ne peut pas demander toujours plus à ceux qui ont peu et donner à ceux qui ont déjà tout. Tout ne sera évidemment pas possible tout de suite, mais nous reprendrons ensemble le chemin du progrès. Je m'adresse à vous aujourd'hui pour vous dire que je veux relever le défi d'une France innovante, compétitive et écologique. Nous avons des ressources puissantes pour être dans le peloton de tête des nations. Nos ouvriers, nos employés, nos cadres, nos agriculteurs, nos entreprises, nos chercheurs, nos artistes, nos créateurs débordent de compétences, d'imagination et d'initiatives. Nos jeunes sont énergiques et créatifs. Il faut leur faire confiance et leur donner les moyens de leur autonomie. Nous avons tous les atouts pour réussir dans la compétition mondiale en bâtissant, dans une France conquérante, un nouveau modèle économique, social et écologique, qui donnera à la France une génération d'avance. Je veux aussi restaurer la justice associée à la promesse républicaine. Les Français doivent pouvoir vivre de leur travail, avec des emplois qui valorisent et permettent de progresser. Les jeunes doivent pouvoir faire des projets de vie et de travail. Les parents doivent pouvoir éduquer et protéger leurs enfants. Chacun doit avoir accès aux soins et à un logement digne. Nos anciens ont droit à une retraite décente et à une prise en charge de la perte d'autonomie par la solidarité nationale. La sécurité qui est un droit essentiel, doit être assurée : le gouvernement utilise l'insécurité pour faire peur, moi je veux la combattre. Nous nous appuierons sur des services publics rénovés, attentifs à chacun, et sur une fiscalité juste. Je vous promets de nouvelles conquêtes. L'égalité des droits pour tous, et d'abord entre les femmes et les hommes, doit enfin devenir une réalité. La culture doit être mise en avant pour nous inspirer, nous faire grandir et nous réunir. Je veux enfin que notre pays retrouve toute sa voix dans le monde. La France ! Notre France, avec une diplomatie et une défense respectées, doit œuvrer pour la paix, la démocratie et la prospérité du monde! Et aussi pour l'Europe ! Vous le savez bien, l'Europe est pour moi un combat de toujours. Mais je veux une nouvelle Europe, une Europe qui produit et qui protège, une Europe qui fait respecter de nouvelles règles dans le commerce international, une Europe forte et en même temps solidaire. Redonner à la France son poids et sa voix, rassembler dans la justice, tout cela sera possible grâce à un vrai souffle démocratique : une présidente qui préside, un gouvernement qui gouverne, un parlement renforcé et respecté, l'indépendance de la justice et des médias assurée, des syndicats et des associations au cœur du changement, une nouvelle décentralisation réelle et démocratique. Il faut oser la démocratie jusqu'au bout, comme nous le faisons avec nos primaires citoyennes ! Mes chers compatriotes de la métropole et des Outremers, Nous rêvons d'un véritable changement au profit de tous, un changement où les mots se transforment en actes. Je suis enthousiaste à l'idée d'aller à votre rencontre. Je veux plus que tout rassembler, rassembler aujourd'hui les femmes et les hommes de gauche, les écologistes et les humanistes, pour que demain en 2012 nous puissions rassembler les Français et la nation toute entière. Avec votre soutien, avec votre confiance, je prends aujourd'hui devant vous l'engagement de la victoire en 2012. Vive la République ! Vive la France ! Au moment où s'ouvre la campagne présidentielle, je voudrais, Français, Françaises, vous demander à tous, sans distinction d'opinions, d'avoir une pensée pour le général de Gaulle. Il a refusé la défaite, incarné la Résistance et la Libération. Il n'a cessé de dénoncer les faiblesses, l'impuissance d'un régime dont les hommes, tous presque sans exception, sont venus, un jour de 1958, lui demander de sauver la République et de résoudre le drame algérien. La République a été sauvée. Le drame algérien a été résolu au prix, je le sais, de souffrances et de sacrifices pour les Français d'Algérie et le pays ne doit pas l'oublier. Mais enfin, pour la première fois depuis plus de cinquante ans, nos soldats, vos fils, vos frères, vos maris, ne se battent plus nulle part, sur la terre. C'est dire combien la tâche de qui prendra la suite paraît écrasante et, pourtant, je suis candidat, et je vais vous dire pourquoi. Pendant longtemps, vous le savez peut-être, je n'ai pas désiré une carrière politique active. Et puis, en 1962, le général de Gaulle m'a nommé, d'emblée, Premier ministre. J'ai fait mon apprentissage, j'ai fait des fautes comme tout le monde, mais je ne crois pas avoir été indigne de ma fonction et, d'ailleurs, le Chef de l'Etat, 2 Assemblées successivement et le pays, chaque fois qu'il a été consulté d'une façon ou d'une autre, m'ont confirmé ou même accru leur confiance. Et pendant toute cette période, chaque fois qu'on parlait de " succession " et de " dauphin " - et Dieu sait si la presse en parlait - eh bien, je ressentais plutôt une impression d'effroi. Et puis est venu Mai 1968. L'agitation universitaire qui se développait partout dans le monde, à Paris a pris une ampleur imprévue. Je me trouvais malheureusement en voyage officiel loin de la France, et quand je suis revenu, j'ai trouvé Paris hérissé de barricades, la grève générale proclamée, des milliers, des dizaines de milliers de gens qui défilaient derrière des drapeaux rouges et des drapeaux noirs, et un complot politique qui s'ébauchait. Et l'un se présentait déjà comme Président de la République et offrait à l'autre - c'était M. Mendès France, déjà - d'être son Premier ministre. Il fallait tenir. Il fallait tenir. Il fallait d'abord rétablir l'ordre progressivement mais fermement et sans faire couler le sang, sans nous jeter dans la guerre civile. Il fallait remettre la France au travail, et ce furent les discussions et les longues nuits de Grenelle - vous vous en souvenez - et puis des accords qui ont, je crois, donné satisfaction à beaucoup de travailleurs. Et puis, il fallait déjouer le complot politique, faire comprendre à l'opinion ce qui se passait jusqu'au jour où le Chef de l'Etat, dans un appel historique, put renverser la situation. C'est à ce moment-là que j'ai compris : quand viendrait le jour, je n'aurais pas le droit de me dérober. Je suis donc candidat. Et je voudrais vous dire 2 choses. D'abord, je n'imiterai pas le style du général de Gaulle, je ne le pourrais d'ailleurs et puis, vous le voyez bien, je suis un homme différent. Je me propose une politique d'ouverture et de dialogue. Ouverture, cela veut dire un gouvernement rénové se reposant sur une majorité très large étendue à tous ceux qui acceptent les principes essentiels de la VI République. Dialogue, cela veut dire des rapports constants, confiants entre le gouvernement et le Parlement, Assemblée et Sénat, avec tous les élus, élus locaux en particulier, et avec le pays, car j'ai l'intention de lui expliquer, fréquemment, simplement, franchement, la politique, et naturellement de permettre aux oppositions de la critiquer. Tout cela, pourquoi ? Eh bien, pour maintenir la dignité et l'indépendance de la France sur lesquelles reposent notre paix d'abord, mais aussi pour me pencher sur les difficultés quotidiennes, les préoccupations de chaque foyer. Il faut réaliser une expansion rapide permettant de développer la justice sociale, d'assurer l'emploi, de défendre la monnaie. Il faut faire une France moderne et en même temps ne pas oublier que la solidarité nationale doit jouer pour les régions déshéritées, les catégories défavorisées, les professions menacées. Mais tout cela ne sera pas facile. Il y aura naturellement des difficultés techniques. Il faut que l'Administration devienne plus souple, plus efficace, moins tatillonne, et d'ailleurs la plupart des fonctionnaires, l'immense majorité des fonctionnaires le souhaitent. Il faut avoir à sa disposition les moyens financiers, administratifs, économiques, mais il faut aussi avoir les moyens politiques. Il faut que le nouveau Président puisse d'emblée, avec un gouvernement rénové reposant sur une majorité très large, s'atteler à la tâche, car la situation actuelle, ne vous y trompez pas, est d'un calme factice. En période électorale, chacun se garde bien de faire peur mais, nous le savons bien, des difficultés se préparent. Dans l'Université, l'agitation persiste, elle ne demande qu'à exploser. Ici ou là, on amorce des revendications, on prépare des grèves, peut-être du désordre. Et, en tout cas, comment pourrait-on réaliser tout ce qu'il y a à faire s'il fallait se heurter à des difficultés politiques, à un gouvernement composé de bric et de broc, aller vers la dissolution, vers de nouvelles secousses, de nouveaux retards ? Alors, croyez-moi, nous nous préparerions un mauvais été, un dangereux automne. Mai 1968, il y a à peine un an, ne l'oubliez pas. Français, Françaises, je suis un démocrate, je crois être humain et libéral, je crois aussi - et je le dis sans vanité, soyez-en sûrs - être capable de fermeté et l'avoir prouvé pour préparer des lendemains qui peuvent être, qui doivent être heureux mais qui peuvent être dangereux. J'ai l'honneur de solliciter vos suffrages. " J'ai décidé d'être candidat à la présidence de la République. Je voudrais mes chers compatriotes vous donner mes raisons. Dans trois mois, nous élirons le chef de l'Etat et nous l'élirons pour sept ans. C'est un choix essentiel dont dépend pour une large part l'avenir de la France et celui de chacun d'entre nous. En mars 1986, la majorité à laquelle vous avez donné votre confiance, a choisi, comme elle le devait d'assumer ses responsabilités. J'ai alors accepté d'être le chef du gouvernement pour entreprendre sans retard le redressement nécessaire de notre pays, pour préserver l'unité des Français et pour respecter nos institutions. La tâche n'était pas facile et je le savais. Pourtant, nous avons travaillé et dans beaucoup de domaines nous avons réussi aujourd'hui les conditions sont réunies pour franchir une nouvelle étape et nous en avons les moyens. Comme vous, je suis ambitieux pour la France, une France qui donne un espoir à sa jeunesse, une France plus attentive à ceux qui souffrent de la misère, de la solitude ou d'être sans emploi. Une France dynamique, ambitieuse, créative, prête à saisir la chance du grand marché européen de 92, une France forte, rayonnante, généreuse, qui assure son indépendance et son rang dans le monde. Cette France-là, ce n'est pas celle des idéologies. C'est la France fidèle à son passé et confiante dans son avenir de grande puissance. C'est la France du courage et de l'action. Ces objectifs, nous pouvons, nous devons les atteindre. C'est vrai, de nouveaux et importants progrès sont nécessaires. Ils sont à notre portée si nous savons faire preuve de volonté, d'unité, d'imagination, si nous avons l'enthousiasme sans quoi rien de grand ne peut se faire. Au cours des prochaines semaines et à votre intention, je développerai mon projet. C'est un projet qui exprime toute ma conviction. C'est un projet de rassemblement, d'effort, de solidarité et d'ambition pour servir les Français et pour servir la France. " Mes chers compatriotes. Depuis des années ... un lien s'est créé entre nous ... Dans 3 mois vous choisirez votre nouveau Président de la République ... C'est un fait : pendant le septennat qui s'achève, la France a reculé par rapport à ses concurrents. Et pourtant les forces du renouveau sont en nous ... Nous sommes à la croisée des chemins. Si votre choix devait conduire au retour du système socialiste ... après le recul viendrait le déclin. Ne sous-estimez pas l'enjeu ! ... Il est temps de mettre fin aux faux-semblants. Il est temps de prendre un nouveau départ. C'est pourquoi j'ai décidé d'être candidat à la présidence de la République ... Vous me connaissez. Comme tout le monde j'ai mes qualités et mes défauts. Mais je ne suis pas un spécialiste de la virevolte, je n'ai jamais fardé la réalité. J'ai toujours agi avec loyauté. Je suis un homme d'ouverture. Je n'ai pas l'esprit de parti. Je veux un Etat impartial au service de tous. Si vous m'accordez votre confiance nous traiterons ensemble ... les questions dont dépendent notre avenir et l'avenir de nos enfants ... Nous devons faire de la France un pays solide ... Ensemble nous travaillerons pour que notre vieux pays de liberté renforce sa cohésion ... Ensemble nous ferons de la France l'artisan d'une véritable union économique, monétaire et politique de l'Europe ... A cet instant je pense à mes rencontres avec les français ... de la métropole, de l'outre-mer et de l'étranger. Je pense à mon île natale, La Réunion ... M'adressant à chacun d'entre vous je dis : il est temps de faire confiance à la France et aux français. Si vous le voulez, ensemble nous ferons une France forte et fraternelle". Au mois de mars 1993, les Français ont confié le pouvoir à une nouvelle majorité. J'ai été désigné comme premier ministre. Je l'ai accepté. Pourquoi ? Parce que notre pays se trouvait dans une situation très difficile (...) J'étais convaincu q'il fallait commencer sans tarder l'action de redressement et de changement (...)" - "Cette action, le gouvernement tout entier, aidé par les Français, l'a engagée courageusement et menée à bien dans de nombreux domaines. L'effort de réforme est l'un des plus considérables réalisés dans une aussi courte période, dans des conditions aussi difficiles (...) Sur ces bases, il faut maintenant aller plus loin afin d'être mieux préparés à l'avenir qui s'ouvre devant nous." - "J'avais dit, en prenant ma fonction (...), que je souhaitais me consavrer exclusivement au redressement du pays et garder le silence sur tout le reste jusqu'au début de 1995. J'ai tenu mon engagement. Aujourd'hui, les Françaises et les Français ont le droit de connaître le choix qu'ils auront à faire, c'est à eux que je dois annoncer mes intentions. J'ai décidé de me présenter ma candidature à la présidence de la République. C'est la difficulté de la tâche entreprise, c'est l'ampleur de celle qui reste à accomplir, c'est la confiance de nos concitoyens, maintenue depuis 20 mois, c'est la nécessité du rassemblement le plus large des Français qui me déterminent à solliciter leurs suffrages. En cet instant, je mesure la gravité de ma décision (...) La campagne va s'ouvrir. Elle doit, pour être digne de la France, être positive, sereine et optimiste. De ma part, elle le sera (...)" - "L'eenjeu de l'élection présidentielle est clair : il s'agit de retrouver l'unité du pouvoir, de mettre fin à une période inévitable mais politiquement délicate (...) Il s'agit aussi de restaurer la morale civique, de lutter contre la corruption, d'assurer la sécurité, le respect des lois, le droit des citoyens garantis par les juges, en somme d'assurer l'Etat républicain. Il s'agit de fortifier le progrès et la justice afin de réduire le chômage, de donner à la jeunesse une école qui la pépare mieux à la vie active, d'aménager notre territoire sans l'abîmer (...)" - "Tout cela sera possible, à une condition : la réconciliation des Français. Il faut réformer sans fracture ni rupture, en convainquant, en suscitant l'adhésion grâce au dialogue avec tous. Je ne suis pas le candidat d'un parti (...) C'est à vous directement que je m'adresse. Ce sera à vous de juger, à vous de décider quel avenir vous voulez pour la France". Mes chers amis, chers camarades, je suis extrêmement heureux d'être avec vous dans ce Congrès extraordinaire par lequel le Parti Socialiste choisit son candidat à l'élection présidentielle. Ce Congrès est, pour moi important, et je sais qu'il l'était aussi pour vous, qui souhaitiez qu'il y ait un Congrès. Il était normal que je sois candidat devant les français, je l'ai fait mercredi, en respectant ma parole, en ne perdant pas de temps, mais le moment était venu de s'engager, nous l'avons fait. Nous avons évoqué ensemble cette date avec le Premier Secrétaire, François HOLLANDE, nous l'avons décidée au moment qui nous est apparu le plus juste, mais en même temps, ma candidature devant les français n'a de sens que si elle est aussi celle des socialistes. C'est le cas aujourd'hui après le vote des militants et d'ailleurs, cette candidature, aussi logique qu'elle ait pu paraître en raison des données politiques, aussi enracinée qu'elle soit dans ma propre détermination personnelle et dans l'appréciation que je porte sur le moment face auquel le pays est placé, n'aurait pu avoir lieu de ma part si elle n'était aussi la vôtre. J'ai parlé du moment où le Parti Socialiste choisit son candidat, et que veut dire " choisir " puisqu'il n'y en a qu'un ? La situation est effectivement différente de celle que nous avons connue dans cette même salle, souvenez-vous, en 1995. Nous avions eu alors à choisir entre deux candidats, deux hommes qui n'ont pas des visions très différentes de l'engagement politique, mais enfin, chacun avec sa sensibilité. Henri EMMANUELLI et moi avions été ensemble au vote des militants et on avait dit à l'époque, souvenez-vous, à l'intérieur d'un Parti que l'on disait en difficulté, que l'on regardait souvent de haut, que c'était justement la dignité démocratique de cette confrontation, la fraternité du débat qui nous avaient, à la fois, opposés et unis devant les militants, qui avaient été source de la dynamique même de la campagne initiale, alors qu'à l'époque on nous assurait déjà que la droite aurait deux candidats au second tour. Aujourd'hui, la situation est différente, il y a un seul candidat, je le suis, et c'est le résultat d'une situation politique que l'on connaît, mais aussi des responsabilités que j'ai assumées en votre nom et avec d'autres, notamment avec les Ministres depuis cinq ans, des responsabilités que j'ai assumées, moi, depuis un septennat. Je voudrais vous dire en même temps que cette seule candidature ne prive pas le vote des militants de sa force, ni le Congrès de son sens symbolique. Il est bon, en effet, quelles que soient les circonstances et même si, aujourd'hui, un seul vote pratiquement s'exprime, que soit marqué que ce sont les militants et que ce seront toujours les militants socialistes qui désigneront leur candidat à l'élection présidentielle. Après mercredi, il faut bien reconnaître que la procédure a été un tantinet accélérée¿ J'ai dit à François (mais je ne connais plus bien, évidemment, le fonctionnement interne) : " Es-tu bien sûr qu'ils vont accepter comme cela, nos militants, de se réunir en deux jours, de faire leurs Congrès fédéraux, de venir dimanche pour un Congrès ? " Il m'a répondu : " Mais, tu es d'une autre époque ! Eux, maintenant, c'est le fax, l'Internet, la réaction rapide. Tu seras surpris ". Et je dois dire que vous m'avez, ce matin, surpris et ravi ! Vous avez su organiser très vite le vote dans les sections¿ si vite que je n'ai pas eu le temps d'aller dans la mienne ! Mais j'irai m'excuser cette semaine auprès des militants de Cintegabelle et j'ai déjà adressé ma lettre au Premier Secrétaire fédéral pour lui dire mes regrets. Ils ont bien voté d'ailleurs : 75 % de participation. Je les remercie tous, les Haut-Garonnais ! Vous avez organisé le vote des militants, vous avez tenu les Congrès fédéraux et nous sommes là, rassemblés, avec vous. Je veux remercier le Premier Secrétaire, les Premiers Secrétaires de nos Fédérations, je veux vous remercier de votre promptitude et de votre disponibilité. Vous avez eu du mérite à agir ainsi, mais en même temps il fallait le faire, parce que, ainsi, le Parti Socialiste, une fois de plus, a fait la démonstration de sa capacité d'adaptation rapide, de son sens politique qui fait qu'après tout, cette semaine, qui devait se terminer sur le succès de l'U.E.M., se termine sur le triomphe du Parti Socialiste ! Sur le succès de l'U.E.M., après François, je reviendrai¿ Aujourd'hui en tout cas, avec un vote de près de 70 % de nos adhérents qui ont dû réagir si vite, en pleines vacances scolaires, eh bien, tout simplement (et merci), je suis votre candidat à l'élection présidentielle. Je veux vous dire ma fierté, je veux vous dire ma gratitude et je veux vous dire aussi, parce que je l'ai ressentie et elle m'a presque surpris, mon émotion. Bien sûr, dans cette élection qui s'ouvre, je ne peux pas vous garantir le succès, il y a un Président sortant, je ne suis que le challenger, le rapport gauche/droite dans le pays est équilibré - mais gardons quand même le souvenir qu'en 1995 il était très déséquilibré en notre défaveur - mais je peux en tout cas vous assurer d'une chose : je ne suis pas, comme en 1995, candidat pour témoigner, candidat pour restaurer, candidat pour réhabiliter, non, je m'engage dans cette campagne, devant les Français et avec vous, pour gagner ! Je serai, mercredi au plus tard, si Jean GLAVANY et quelques autres font bien leur travail au siège de la campagne, que nous avons d'ailleurs eu envie d'appeler - parce que, après tout, c'est un beau symbole pour des socialistes - l'atelier de campagne plutôt que le siège de campagne. L'atelier, c'est la production, c'est le lieu où les ouvriers se rassemblent, travaillent, combattent, expriment leur fraternité, l'atelier, c'est le lieu de l'artiste, du créateur, de celui qui apporte la novation et la beauté, c'est un beau nom pour nous servir de siège de campagne¿ et c'est quand même mieux que " Le Tapis rouge " ! Car, de même que je me souviens, ayant relu mon discours de 1995 ce matin - je dois dire un peu tard - et ayant constaté que ce n'était pas tout à fait la même tonalité, de même que je me souviens que j'avais dit à l'époque, à propos de M. BALLADUR, alors largement favori, qu'on ne se faisait pas nommer à la Présidence de la République, de même voudrais-je dire devant vous, très tranquillement, ce matin, qu'une élection présidentielle, un rendez-vous avec le peuple, ce n'est pas un tapis rouge que l'on déroule ! C'est une confrontation, c'est un débat, c'est un moment où l'on rend compte de ce que l'on a promis et de ce que l'on n'a pas tenu, c'est un moment où l'on avance aussi ses propositions vers les Français et nous aurons deux mois et demi pratiquement pour le faire. Mercredi, donc, je serai au siège de la campagne, à l'atelier de campagne, je tiendrai une conférence de presse, je présenterai les équipes qui m'accompagneront dans ce mouvement et elles seront naturellement l'expression de ce que nous sommes. Et puis, dans le même temps, je veillerai, avec les Ministres, avec les membres du Gouvernement, à ce que la France soit gouvernée, mais enfin je me consacrerai aussi pleinement à la campagne. On m'a assez dit ces derniers jours qu'il fallait que j'y aille pour qu'on ne me reproche pas de partir ! La situation qui est devant nous est assez originale. Nous ne venons pas de l'opposition, comme en 1981, ni non plus comme en 1995. Nous n'avons pas le Président sortant, comme François MITTERRAND, en 1988, a été à nouveau candidat et réélu par les Français. Mais, en même temps, nous gouvernons depuis cinq ans avec le même Gouvernement ; même si des changements d'hommes et de femmes se sont produits, c'est la même équipe, c'est le même Premier Ministre et c'est sans précédent dans l'histoire de la gauche, tout simplement, et assez rare même dans l'histoire de ce pays qui a l'habitude de changer assez souvent ses Gouvernements, et parfois pas moins sous la Vème que sous la IVème ! Et puis, juste après cette élection présidentielle, nous aurons les élections législatives, non pas cette fois, comme en 1981 ou 1988, parce que le Président élu dissout l'Assemblée Nationale, mais simplement parce que le calendrier le veut ainsi, si bien que ces élections, les deux mois et demi de campagne présidentielle, le mois ou le mois et demi de campagne législative, vont former comme un couple politique, un couple indissociable et uni dans l'esprit des Français : ce Président qu'ils vont élire, ce Gouvernement qui devra agir, cette majorité qui devra exprimer la diversité du peuple à l'Assemblée Nationale. Je ne vais pas aujourd'hui vous parler de tous les points et, d'ailleurs, ayant l'occasion d'intervenir souvent dans les semaines qui viennent, je ne vais pas à chaque fois, bien sûr, décliner l'ensemble des propositions qui sont les nôtres. Cette campagne sera longue, il faudra donc que je choisisse, selon les moments, d'insister sur tel ou tel problème et c'est finalement l'ensemble du parcours qui donnera son sens à ce message que nous aurons fait passer auprès des Français. I - Je voudrais d'abord m'interroger avec vous sur l'enjeu de cette élection présidentielle. Moi, je crois profondément que cette élection a à voir avec la vérité des intentions, avec le respect des engagements et avec la responsabilité des actes que l'on accomplit. C'est, je crois, en raison de cette exigence de vérité, de respect et de responsabilité qu'à la première question que les Français vont devoir se poser - " Devons-nous réélire le Président sortant, après sept ans, pour cinq nouvelles années ? (et il n'a pas dépendu de lui qu'elles aient été sept, d'ailleurs) - je crois que la réponse, en conscience, est non. Mais c'est à eux qu'il appartiendra de le dire. Deux ans de présidence infidèle, cinq ans de présidence passive, font sept ans de présidence contestée ! Pendant deux ans, quand le Président sortant pouvait agir librement, il a délégué le pouvoir à un Premier Ministre qui a fait une politique contraire aux engagements qu'il avait pris devant les Français. Pendant cinq ans, confronté - dans des conditions, il est vrai, différentes - à un autre Premier Ministre, il a été finalement le représentant d'une présidence presque protocolaire, inactive mais critique, alors qu'à mes yeux une présidence doit être active et positive. On ne sait sans doute pas exactement ce que serait la politique de Jacques CHIRAC. Il a changé souvent de convictions, il a fait dans les deux premières années le contraire de ce qu'il avait promis, il est vraisemblable qu'il déléguerait à nouveau à un Premier Ministre le soin de diriger la politique française, comme il l'a fait entre 1995 et 1997 avec Alain JUPPE, et c'est donc bien sur cette politique-là qu'il faut s'interroger, bien plutôt que sur les discours qui seront tenus par le candidat. Or, on devine ce que serait la politique de la droite. Elle a voté contre l'essentiel de nos projets, j'y reviendrai. Son orientation, telle qu'elle se dessine dans les engagements de l'U.E.M., dans les programmes des partis, dans la soumission dans laquelle elle est aux propositions actuellement avancées par le Medef directement dans la vie politique française, est extrêmement conservatrice aux plans économiques et social et extrêmement archaïque dans la conception du rapport aux citoyens. C'est cela aussi, l'enjeu de l'élection présidentielle suivie de ces élections législatives. C'est pourquoi, mes chers amis, j'ai axé le début de cette campagne sur la nécessité de restaurer profondément la fonction présidentielle. Présider autrement, voilà ce qui est devant moi et derrière moi. Présider autrement, ce n'est pas un slogan, même si c'est aussi un slogan, une dérive, une phrase destinée à marquer ce que l'on veut faire. Présider autrement, ce n'est pas une définition nouvelle de la présidence à laquelle je me présenterai, même s'il est vrai que le quinquennat et le rapport au temps va changer la relation du Président au Gouvernement, au Parlement. Présider autrement, ce n'est pas vouloir je ne sais quel changement institutionnel, ce n'est nullement mon propos, même s'il faudra traiter la question du statut juridictionnel du Président de la République. Le Président de la République ne doit plus bénéficier d'un privilège de juridiction, il ne peut pas être, lui, le premier des Français, le seul des Français, qui ne se soumet pas à la loi commune. Il ne s'agit pas là des personnes, il s'agit d'un principe et pour autant que les principes soient incarnés par des personnes, je m'engage personnellement à changer très vite cet aspect de la Constitution, de façon à ce que le Président puisse se comporter comme un citoyen normal, préservé des jeux de la politique par un filtrage qu'un certain nombre de magistrats auront à opérer. Le Président de la République doit être responsable des actes détachables de sa fonction. Pour moi, ces deux mots " présider autrement " sont au c¿ur même de ce qui est en jeu à l'occasion de cette élection. C'est lié à la conception même de la politique que nous devons à nouveau faire vivre, devant les Français, et que nous nous sommes efforcés de traduire dans l'action pendant ces 5 ans. Le président de la République qui est d'abord candidat - car j'ai eu l'occasion de dire, il y a quelques jours, que la présidence de la république commence au moment de l'élection devant les citoyens quand on fait des promesses non pas après, car il n'y a aucun candidat président, puis un Président qui n'a rien à voir avec le candidat - représente un ensemble qui doit garder sa cohérence et son respect des engagements. Le Président de la République fixe de grandes orientations à l'occasion de cette campagne. Elles constituent les priorités de son quinquennat. Il se préoccupe ensuite constamment du respect de ses promesses faites aux Français, il travaille avec le gouvernement en respectant son rôle. Il veille bien sûr aussi tout particulièrement - j'y reviendrai peut-être tout à l'heure - à l'affirmation de la France, à son engagement plein et constant dans l'Europe, à sa capacité aussi de proposer, pour une meilleure organisation du monde. Un Président acteur et actif, engagé vis-à-vis des Français sur des orientations et sur des choix clairs, travaillant en cohérence avec le Gouvernement et respectueux du Parlement : telle est l'affirmation qui est la mienne. Aussi vous comprendrez bien que cette présidence restaurée doit être aussi une présidence rénovée. Et c'est pourquoi on comprend que le choix des équipes qui travailleront ensemble pendant les prochaines années est très important. Il va falloir choisir un Président. Il va falloir ensuite que soit choisi un Premier Ministre, il va falloir constituer une équipe gouvernementale, et que se forme à l'Assemblée Nationale, une majorité pour construire, par des votes, l'action du pays. Il me semble que pour le choix de ce Premier Ministre, ou de ces membres du gouvernement, que pour l'expression de la vie parlementaire, les personnalités qui émanent de la majorité sortante, qui animent et honorent la formation politique à laquelle j'appartiens, et qui sont justement physiquement et personnellement devant moi ce matin, il me semble que ces personnalités, par leur qualité, par la nature même des rapports qu'elles sont capables de nouer entre elles, par la philosophie du travail en commun qui les animent sont, je pense, une garantie de sérieux, d'avancer pour les français, à l'occasion de cette élection présidentielle. Naturellement je ne vais pas à cette candidature comme un homme seul. Je m'appuie sur la force du Parti Socialiste. J'espère bien avoir ensuite le rassemblement des forces de la gauche et même aussi attirer vers nous ces centaines de milliers d'hommes, de femmes, de français qui ont une conception digne de la République et qui veulent que notre pays puisse avancer la tête haute mais nous aurons aussi besoin de ces hommes et de ces femmes, capables de travailler au quotidien, dans des fonctions de responsabilités et, pour cela, même si c'est aux Français qu'il appartiendra d'en juger, je crois qu'il est préférable à l'occasion de ces deux élections, de faire appel à la gauche plutôt qu'à la droite. Cela se remarque d'ailleurs dans la façon même de concevoir l'action politique et de la conduire. J'ai parlé de vérité. J'ai dit que ce qui justifiait l'autorité de chacun était l'acceptation de sa propre responsabilité et il est vrai qu'il y a un lien entre la vérité et la responsabilité parce que si nous n'avez pas dit la vérité sur vos intentions, comment seriez-vous tenus responsables des actes que vous accomplissez ensuite ? Il va s'agir dans cette élection d'une question de respect à l'égard des Français, et c'est pourquoi la façon dont les uns et les autres agissent à l'égard des autres, à l'égard des formations politiques ou des personnalités politiques, est, à mon sens, en ce début de campagne, tout à fait éclairante. Ma conviction profonde est que c'est en respectant les autres qu'on peut se donner les moyens de rassembler. Ce n'est pas ce qui se passe à droite. La réunion de l'UEM hier, à Toulouse, a été à cet égard singulièrement révélatrice. Nous ne savons pas ce qu'était ce rassemblement. Nous ne savons pas si c'est une formation politique nouvelle, ou simplement une construction chaotique sur des propositions éclatées pour l'instant d'une campagne. Ceux que dans la vie politique française on appelle " les chiraquiens " ont toujours pratiqué la division de leur propre camp. Ils l'ont fait en 1974, en 1976, en 1981, en 1988, et même aussi entre eux, en 1995 et ils reproduisent aujourd'hui ce schéma devant nous. Il y a un candidat de Démocratie Libérale, il s'appelle M. MADELIN, il a ses caractéristiques, il a ses convictions, il les défend devant les français, nous respectons tous cela, et que voit-on ? On suscite à l'intérieur de sa formation politique, un concurrent, un homme qui l'abandonne, Monsieur RAFFARIN, pour aider un autre candidat. Il y a un candidat de l'UDF, Monsieur BAYROU et que fait-on ? On suscite immédiatement à l'intérieur de sa formation politique, un concurrent, un compétiteur qui l'abandonne au moment de l'action politique. J'imagine que l'on croit que ces méthodes sont efficaces. Moi je pense profondément qu'elles suscitent la division, qu'elles provoquent des ranc¿urs et qu'elles expliquent au fond pourquoi la droite aurait le plus grand mal à gouverner la France, à diriger le pays dans l'harmonie si le scrutin s'égarait. D'ailleurs au lieu d'harmonie, par un singulier renversement, c'est de cacophonie qu'il a été question hier. Moi je dois dire très sincèrement comme François - je le dis sans aucune arrière-pensée - que j'ai trouvé comme un réflexe de dignité l'acte de Monsieur BAYROU de se rendre là où il n'était pas attendu, de provoquer ce grain de sable humain, d'un homme qui en a eu assez d'être humilié, daubé, critiqué, manipulé, qui a un réflexe humain de dire " je viens parler devant vous ", si bien que c'est lui qui a eu la vedette de cette construction organisée. Alors vous ne nous imaginez pas agissant ainsi. Pour reprendre cette affaire de Raffarin ou de Douste-Blazy, c'est un peu comme si moi j'empruntais Marie-Georges BUFFET ou Georges GAYSSOT à Robert HUE, ou bien si je subtilisais Yves COCHET à Noël MAMERE ou à Dominique WOYNET¿ j'allais dire " si je prenais Georges SARRE à Jean-Pierre CHEVENEMENT.. mais ce n'est pas un bon exemple, parce que personne n'aurait envie d'emprunter Georges SARRE . La question ne se pose pas car aucune des femmes ou des hommes que j'ai cités n'accepterait de se prêter à une telle opération politique et que nous-mêmes, notamment moi-même, nous ne leur proposerions cela. Notre conception d'agir, est toute différente. Nous respectons nos partenaires, nous cherchons à rassembler. C'est ce que j'ai fait personnellement pour contribuer avec plusieurs ici à la construction de la majorité plurielle. C'est ce que j'ai veillé à maintenir pendant 5 ans au gouvernement. C'est ce que nous manifesterons constamment dans cette campagne à l'égard de nos partenaires et concurrents de la gauche, et aussi d'ailleurs dans la confrontation avec nos adversaires de droite. C'est pourquoi, profondément, nous, nous serons capables de reprendre une action ensemble au lendemain de l'élection si des responsabilités nous sont confiées. Cette façon de faire est très importante mes chers amis, parce que comment peut-on prétendre rassembler la France quand on ne sait que diviser son camp ? (...) (...) II - Ceci m'amène au projet que le Parti Socialiste a élaboré, un projet sous l'animation et la responsabilité de Martine Aubry. Ce projet qui est conçu à la fois pour l'élection présidentielle et pour les élections législatives. J'ai émis moi-même des réflexions après des échanges que j'ai eus avec un certain nombre de responsables du Parti Socialiste dans un livre qui sortira dans quelques jours. J'ai éprouvé le besoin de répondre d'un certain nombre de mes engagements et de mon action avant d'aller dans cette campagne. J'ai adressé aux Françaises et aux Français une courte lettre qui représente 5 engagements fondamentaux pour les 5 ans qui viennent. J'aurai l'occasion de les décliner, de les préciser tout au long de la campagne et je sais d'ailleurs que cette lettre aux Français, les militants vont la diffuser à partir de ce week-end massivement et partout , portant, d'une certaine façon, ce qui est l'engagement d'un homme, manifestant par là que cet homme lui-même est au c¿ur d'un mouvement collectif. Nous adresserons un peu plus tard mes propositions au pays de façon précise et formalisée, toujours après un échange collectif et sur ces propositions nous nous engagerons devant le pays. Ce projet est présenté par un socialiste. Ce projet est inspiré par les valeurs de la gauche ce qui est déjà plus large et il est aussi crédibilisé par la pratique gouvernementale qui a été celle de la majorité sortante pendant ces années. Cette majorité gouvernementale, ces politiques du gouvernement de la gauche en France, m'a-t-il semblé, on les a vues notamment à Porto Alegre . J'ai noté d'ailleurs, je le disais à Tony Blair hier à qui cela a arraché un sourire, que j'avais à la fois des Ministres à Porto Alegre et à New York Davos et que je souhaitais qu'ils soient présents dans les deux. J'ai même dit : " j'en ai un tout petit peu plus à Porto Alegre mais Tony, n'en tire pas de conclusions ! " Il ne m'a pas semblé qu'à Porto Alegre ou dans d'autres instances l'action du gouvernement de la France, les propositions qui sont les nôtres, la thématique de cette gauche que nous rassemblons, étaient particulièrement centristes, ce qui est de nature à me rassurer et vous aussi ! Ce projet est destiné aux Français qu'ils soient socialistes ou qu'ils ne le soient pas. Nous leur proposons des orientations qui seront sans doute au centre du débat politique et elles le sont déjà en ce début de campagne, d'autant qu'on ne connaît pas celles des autres, en tout cas du principal candidat de la Droite. Ces propositions représenteront pour eux une démarche de progrès et surtout des choix clairs car présider et gouverner cela veut dire faire des choix. Pourquoi faudrait-il que je donne ou que nous donnions de ce projet une définition étroite ou que je l'enferme à l'avance dans une terminologie particulière fut-elle familière à nos oreilles ? Je ne le ferai certainement pas. Un thème à la mode est aussi de dire qu'il n'y aurait pas de différence désormais entre la Gauche et la Droite et à mes yeux rien ne me paraît confirmer cette proclamation ou ce postulat bien évidemment critique. Certes, nous ne sommes pas dans une phase de l'histoire très idéologique, nous savons tous les évolutions du monde qui viennent de se produire, mais en même temps si vous regardez ce qui a été fait par la Droite entre 1993 et 1995, si vous regardez vous-mêmes les valeurs qui ont fondé notre action et les actes concrets que nous avons posés entre 1997 et 2002, si vous regardez aussi et j'y reviendrai rapidement, l'attitude qui a été celle de la Droite, concrètement, pendant ces cinq ans, je crois qu'il y a une différence très claire entre la gauche et la droite non pas dans les proclamations idéologiques mais en partant des réalités politiques, en regardant ce qu'ont été les projets qui ont été faits et les votes sur les projets. Je constate simplement que rares ont été les moments de consensus, ou de confusion. Le bilan de cette législature a bien sûr ses ombres et ses lumières, il a connu des avancées, des succès, et un certain nombre d'échecs et nous en rendrons compte honnêtement. D'ailleurs, nos concitoyens sont en mesure de savoir ce qui ne va pas encore et ce qui doit être amélioré, mais au moins chacun désormais dans notre pays reconnaît-il que nous avons un bilan et tout le monde ne peut pas en dire autant. Chacun aussi admet, je crois, que ce bilan est conforme aux engagements que nous avions pris devant les Français. Eclairons simplement l'attitude de la Gauche et de la Droite, à propos de questions concrètes, de questions qui ont souvent concerné dans leur vie quotidienne ou pour leur avenir des millions d'hommes et de femmes, des centaines de milliers de jeunes. Sur l'emploi : nous avons fait voter les emplois jeunes, les 35 heures, nous avons adopté la loi de modernisation sociale. Dans la lutte contre les exclusions et les discriminations, nous avons fait voter une grande loi de lutte contre les exclusions. Nous avons adopté la Couverture Maladie Universelle, permettant l'accès à l'ensemble des hommes et des femmes qui, jusque là, ne pouvaient pas le faire. Nous avons pris des mesures contre la discrimination à l'embauche ou dans les licenciements de façon à ce que la couleur de la peau ou l'origine ne soient pas un critère de choix. Nous avons fait adopter l'allocation personnalisée d'autonomie qui va changer les conditions de vie dans des familles par rapport aux personnes dépendantes, et nous savons tous avec quelle force, avec quelle humanité, avec quelle connaissance des problèmes Paulette GUINCHARD -KUNSTLER défend cela à travers le pays. Nous avons fait adopter la loi solidarité et renouvellement urbain pour faire avancer la mixité sociale, pour réduire les quartiers ghettos, pour faire que l'on répartisse les HLM de façon à ce qu'il n'y ait pas des communes qui laissent à l'écart les logements sociaux. L'approfondissement de l'Etat de droit : entrée et séjour des étrangers, réforme du code de la nationalité pour revenir au droit du sol contre le droit du sang qui n'est pas la tradition républicain française. La loi sur la présomption d'innocence, même s'il a fallu la rééquilibrer devant les réalités et là encore nous avons montré que nous étions pragmatiques, que nous tenions compte des réalités avec l'aide de Julien DRAY, nous avons fait voter les amendements qui rééquilibrent le pôle de la liberté et le pôle de la sécurité et de l'ordre. La modernisation de nos institutions : l'inscription automatique des jeunes sur les listes électorales, la limitation au moins partielle du cumul des mandats, même si la Droite et le Sénat nous ont empêchés d'aller plus loin, la lutte contre l'insécurité avec la loi sur la sécurité quotidienne, l'égalité entre les hommes et les femmes avec la parité, non pas le mot inscrit dans la Constitution parce que le Président n'a pas voulu de ce mot, qui était si simple, si fort, si symbolique, mais moi j'ai une satisfaction, ce n'est pas simplement d'entendre Madame Alliot-Marie s'y référer, c'est aussi de voir que c'est le mot finalement qui s'est imposé dans la conscience de tous, dans le vocabulaire de chacun parce qu'il était porteur de symbole ; l'égalité professionnelle hommes/femmes, l'accès à la contraception d'urgence, l'allongement du délai légal de recours à l'IVG, la réforme du nom patronymique votée, c'est la dernière loi, avec Ségolène ROYAL; L'ouverture de droits nouveaux dans notre société : le PACS qui prend en compte le droit d'hommes, de femmes à vivre librement leurs désirs¿ puisque ce mot existe paraît-il en dehors du vocabulaire politique ! ; les droits des malades, les mesures contre le harcèlement moral dans les entreprises et notamment contre les femmes Je veux aussi parler d'une rénovation profonde et progressive du droit de la famille avec une place plus digne faite aux enfants adultérins, avec le renforcement des droits du conjoint survivant, avec la réforme de l'autorité parentale équilibrant la présence et le rôle de la femme et de l'homme, avec le congé paternel pour enfin nous permettre de nous occuper de nos enfants, avec d'ailleurs ce constat merveilleux : nous remarquons qu'au moment même où nous avons fait le PACS, le nombre des mariages dans ce pays n'a jamais été aussi élevé, ce qui prouve à quel point on peut avoir une conception nouvelle, moderne et rénovée de la famille tout en lui gardant son rôle d'institution fondamentale dans la société . De la même manière, avec le nombre des mariages ou des concubinages, il y a aussi le nombre des naissances en France qui atteint un nouveau record par rapport aux dernières années ce qui est un démenti contre le pessimisme de la Droite qui ne voit jamais que ce qui ne va pas, qui a une vision négative et sombre de la France alors que les Français, eux, veulent avancer . Je pourrai parler aussi de l'aménagement du territoire, de la décentralisation, des grands enjeux de sécurité publique et de santé publique, de l'environnement, de la loi d'orientation agricole, et des retraites agricoles, puisque le salon de l'agriculture s'est ouvert hier. Tous ces sujets, mes chers camarades, sont les marqueurs de notre identité, ils disent si oui ou non nous sommes des Socialistes, ils fondent la légitimité de la démarche lorsque nous disons aux Français que nous sommes prêts à faire de nouveaux pas avec eux, parce qu'ils sont gages de notre crédibilité. Qu'a fait la Droite sur tous ces thèmes, sur tous ces sujets ? Pour l'essentiel elle s'est opposée, quand elle pouvait bloquer au Sénat ou à la Présidence elle l'a fait, elle a parfois, mais du bout des lèvres, rejoint des projets qui étaient les nôtres quand visiblement il lui était difficile de marquer une opposition mais ce fut rare et elle a même aussi quelquefois regretté de ne pas nous avoir suivis lorsque manifestement sur certains sujets de société en particulier elle s'est sentie à contre-courant de la sensibilité de la société moderne. C'est vrai qu'il n'y a pas eu au cours de ces années toujours une opposition frontale, car nous étions en cohabitation, mais faut-il vraiment le regretter ? La démocratie n'est pas une guerre civile civilisée, les distinctions ne sont pas aussi idéologiques qu'elles l'ont été par le passé, mais enfin il n'a échappé à personne que quelques grandes évolutions s'étaient produites, que l'Union Soviétiques avait implosé, que l'organisation du Monde en deux systèmes antagonistes, en deux pôles contradictoires s'était défaite, que dans la vie intellectuelle de notre pays dans le domaine des idées ou de l'idéologie nous avions assisté à une quasi disparition du marxisme. Nous avons aussi eu à prendre en compte les conséquences sur notre pensée, sur nos concepts, sur nos propositions de la réelle confrontation par nous des réalités du pouvoir. Mais les différences sont là et restent bien là. Elles sont dans le style mais elles sont dans les projets, mais elles sont dans les valeurs, mais elles sont dans les pratiques, dans les personnes, et elles sont aussi dans les candidats. Alors elles sont à mon sens, ces différences, largement suffisantes pour permettre un débat plein d'intérêt pour polariser l'élection présidentielle dans son premier tour, puis dans son second tour, pour offrir des choix clairs aux Français dans ce moment clef pour éclairer le sens du vote qu'ils vont avoir à émettre, d'abord pour écouter chacun et donner à chacun sa part du vote des citoyens à l'occasion du premier tour et puis ensuite au deuxième tour pour écarter celui qui devra l'être et choisir le Président. Pendant cette élection, je serai votre interprète, j'écouterai les Français mais je leur donnerai aussi mes réponses, nos réponses, ma vision de la France, de son rôle dans le monde, de la force de son engagement européen, une France forte mais disponible pour les autres ! Je vous ai dit que ce matin, je ne déclinerai pas les grands axes de notre projet, je vais avoir largement le temps de le faire. III Je veux pourtant évoquer simplement un thème, celui de la France forte, celui de la politique étrangère de notre pays, pour dire que ces cinq années impliqueront que nous abordions avec maîtrise, constance mais aussi avec une faculté de rénovation et de proposition un certain nombre de grandes questions. Je n'en cite que quelques-unes : La place de la France dans le monde. La France est un pays qui, en raison de son histoire, de sa culture, du rapport des gens à la politique et à l'action internationale, garde fondamentalement le désir d'une identité. La France est un pays qui conserve une vision universelle du monde ou universaliste du monde. La France continue à vouloir jouer un rôle dans la vie de la planète. Elle est un pays, alors que tant de nos amis parfois ou de nos partenaires s'alignent volontiers, qui est au fond animé par le refus de la soumission. Et je veux profondément porter cela aux responsabilités, si l'on me fait confiance, mais je veux le faire sans un repli national qui serait pour nous mortel, sans une frilosité européenne qui nous interdirait de jouer notre rôle dans notre espace naturel de civilisation, mais aussi sans dilution dans cette globalisation où les règles du libéralisme et l'uniformisation de la culture et des pensées menacent. C'est ainsi que je concevrai le rôle de la France à partir de son identité, mais une identité qu'elle offre aux autres pour la confrontation et le débat. Cela pose une deuxième question qui est celle de la force motrice de la France dans l'Europe. Nous avons réussi magnifiquement le passage à l'Euro, et je veux, à cet égard avec bien d'autres ministres, remercier Dominique STRAUSS-KAHN et Laurent FABIUS qui, tous les deux, ont fait que ce passage se fasse comme il s'est passé, même si, naturellement, nous avons, les uns et les autres, salué tous les acteurs de cette magnifique réussite. Nous devons donc nous appuyer sur ce succès que personne n'aurait laissé entendre, qui est un événement majeur de la création d'une monnaie à 12 pays, avant que d'autres aussi s'y joignent, pour réussir les prochaines étapes. Dans l'élargissement nous devrons légitimement défendre nos intérêts comme tout pays doit le faire dans des négociations internationales, mais nous devons aussi veiller à accueillir les nouveaux candidats l'esprit ouvert car il s'agit d'une grande aventure collective, et nous devrons aussi veiller avec eux à ce que cet élargissement sans précédant de l'Union européenne n'aboutisse pas à la dilution du modèle européen. Nous l'avons toujours dit, nous ne voulons pas transformer la communauté européenne, l'union des nations européennes, la fédération des nations européennes en une simple zone de libre-échange. Ce n'est pas pour cela que nous nous sommes battus pendant des décennies ! Le défi de l'élargissement, le défi de l'avenir de l'Europe. J'ai fait à cet égard, après en avoir parlé avec beaucoup, que ce soit au Parti Socialiste ou à la délégation européenne au Parlement européen que j'ai reçu un certain soir à Matignon, et que ce soit après en avoir parlé avec Jacques DELORS notamment, j'ai fait des propositions sur l'avenir de l'Europe dont je suis convaincu, nous en avons déjà eu quelques témoignages, qu'elles se situent au centre de gravité de ce que pourra décider l'Union européenne après les travaux de la convention. Cet avenir de l'Europe passe aussi par l'affirmation de son modèle de civilisation et par la constance de sa présence au monde. Une troisième question sur laquelle je voudrais dire quelques mots, qui commence à surgir dans les débats européens, qui a provoqué quelques échanges un peu difficiles avec nos partenaires américains, est justement la question de la puissance et de la présence américaine au monde. Nous avons affirmé totalement notre solidarité à l'égard du peuple américain et des dirigeants américains après les tragiques attentats du 11 septembre. Nous sommes à leurs côtés dans la lutte contre le terrorisme, nous sommes engagés en Afghanistan et nous poursuivrons avec détermination une lutte globale contre le terrorisme. Mais tous les problèmes du monde ne se ramènent pas au seul terrorisme. La sécurité du monde n'a pas qu'une dimension militaire, même si la dimension militaire est évidemment essentielle. Le monde est trop complexe, trop pluraliste pour qu'une seule puissance puisse aborder les problèmes du monde et prétende les résoudre à la lumière seule de ses intérêts nationaux. Je l'ai dit, hier, à Stockholm, comme l'avait dit déjà Hubert VEDRINE précédemment, et je constate d'ailleurs que ce sont jusqu'à maintenant seulement des responsables socialistes et des responsables de Gauche qui se sont exprimés sur cette question cruciale, pour tenir une parole nette, amicale, respectueuse mais nette. Nous ne voulons pas que les Etats-Unis se situent en retrait du monde. On voit bien de quel poids pèse le fait qu'ils n'interviennent pas comme l'avait fait Bill CLINTON courageusement sur le théâtre du Proche-Orient pour tenter de freiner l'engrenage de la violence, de la terreur entre les Palestiniens et Israéliens sur cette terre des grandes religions qui doit être faite pour la paix, pour la concorde, pour le rassemblement, et qui se déchire à nouveau. Non, nous ne voulons pas que les Etats-Unis soient en retrait du monde, mais nous voulons qu'ils soient présents au monde avec les autres, en respectant des règles, en partageant l'esprit de dialogue, en s'inscrivant dans les grands problématiques des organisations internationales qui ont à traiter des grandes questions du monde. Je l'ai dit, hier, à Stockholm, à ceux qui étaient mes amis et mes partenaires. Et puis, j'en termine, nous devrons être, Français, plus actifs et présents encore que nous l'avons été, et l'unité de pensée, si elle nous est donnée, permettra cette cohérence, cet esprit d'initiative, cette capacité à faire des propositions, sans quoi sont constamment à rechercher des consensus, des équilibres, des compromis ou qui se présente ou qui ne se présente pas, ou qui va là ou qui n'y va pas ? Nous devrons, si on nous fait confiance, agir car nous ne pouvons pas laisser aller le monde tel qu'il est. Sa violence ouverte ou latente, ses injustices effroyables et qui s'accentuent dans une partie du monde sous-développé, notamment en Afrique, les risques éclatants et vénéneux de la montée du fanatisme, les progrès de la criminalité internationale¿ tout cela doit être abordé, combattu, mais doit recevoir aussi des solutions positives. Ce monde, nous devrons l'infléchir, le redresser, l'organiser, le rendre moins injuste, et c'est là une des missions possibles de la France, et c'est là un des rôles essentiels d'une présidence active. Mes chers amis, mes chers camarades, je conclus. A travers ce que j'ai esquissé, à travers l'approche qui est la nôtre de la politique, si l'on regarde les thèmes, les engagements que nous avons proposés aux Français, que nous allons maintenant nourrir, expliciter, préciser, on voit bien que nous voulons affirmer et que je veux porter une ambition pour les Français : celle d'une société qui, dans la fidélité à l'idéal républicain, dans la croissance et le progrès qu'il nous appartient de faciliter, concilie les aspirations individuelles, l'intérêt général et l'harmonie sociale. Nous allons, mes chers amis, avoir deux mois et demi de campagne, deux mois presque jusqu'au premier tour, quinze jours entre le premier et le deuxième tours et tout cela nous conduira au 5 mai. Ce sera plus long que certains ne le pensent et ce sera aussi en même temps assez pour donner aux Français les éléments du choix qui sera le leur. Il faudra assurément tenir la distance. Je peux vous garantir que je la tiendrai. Il faudra garder son calme et je sais que nous le garderons. Il faudra monter progressivement en puissance et je connais assez la force du Parti Socialiste, de ses militants, de ses adhérents, de ses responsables, de ses élus, de tous ses hommes et ses femmes qu'en outre ils vont entraîner avec eux pour cette campagne pour savoir qu'au moment où certains commenceront à sentir la fatigue, nous, nous serons en plein élan pour aller jusqu'au bout. Il faudra répondre aux critiques, mais il faudra surtout proposer de façon positive les bases d'une nouvelle étape à accomplir ensemble avec les Français. Aujourd'hui, je me suis exprimé dans un Congrès Extraordinaire des socialistes et j'ai parlé comme il convenait, en militant. Sans oublier le militant que je suis, fidèle à notre engagement collectif, à travers la campagne, dans d'autres occasions, dans d'autres lieux, de multiples lieux à travers la France, devant d'autres publics, je n'aurai pas une pensée différente, je ne serai pas animé par d'autres valeurs mais j'aborderai, bien sûr, les questions avec une tonalité qui permettra de conduire nos propositions et notre message vers les Français dans leur diversité, même si nous savons bien que nous ne les rassemblerons pas tous. Alors, cette nouvelle étape à accomplir avec les Français, j'y travaillerai avec vous. On dit que l'élection présidentielle est le rendez-vous d'un homme avec un peuple. Je n'ai jamais conçu ce rendez-vous comme solitaire ou narcissique, je le conçois comme mené au milieu d'autres citoyennes et d'autres citoyens. François l'a dit, la France n'appartient à personne, personne ne peut prétendre s'exprimer totalement en son nom, nous émanons tous d'une réalité pluraliste, nous sommes l'expression de forces mais, en même temps, nous devrons être capables de les dépasser, de nous concilier avec d'autres, de prendre en compte des intérêts contradictoires, de connaître l'adversité, de partager, non pour les approuver, les réticences, les oppositions ou les demandes de ceux qui ne pensent pas comme nous, mais en même temps il faut bien proposer des choix principaux, une orientation, et c'est ce que je ferai, moi avec vous et devant les Français. C'est si nous travaillons ainsi, mes chers amis, que nous sera donnée la chance de la victoire et c'est pour cette chance que, dans les semaines qui viennent, avec vous, je me battrai. Pourquoi présenter la candidature d'une femme ? Pour démontrer la tromperie de ces élections. Face aux politiciens de droite, il y a Mitterrand. Il représente un espoir pour les petites gens - MITTERRAND SOCIALISTE L'EST IL VRAIMENT ? - vous vous dites travailleurs qu'il faut bien faire un choix - en votant pour MITTERRAND il faut quand même garder les yeux ouverts.... - le vrai problème c'est de savoir si MITTERRAND une fois au pouvoir ne risque pas de se faire le jeu de la droite - en votant au 1er tour pour moi vous montrerez que vous n'êtes pas dupe - il faut dire à la droite que nous saurons la contraindre à céder notre dû avec MITTERRAND cela commence mal il rabaisse le SMIG à 1200,00 Frs - une vieille politique essayer de dresser les paysans et les petits commerçants contre les ouvriers - nous les travailleurs révolutionnaires nous sommes contre la propriété privée - nous sommes contre le fait que des travailleurs au SMIG s'entendent refuser une augmentation sous prétexte que l'économie sera en danger - nous sommes peut-être les seuls défenseurs de la propriété individuelle au sens humain du terme - qui parle de la MARTINIQUE de DJIBOUTI pour dire que ce sont toujours des colonies de la FRANCE - département quadrillé par la police - 2 morts dans la commune du LAURIN à la MARTINIQUE il y a deux mois - ils sont deux millions de travailleurs émigrés en FRANCE sans lesquels l'industrie française ne serait rien - MITTERRAND un faux homme de gauche - en votant pour moi du 1er tour vous affirmerez un choix plus mais seront nombreux à vous compter sous mon nom plus l'espoir sera permis. Mesdames, Messieurs, mes très chers amis, Au moment où je prends la parole, mes premiers mots vont d'abord à ceux qui ont rendu possible notre rencontre, les femmes et les hommes qui se sont dévoués, bénévolement, pour que cela soit possible. J'adresse évidemment un salut très chaleureux à tous les présents, que fort malheureusement je ne peux distinguer du fait des projecteurs, mais dont je devine la présence chaleureuse aux sourires que j'aperçois au premier rang, où se trouvent des amis si chers. J'adresse évidemment un salut à ceux qui nous rejoignent, devant l'une des quatre rediffusions de ce discours, qui vont avoir lieu à cet instant. Mes chers compatriotes, je me présente devant vous comme le candidat commun du Front de Gauche, expression de ce mouvement que, déjà, vous avez commencé à construire à travers les nombreuses assemblées citoyennes qui ont eu lieu dans le pays. Je me présente devant vous, non pas comme un homme seul, qu'une inspiration personnelle soudaine aurait catapulté dans l'ambition d'un premier rôle, mais comme le porte-drapeau d'une équipe. Me voici entouré des partis qui ont fondé le Front de Gauche, et de cette masse immense de femmes, d'hommes, engagés politiquement, syndicalement, associativement. Ils vont, comme le dit la chanson, en troupe, en ligue, en procession, et puis, des fois, tout seuls à l'occasion, pour porter le message que nous avons à porter devant le pays. Regardez-les et réfléchissez-y. Qui sont-ils ? Ce sont les héritiers de cette grande et belle bataille que le peuple français a menée, sous nos drapeaux, en 2005, et qui l'a conduit à affirmer son autorité, et sa volonté politique, dans le referendum où il a dit OUI à l'Europe sociale et NON à l'Europe libérale. Cette gauche-là, celle des visages que j'aperçois au premier rang, de Martine Billard, de Pierre Laurent, de Clémentine Autain, de Christian Picquet, de Marie-Georges Buffet, et de mes camarades (excusez-moi, évidemment, à cet instant, j'en oublie) ... cette gauche-là ne vous a jamais ni menti, ni trahis. Jamais elle n'a abandonné aucun des combats sur lesquels vous vous êtes constitués, dans l'amour commun d'une certaine idée de la France, où l'on commence d'abord par partager, avant de commencer à s'approprier. Cette gauche-là - c'est elle qui vient ! - qui a été raillée, méprisée, ignorée, mais qui sait avoir vos sourires dans les réunions, avoir votre enthousiasme et votre chaleur chaque fois que nous nous croisons. Comme elle est chère à votre cœur, et comme vous vous identifiez à elle ! Voici des vœux. Pour être franc, l'exercice a été longtemps assez conventionnel, et, parfois même, pénible. On se sentait enfoui sous tant de bonnes intentions, qu'on finissait par se demander comment on y avait survécu une année entière, se souvenant de l'année précédente. Conventionnel, et même, souvent, c'était banal. Voici qu'à présent le moindre vœu devient subversif et, pour mieux dire, antigouvernemental. Vous dites, oh, bonne santé ! Aussitôt on se dit : mais comment est-ce possible ? Vu l'état dans lequel est la médecine dans ce pays, et l'hôpital public. Vous dit-on : belle réussite ! Ah, mais, comment ? Comment le pourrait-on, puisqu'il n'y a pas de professeur dans telle salle de classe, compte tenu de l'état dans lequel est le système de l'Éducation nationale, où l'on a supprimé tant et tant de postes ! Vous dit-on : belle année de prospérité ! Prospérité ? Mais comment ? Puisque nous travaillons sans cesse davantage, toujours plus dur, et que nous avons toujours moins, pour contenter nos besoins les plus élémentaires. Bref ! Quoiqu'on dise, on est obligé de dire du mal du gouvernement, même si ce n'était pas l'intention au départ. Et quand on y réfléchit, que l'on parle de santé, que l'on parle d'éducation, de prospérité ou de ce que l'on voudra, on est toujours ramenés à cette question : avec quoi le financez-vous ? C'est-à-dire que l'argent disponible n'est jamais à l'endroit où on l'attend, il doit être ailleurs ; oui, il est ailleurs. Si bien qu'on ne peut prononcer de vœux, fussent les plus simples, qui ne soient en même temps anticapitalistes. Et si même on se contente de conseiller de respirer de l'air pur, on formule aussitôt une opinion politique anti-productiviste. C'est jusqu'au point que, revenant à ce qu'était la situation que décrivaient nos pères révolutionnaires de 1789, le bonheur lui-même est devenu une idée nouvelle. Dans ces conditions, et après avoir fait ce constat, nous pouvons dire ceci : au fond, tous les vœux se ramènent à un seul. Puissions-nous, en 2012, voir la France tourner la page du système Sarkozy ! Et alors tout ira mieux, dans la santé, dans la justice, dans l'école, dans la liberté, et, même, pour le bon air pur ! Il faut que ce soit l'année du chamboule-tout ! Il le faut, non pas parce que nous aurions une détestation personnelle à l'égard de Nicolas Sarkozy. Nous avons une trop haute idée de la politique pour limiter nos ambitions à ce seul choix. Non, ce n'est pas à l'homme que nous nous en prenons, mais à ce qu'il incarne. Et nous demandons que chacun y réfléchisse. Il incarne un monde finissant, dont les élites se cramponnent à d'anciennes certitudes. Il va, d'une réunion à l'autre, psalmodiant, comme si, en appliquant toujours les mêmes remèdes désastreux, on verrait surgir les lendemains qui chantent qui nous sont annoncés depuis le premier jour de la rude expérience du choc libéral sur la patrie républicaine des Français. Il est l'homme d'un système à l'agonie ; l'homme d'un ordre du monde qui est à l'agonie. Ah ! En 2007 il se voyait le Thatcher français. Mais ce monde est fini. Le monde de la finance qui tient tout, bien sûr va toujours tenant tout. Mais chacun voit bien que l'impasse est dorénavant totale. Le monde fini qu'il représente, c'est celui du productivisme, où l'on croit qu'il suffit de glapir : " Produisons ! Produisons ! N'importe quoi, n'importe comment, dans n'importe quelles conditions, n'importe où ! " Et alors, tout se réglerait par enchantement. Sans réfléchir un instant qu'avec de telles méthodes tout s'aggraverait. Il est l'homme à qui nous devons l'essentiel de nos difficultés, non pas depuis quinze jours, non pas depuis 2007, mais depuis 1993 qu'il entra dans le gouvernement de Monsieur Balladur, qui augmenta de 20 points du total de la richesse produite par le pays, la dette de notre pays. Il est l'homme qui, lorsqu'on additionne ces 20 points, plus les 10 du gouvernement de droite suivant, plus les 20 qu'il a de nouveau accumulés depuis qu'il est président de la République, est donc responsable à lui tout seul, directement et personnellement, de la moitié de la dette publique du pays. C'est bien la raison pour laquelle tourner la page signifiera non seulement se passer d'un homme, mais aussi regarder de très près le bilan qu'il aura laissé au pays, et donc présenter en même temps l'exigence d'un audit citoyen de la dette. Il est enfin l'homme d'un échec immense, terrible, celui du Traité de Lisbonne. Il a trompé les Français, qui avaient voté NON en 2005, à notre appel, nous qui avions raison, discernant que ce traité conduirait l'Europe à l'abîme, du fait qu'il conférait un pouvoir extraordinaire à la Banque Centrale Européenne, sauf celui d'aider les Etats et les peuples à faire par l'emprunt les dépenses dont ils auraient besoin pour pourvoir à l'indispensable. Cet homme qui est allé, se moquant de son propre peuple, dire aux autres dirigeants : eh bien, nous allons reprendre le même traité, le découper en morceaux et en faire un nouveau que l'on passera de vive force, nommé traité de Lisbonne, a sous les yeux l'ampleur du désastre qu'il a provoqué. Car, si nous en sommes là, c'est parce que nous avons un traité qui ne permet d'aucune façon de faire que les peuples se ressaisissent de leur destin. C'est tout le contraire ! Après cela, après ce traité scélérat, il est l'auteur d'un traité odieux, qui sera présenté au mois de mars prochain. Odieux ! Parce qu'il confisque la souveraineté des peuples, et confie à l'autorisation préalable de la Commission européenne la formulation de quelque budget que ce soit. Alors même que la liberté dans notre pays, et la République, sont nées de la volonté de contrôler la dépense et l'accès à la ressource pour y pourvoir. Voilà l'ampleur du désastre. Il est le père, avec Madame Merkel, de cette Europe austéritaire qui nous conduit tous au chaos - et d'abord l'idée européenne elle-même. Je forme donc le vœu, en appelant avec mes amis du Front de Gauche à ce que nous n'en restions pas à d'émouvantes pensées mais à d'actives déterminations, qu'en 2012 le peuple français soit consulté pour se prononcer sur ce traité. Et je forme le vœu qu'une fois de plus nous soyons capables de le convaincre que c'est un autre chemin qu'il faut donner à l'Europe en général et à l'euro en particulier. Je forme le vœu qu'en 2012 l'on mette en route immédiatement l'extincteur qui est appelé par la situation de crise épouvantable dans laquelle nous vivons, à savoir que la dette des Etats, la dette souveraine, soit payée directement par un emprunt à taux bas auprès de la Banque centrale européenne. C'est l'idée que nous avons les premiers formulée au Front de Gauche puis au Parti de la Gauche européenne, qui est présidé par Pierre Laurent. J'adjure que notre message soit entendu, car c'est à ce prix que la catastrophe nous sera épargnée à tous. Dans ce contexte, avec ces objectifs, dans cet environnement, le Front de Gauche vous présente des vœux qui claquent comme des consignes. La première de celles-ci est qu'en toute hypothèse il ne faut pas attendre l'élection pour faire son devoir, et le premier devoir d'un citoyen aujourd'hui dans notre pays est de résister. Mes chers compatriotes, résistez ! Ne vous laissez pas confisquer les acquis de générations qui ont lutté pour vous les offrir. Ne laissez fermer aucune école, ne laissez fermer aucune gare, ne permettez pas qu'une maternité soit close, ne laissez pas une classe rester sans maître, ne laissez pas une seule usine être pillée, ne laissez pas une seule fois le matériel être emporté. Résistez, et pour résister vous avez un chemin. Ce chemin c'est de prendre le pouvoir, prenez-le tout de suite là où la catastrophe est imminente, faites comme le font les travailleurs de Pétroplus, saisissez les stocks lorsque vous êtes menacés d'être dépossédés de votre gagne-pain. Et lorsque vous le voulez, lorsque vous en êtes tous d'accord, prenez le pouvoir dans l'entreprise en formant des coopératives ouvrières. Il est temps, puisque dorénavant d'aucuns font semblant d'y consentir, de dire, puisque tout le monde le reconnaît : oui la classe ouvrière, les travailleurs, les salariés, nos ingénieurs, nos techniciens, nos contremaîtres, ouvriers de haut niveau, de haute qualification, sont capables de produire, de produire écologiquement, proprement et de qualité en se dispensant des maîtres qui les abandonnent à la première secousse, dès qu'il est possible pour eux d'aller faire de meilleurs profits plus loin. Les députés du Front de Gauche, comme on me l'a assuré, présenteront bientôt une proposition de loi visant à créer un droit de préemption pour les travailleurs lorsqu'il y a une cession d'entreprise. En sorte que les travailleurs eux-mêmes puissent être les premiers à décider de la diriger. Je reprends à mon compte la formule magnifique des syndicalistes d'ArcelorMittal que j'ai entendus me dire : " Monsieur Mittal ne sait pas faire de la sidérurgie sans nous, nous, nous savons en faire sans lui ". Alors, résister et prendre le pouvoir sont en définitive les deux faces d'un même programme politique qui commence maintenant, et qui place l'élection présidentielle et législative comme des temps bienvenus et dont nous sommes ô combien satisfaits de dire qu'ils nous permettent de régler avec des bulletins de vote l'une des crises les plus terribles - institutionnelle, politique, économique, financière, écologique - qu'ait connue notre pays. Résister, prendre le pouvoir, pour aller à la rencontre de notre destin. - Résister, prendre le pouvoir, pour partager ; il faut que 2012 soit l'année du grand partage. - Pour prendre le pouvoir dans la cité il faut que 2012 soit l'année de la Constituante et de la VIème République. - Il faut résister et prendre le pouvoir sur notre destin commun d'êtres humains co-responsables de l'écosystème, le seul qui rend notre vie possible, c'est-à-dire passer à la planification écologique. - Résister, prendre le pouvoir, ne plus s'abandonner, ne plus abandonner la question de la paix à l'OTAN et aux aventures guerrières des Etats Unis d'Amérique. Voilà le programme audacieux, constructif, positif, que le Front de Gauche propose aux Français, non pas par surprise, non pas en catimini, non pas au dernier moment, non pas en se réservant je ne sais quelle botte secrète de communication, qu'on se cacherait pour mieux se surprendre et mieux ébahir, suffoquer, mais en nous adressant au pays avec sens des responsabilités. Vous avez été plus de 300.000 à acquérir vous-mêmes le programme du Front de Gauche pour vous faire votre idée, par vous-mêmes, en consultant ceux qui savent sur tel ou tel sujet mieux que vous, en en discutant en famille, avec l'esprit de sérieux et de civisme. Cette élection est une grande chance pour nous, et nous la traitons comme telle. Nous n'avons pas perdu notre temps depuis que nous nous sommes rassemblés avec sérieux en mettant au point ce programme sur lequel il n'y a aucune polémique d'interprétation : celui qui en achève la lecture sait ensuite à quoi nous sommes engagés. Il n'y a pas de paragraphe écrit en petits caractères et il n'y a pas de pages qui seront changées en cours de route - sinon pour approfondir et améliorer ce qui est déjà proposé. Nous avons besoin d'une élection qui tienne compte du fait que, contrairement à ce que peuvent penser d'aucuns, bien sûr notre peuple a ses préférences ; longtemps dans les familles et par soi-même on a voté les uns à gauche, les autres à droite. Mais la vérité, même si elle me coûte à dire, moi qui me rattache avec mes camarades du Front de Gauche à cette longue tradition historique de la gauche, le plus grand nombre d'entre nous, dans le peuple, dans le commun, tâche de faire pour le mieux, se demande honnêtement comment s'emparer des grands problèmes, il hésite, il tâtonne, ce grand nombre, il ne fera pas ses choix seulement d'après les étiquettes de partis, ni même d'après ses souvenirs. Il le fera en essayant de voir si ce qui est proposé permet, oui ou non, une sortie de crise par le haut. A ce peuple, nous lui disons : tu peux avoir confiance en toi-même, dans la splendeur de ce que nous sommes tous capables de faire ensemble. Nous, le Front de Gauche, nous ne participerons pas au concours du prix des larmes et du sang que tous les autres promettent. Nous ne sommes d'aucune façon adhérents aux politiques d'austérité. Nous en sommes tout le contraire ! Nous croyons, nous, que c'est par la relance de l'activité que nous provoquerons la bifurcation écologique, la réindustrialisation, l'amélioration du quotidien auxquelles chacun d'entre nous aspire légitimement. Le pays a beaucoup travaillé, le pays est très riche, comment se fait-il qu'il y ait autant de pauvres ? Comment peut-on avoir l'illusion de croire qu'on puisse être heureux dans son coin, tandis que tous les autres pâtiraient et croupiraient dans le malheur ? Le Front de Gauche refuse cette fatalité, il dit qu'on peut sortir de la crise par le haut selon la loi du partage ! De bon gré ou de force ! La force de la loi. Nous n'avons que faire d'une élection qui confierait, simplement par le dégoût d'un homme, le pouvoir à un autre qui serait une version améliorée, ou normalisée, de la monarchie quinquennale. Nous n'avons que faire d'une élection où on verrait tel ou tel être élu par défaut ou par résignation - ou par surprise. Nous ne voulons pas d'une élection où l'on élirait par la haine, par le mépris des autres, pour dresser les uns contre les autres. Nous voulons d'une élection républicaine, sérieuse, où le programme est consenti, porté par le grand nombre qui sait qu'il doit lui-même l'accomplir. Mes chers compatriotes, dans cette affaire, chacun va, portant en tête et dans le cœur, ce qui lui paraît essentiel. Et nous, nous témoignons que nous sommes la gauche, celle qui porte les messages qui vous ont rassemblés pendant tant et tant de générations militantes : la retraite à 60 ans - sans conditions, sans arrangements ni entourloupes -, le droit que tous nos enfants soient éduqués - et même davantage qu'avant, en commençant de 3 ans à 18 ans -, et ainsi de suite ; ces choses, toutes simples, qui font le bonheur auquel chacun d'entre nous aspire. Mais, comme je l'ai dit tout à l'heure, rien de cela - je dis bien : rien - n'est possible sans qu'on procède d'abord à un grand chamboule-tout. Il n'y a de gauche que de rupture avec le système ! Notre projet n'est pas de " donner du sens à la rigueur " ou de répartir équitablement les souffrances. Notre projet est de donner du sens à la République et à son message fondateur : Liberté, Égalité, Fraternité. C'est le moment d'aller chercher de bonnes inspirations. L'année 2012 est aussi celle d'un double anniversaire. D'abord, le tricentenaire du grand Jean-Jacques Rousseau, celui qui le premier expliqua, qu'il ne pouvait y avoir d'autre souverain que le peuple. Ainsi, trois siècles avant l'heure, il votait NON au traité de Lisbonne. Et il nous a proposé, non seulement cet enseignement, mais cette intuition qui est la nôtre : non, aucun des malheurs dont vous pâtissez ne dépend d'une loi de la Nature. Tout ce qui a été décidé, et qui a conduit à ce désastre, a été décidé par des êtres humains, lesquels peuvent décider autrement et inverser le cours de l'Histoire. Ainsi, dit Jean-Jacques, " tout est radicalement politique. " Et le deuxième anniversaire, c'est celui d'un magnifique roman populiste, les cent cinquante ans des Misérables. Les Misérables, c'est le roman du peuple, qui montre comment chaque personne, quel qu'ait été son parcours, quelles qu'aient été les difficultés que la vie lui a infligées, et même les erreurs qu'il a pu commettre, dès lors que la vraie justice, qui est celle du cœur, s'exerce, chaque être venu du peuple peut à tout moment se redresser et prendre sa part du bonheur collectif en y contribuant. Mais, dit le grand Victor Hugo, par une formule qui résume tout et qui est la condition de ce que je viens de vous décrire : " Qui vote, règne. " De tout cela, tirons deux leçons. Mes chers compatriotes, si vous faites les moutons, vous serez tondus. Mes chers compatriotes, si, pour une raison ou une autre, par un calcul qui vous éloigne de vos convictions et vous rapproche d'une sorte de PMU politique, vous veniez à abandonner vos convictions - celles qui sont attachées à votre histoire, à votre vie, à celle de votre parentèle et de votre lutte -, ne vous étonnez pas, si vous les abandonnez au profit d'un calcul tacticien, de ne pas les retrouver en sortant du bureau de vote. Notre message, pour finir, est un message de confiance en soi. Le Front de Gauche aspire à être la première force de gauche. C'est le droit légitime qu'il a d'y prétendre, de se battre et de se comporter à tout instant dans cet état d'esprit. Il ne compte pas le faire en additionnant des satisfactions recueillies à la faveur de caresses ou de louanges. Il compte le faire en vous appelant toutes et tous à vous impliquer dans les assemblées citoyennes que nous convoquons dans tout le pays, en vous appropriant le contenu d'un programme qui a été délibéré longuement, et qui doit maintenant entrer dans la vie, parce que vous l'y ferez entrer. Alors, si tout cela est rendu possible par notre action, nous qui croyons davantage à l'action qu'aux vœux, alors 2012 sera une très bonne année. Merci. 1) Candidature François Hollande aux élections présidentielles de 2012 : Mes chers amis, vous qui êtes ici, vous qui me regardez de loin, de plus loin même, je suis venu vous parler de la France, et donc de la République. Je suis venu vous parler de la France qui souffre, mais aussi de la France qui espère. Je suis venu vous parler de la France d'aujourd'hui - une page est en train de s'effacer - et de la France de demain - nous sommes en train de l'écrire. Je suis venu vous parler de la France que nous allons construire le 6 mai. Je le fais ici en Seine-Saint-Denis, ce département aux multiples couleurs, le plus jeune de France, qui accumule tant de difficultés, et qui en même temps recèle tant d'atouts. Chacune, chacun, ici, plus loin, en métropole, en Outre-mer a son histoire, ses racines, son parcours, ses préférences, sa singularité. Mais nous appartenons à la même Nation, avec ses valeurs, ses principes, sa culture, sa langue, ses institutions et nous aspirons donc au même avenir. L'enjeu de cette campagne qui commence, n'allez pas le chercher dans un affrontement partisan. L'enjeu de cette campagne va bien au-delà de nous, de la Gauche. L'enjeu de cette campagne, à trois mois du premier tour, c'est la France. C'est la France, toujours. Devant vous rassemblés, foule nombreuse, des milliers, je ressens une profonde émotion, celle d'exprimer votre conviction, votre volonté, votre espérance. Je mesure la fierté d'avoir été désigné par des primaires citoyennes comme candidat à l'élection présidentielle. J'ai conscience de la tâche qui est la mienne : incarner le changement, faire gagner la Gauche et redonner confiance à la France. Nous sommes ici, mes chers amis, pour changer le destin de notre pays. Je suis prêt à assumer cette responsabilité et donc à vous dire quelle est ma conception de la présidence de la République, et ce qui justifie que je me présente aujourd'hui. Quelle est la plus grande mission que de présider la République française ? Présider la République, c'est se dévouer à l'intérêt général, dont toute décision doit procéder. C'est éprouver la France par sa raison et dans son cœur. C'est prolonger l'histoire de notre pays, qui vient de loin, avant la République, avec la République, et qui a souvent, si souvent éclairé l'histoire du monde. C'est se situer à cette hauteur. C'est s'en montrer digne, partout, en tout lieu et dans tous les actes qu'exige la fonction présidentielle. Présider la République, c'est préserver l'Etat, sa neutralité, son intégrité, face aux puissances d'argent, face aux clientèles, face au communautarisme. Présider la République, c'est être viscéralement attaché à la laïcité, car c'est une valeur qui libère et qui protège. Et c'est pourquoi j'inscrirai la loi de 1905, celle qui sépare les Eglises de l'Etat, dans la Constitution. Présider la République, c'est refuser que tout procède d'un seul homme, d'un seul raisonnement, d'un seul parti, qui risque d'ailleurs de devenir un clan. Présider la République, c'est élargir les droits du Parlement. C'est reconnaître les collectivités locales dans leur liberté. C'est engager un nouvel acte de la décentralisation. C'est promouvoir les partenaires sociaux. C'est reconnaître leur rôle dans la Constitution. C'est faire participer les citoyens aux grands débats qui les concernent, et le premier sera l'avenir de l'énergie en France. Présider la République, c'est choisir les femmes, les hommes qui gouverneront la France en respectant leurs compétences, et d'abord celles du Premier ministre. Présider la République, c'est accepter de partager le pouvoir de nomination aux plus hautes fonctions. C'est aussi ne pas nommer le président ou les présidents des chaînes ou des radios du service public audiovisuel et laisser cette mission à une autorité indépendante. Présider la République, c'est démocratiser les institutions. Et j'introduirai le non-cumul des mandats pour les Parlementaires, une part de proportionnelle à l'Assemblée nationale, la parité dans l'exercice des responsabilités et le droit de vote des étrangers aux élections locales, sans rien craindre pour notre citoyenneté, pour la cohésion du pays, en mettant de côté les peurs, les frilosités et les conservatismes. Présider la République, c'est faire respecter les lois pour tous, partout, sans faveur pour les proches, sans faiblesse pour les puissants, en garantissant l'indépendance de la justice, en écartant toute intervention du pouvoir sur les affaires, en préservant la liberté de la presse, en protégeant ses sources d'information, en n'utilisant pas le renseignement ou la police à des fins personnelles ou politiques. Présider la République, c'est être impitoyable à l'égard de la corruption. Et malheur aux élus qui y succomberont ! Présider la République, c'est rassembler, c'est réconcilier, c'est unir, sans jamais rien perdre de la direction à suivre. C'est écarter la stigmatisation, la division, la suspicion, les oppositions entre Français, ceux qui seraient là depuis toujours, ceux qui seraient là depuis moins longtemps. Présider la République, c'est élever et ne jamais abaisser. Présider la République, c'est être ferme, ferme y compris à l'égard de l'immigration clandestine et de ceux qui l'exploitent. Mais c'est traiter dignement les étrangers en situation régulière et ceux qui ont vocation à l'être sur la base de critères objectifs. C'est accueillir les étudiants étrangers qui veulent apprendre dans notre pays pour enrichir le leur et qui font rayonner la France. Et aucune circulaire ne doit empêcher de circuler les étudiants, les savants, les artistes qui viennent ici pour donner le meilleur d'eux-mêmes. Présider la République, c'est porter les valeurs de la France dans le monde. C'est considérer les autres peuples pour qu'ils nous estiment en retour. C'est s'abstenir de faire la leçon, y compris sur leur place dans l'histoire. C'est ne jamais transiger avec les fondements du génie français, qui sont l'esprit de liberté, la défense des droits de l'homme, l'attachement à la diversité culturelle et à la francophonie, la belle langue de France parlée par d'autres que des Français. Présider la République, c'est ne pas inviter les dictateurs en grand appareil à Paris. Présider la République, c'est utiliser notre siège au Conseil de sécurité des Nations-Unies pour acter le départ de ceux qui écrasent leur peuple, comme Bachar el-Assad en Syrie. C'est inlassablement contribuer à la paix au Proche-Orient. Mais Présider la République, c'est savoir aussi prendre des décisions difficiles, pas simplement à la suite d'un drame. Je pense à nos morts en Afghanistan, auxquels je veux rendre hommage ici, avec émotion, avec dignité, avec respect, comme aux blessés qui souffrent dans leur chair. Je pense à leurs familles dans la peine. Je les ai écoutées. Je pense à leurs proches qui s'interrogent. Ces hommes assassinés faisaient leur devoir. Leur sacrifice suscite le respect de la Nation toute entière. Mais il faut aussi avoir la lucidité d'affirmer, au-delà du dévouement des hommes là-bas pour leur pays, que notre mission est terminée. Elle avait été engagée il y a plus de dix ans par Lionel Jospin et Jacques Chirac dans un but précis, qui était de répondre à l'attaque terroriste sur les Etats-Unis. Je l'avais pleinement approuvée. Et bien aujourd'hui, cette mission est achevée. Il est donc temps de décider le retrait qui s'impose, et je l'ai décidé de longue date. J'en assumerai donc, si les Français m'en donnent mandat, toute la responsabilité. J'en préviendrai nos alliés et je ferai en sorte que ce retrait se fasse en bon ordre, sans en aucune façon menacer la vie de nos soldats. Présider la République enfin, c'est donner le meilleur de soi-même, sans jamais attendre en retour récompense ni même reconnaissance. C'est être ambitieux pour son pays et humble pour soi-même. C'est se donner pleinement, entièrement à la cause que l'on a choisie, la seule cause qui vaille : servir la France. Présider la République, c'est mettre toute la puissance de l'Etat au service des citoyens. C'est donner l'exemple, y compris dans son comportement et pour sa propre rémunération. Et je ne dis pas cela par facilité ou par commodité ou pour plaire, mais tout simplement parce que ce doit être un principe. Je réduirai de 30% les indemnités du Président et des membres du gouvernement, tout simplement pour donner l'exemple au moment où, précisément, des efforts sont demandés à nos concitoyens. Présider la République, c'est à cette fonction que je me suis préparé. J'en sais la grandeur, la dureté. Je veux le faire en étant digne de votre confiance et en restant fidèle à moi-même. Tout dans ma vie m'a préparé à cette échéance : mes engagements, mes responsabilités, mes réussites, mes épreuves. J'ai toujours suivi la ligne que je m'étais fixée. Je suis socialiste. La Gauche, je ne l'ai pas reçue en héritage. Il m'a fallu décider lucidement d'aller vers elle. J'ai grandi en Normandie dans une famille plutôt conservatrice. Mais cette famille m'a donné la liberté de choisir, par son éducation. Je remercie mes parents. Mon père, parce qu'il avait des idées contraires aux miennes et qu'il m'a aidé à affirmer mes convictions. Ma mère, parce qu'elle avait l'âme généreuse et qu'elle m'a transmis ce qu'il est de plus beau : l'ambition d'être utile. La Gauche, je l'ai choisie, je l'ai aimée, je l'ai rêvée avec François Mitterrand dans la conquête. La Gauche, je l'ai défendue fermement dans ses réalisations : celles de 1981, celles de 1988. La Gauche, je l'ai servie comme élu de la République, comme député. La Gauche, je l'ai dirigée avec Lionel Jospin, quand nous gouvernions ensemble le pays avec honneur et j'en revendique les avancées. Aujourd'hui, c'est moi qui vous représente. C'est moi qui porte votre espoir. C'est moi qui porte l'obligation de gagner. C'est moi qui vais dans ce combat vous conduire à la victoire, celle que vous attendez depuis trop longtemps, dix ans déjà. Dix ans qu'une droite s'est installée au pouvoir et qu'elle a défait ce que nous avons construit. Chers amis, laissez-moi vous en dire davantage. Je suis un élu de la France rurale où les agriculteurs démontrent l'excellence de leur travail sans en recevoir le revenu qu'ils méritent. Je suis de ce Limousin, de cette Corrèze où j'ai tant appris. J'ai été maire de Tulle, une ville petite par la taille, à peine 17 000 habitants, mais grande par l'histoire. Tulle a été une cité de la Résistance. Elle a souffert le martyre : 99 pendus, 200 déportés le 9 juin 1944, emportés par la barbarie nazie. Chaque année, ce 9 juin, un cortège s'ébranle dans les rues de ma ville pour rappeler la mémoire des suppliciés. Une guirlande est accrochée au balcon, là où un corps sans vie se balançait lentement. J'ai leur nom dans la tête. Ce sont mes héros. Je ne les oublierai jamais. Ils me font avancer. Ils me rappellent à chaque moment la belle leçon d'humanité de ceux qui ont sacrifié leur vie, leur vie pour notre liberté. Ces résistants n'ont pas eu de célébrité, pas de récompense, pas de médaille. Ils ne cherchaient rien, ils ne demandaient pas des bonus ou des stocks-options pour leurs actions. Ils étaient des hommes, des femmes fières. Ce n'était pas l'ambition ou la cupidité qui les animaient. Ceux-là ont sauvé notre honneur parce qu'ils croyaient d'abord dans les valeurs de la France. Et bien c'est leur lutte qui m'éclaire aujourd'hui. Je suis président d'un Conseil général, celui de la Corrèze. Un département célèbre pour ses personnalités politiques, mais qui est exigeant. Celui qui réussit à obtenir son soutien a au moins des qualités de cœur, même s'il n'a pas toujours raison. Rien ne m'a été donné. Ce que j'ai arraché, je l'ai conquis et je l'ai fait fructifier. J'ai déclaré ma candidature à l'élection présidentielle il y a presque un an. J'ai réussi à convaincre les électeurs des primaires citoyennes, quand bien peu imaginaient mon succès à l'origine. J'ai veillé, au lendemain de cette consultation, à rassembler tous ceux qui s'y étaient présentés, et je les salue avec affection, comme je salue Martine Aubry qui nous a permis de nous retrouver tous ensemble, et Jean-Michel Baylet qui nous apporte aussi les Radicaux de gauche. Chers amis, si j'en suis là, c'est le fruit de cette obstination. Le hasard n'y est pour rien. C'est un aboutissement. Vous me connaissez, certains, depuis longtemps, trente ans. C'est un bail qui récompense, pour les uns et pour les autres, une fidélité et une ténacité. C'est vrai que je ne m'exhibe pas, je reste moi-même, c'est ma force. Ce que vous voyez ici, c'est ce que je suis. Je veux conquérir le pouvoir, mais je ne suis pas un vorace, je veux simplement le mettre au service des Français. Le pouvoir, j'en sais la nécessité, l'utilité, et j'en connais les dérives. Je suis placide avec ces choses, j'ai fait de l'engagement ma vie entière. J'ai sacrifié beaucoup. J'ai donné, j'ai reçu du temps, du travail, des coups, mais j'ai une cohérence, je m'y tiens, je suis constant dans mes choix. Je n'ai pas besoin de changer en permanence pour être moi-même. J'ai conscience que l'Etat, pour être efficace, appelle une direction sûre à sa tête, mais qu'il n'y a pas de réussite possible si celui qui est à la tête du pays, précisément, n'associe pas les autres, ne mobilise pas les intelligences, ne gagne pas le meilleur de ce qu'il y a dans chacun d'entre nous, ne fait pas entendre la voix du rassemblement, de la réconciliation et de l'apaisement. Je n'aime pas les honneurs, les protocoles et les palais. Je revendique une simplicité qui n'est pas une retenue, mais la marque de l'authentique autorité. Je vais vous confier mon secret, ce secret que j'ai gardé depuis longtemps mais que vous avez sans doute découvert : j'aime les gens, quand d'autres sont fascinés par l'argent. Je prends chaque regard comme une attente, chaque visage comme une curiosité, chaque poignée de main comme une rencontre, chaque sourire comme une chance. Je connais l'Etat pour en être issu et pour l'avoir servi de multiples façons. Certains me reprochent de n'avoir jamais été ministre. Quand je vois ceux qui le sont aujourd'hui, cela me rassure ! Ce sont les mêmes qui reprochaient en son temps à François Mitterrand de l'avoir été onze fois ! Et dois-je rappeler, en gardant la comparaison, que Georges Clémenceau ne devint ministre et président du Conseil qu'à 65 ans ? Mais je n'attendrai pas jusque-là, je vous le promets ! Je sais aussi que l'Histoire peut être tragique, que rien n'est jamais acquis, que tout ce que l'on croit irréversible, inaltérable, inattaquable peut être à tout moment atteint en son cœur. La crise, le fanatisme, le terrorisme, sans oublier les catastrophes naturelles : nous ne sommes jamais en paix. Le cours de l'Humanité n'est pas tranquille. Il connaît d'inexplicables assèchements, et parfois d'impensables débordements. L'homme d'Etat doit se préparer à tout, c'est-à-dire au pire, et toujours rester vigilant, poursuivre inlassablement le combat qui est le sien pour le progrès, pour la dignité humaine, pour la démocratie, ne pas se laisser détourner pas les mouvements d'humeur, par les modes, par les contournements de l'Histoire, tenir son cap. Je suis un optimiste de la volonté. Je crois que le meilleur est possible, qu'un peuple réuni autour d'un projet commun construit sa propre histoire. Je suis convaincu que les Français attendent aujourd'hui une direction forte, un rassemblement sur l'essentiel, et surtout de la part de celui qui doit les conduire, une considération, un apaisement, un respect, une confiance. La confiance est un mot qui ne figure pas dans les lois ou dans les règlements, qui ne coûte rien mais qui peut rapporter beaucoup. Elle commande beaucoup de choses. Elle ne résout rien par elle-même, mais elle autorise tout si on sait la saisir. Et c'est pourquoi je veux redonner confiance aux Français. Deux grandes dates ont marqué ma vie politique, l'une violente, le 21 avril 2002, une blessure que je porte encore sur moi, j'en ai la trace, ce soir terrible ou l'extrême droite, faute de vigilance et de lucidité face à la menace, face à la dispersion, met la Gauche hors-jeu et permet à la Droite de s'installer pour dix ans. J'en ai tiré toutes les leçons. Moi, je ne laisserai pas faire, je ne laisserai pas les ouvriers, les employés, aller vers une famille politique qui n'a jamais rien fait pour servir les intérêts de ces classes-là. Je ne laisserai pas un parti caricaturer les problèmes sans jamais apporter la moindre solution crédible. Je ne laisserai pas une formation politique se présenter comme la voix du peuple alors qu'elle veut simplement se servir de lui. Je ne laisserai pas s'éloigner au nom de la France des citoyens, nos amis, qui peuvent penser que l'ennemi est ici, qu'il a une couleur et une religion, ce qui serait contraire aux principes mêmes de notre République. Je ne laisserai pas utiliser la colère et la détresse pour mettre en cause la République, la construction européenne et les droits de l'homme. Je ne laisserai pas une formation politique réclamer le rétablissement de la peine de mort. Je me battrai, je me battrai jusqu'à mon dernier souffle pour conjurer ce risque et pour éviter que l'élection présidentielle soit tronquée. Parce que ce qu'attendent une grande majorité de nos concitoyens, c'est finalement le choix entre la Gauche et le Droite, c'est-à-dire le choix le plus clair pour permettre à notre pays de faire véritablement la décision. L'autre date qui reste gravée dans ma mémoire est plus heureuse, c'est le 10 mai 1981. J'avais 26 ans. Je sais ce qu'elle a représenté pour tous ceux qui avaient attenu pendant des décennies, si longtemps donc, ce moment, l'alternance enfin, le bonheur de la victoire. Il y a eu bien sûr d'autres succès pour la Gauche : 1988, 1997, mais ils ne pouvaient pas avoir la même portée. Et pour autant, je ne veux pas verser dans la nostalgie. L'épopée de la Gauche ne peut pas se réduire à des moments exceptionnels : 1936, 1981. Moi, je veux installer la Gauche dans la durée, et si je suis candidat, c'est pour renouer le fil, pour poursuivre la marche, pour mettre en accord la Gauche avec la France. Je veux, amis ici et au-delà, voir votre bonheur le 6 mai, la joie, je veux voir la joie de la conquête, l'enthousiasme de l'audace, et en même temps les débordements de la liberté. Je veux gagner avec vous le droit de présider la France. Je connais bien notre pays, je l'ai parcouru, sillonné tant de fois, sans jamais me lasser de le découvrir. Je connais ses villes qui changent, qui créent, qui entreprennent, ses espaces façonnés par le travail patient de nos agriculteurs, son espace maritime travaillé par les pêcheurs, ses lieux de production où l'intelligence des salariés se conjugue avec la compétence des ingénieurs. Je n'ignore rien non plus de nos villages où le silence s'est fait et où la vie s'est retirée, je n'ignore rien de ces quartiers de relégation où se mêlent la colère, le désespoir et malgré tout le talent et la volonté de réussir. C'est cette France que je veux avec vous servir. Comme vous, je connais la gravité de l'heure que nous vivons. Une crise financière déstabilise les Etats, des dettes publiques énormes donnent aux marchés tous les droits. L'Europe se révèle incapable de protéger sa monnaie de la spéculation. Notre propre pays est confronté à un chômage record et s'enfonce dans la récession autant que dans l'austérité. Le doute s'est installé. Je le mesure chaque jour. Il se charge en défiance envers l'Europe et même envers la démocratie. Il se transforme en indignation devant l'injustice d'un système, l'impuissance d'une politique, l'indécence des nantis. Il dégénère en violence privée, familiale, sociale, urbaine, avec cette terrible idée qui s'est installée, qui se diffuse dans notre conscience collective : la marche vers le progrès se serait arrêtée, nos enfants seraient condamnés à vivre moins bien que nous. Eh bien, c'est contre cette idée-là que je me bats. Voilà pourquoi je suis candidat à l'élection présidentielle. Je veux redonner confiance aux Français dans leur vie : la France a traversé dans son histoire bien des épreuves, bien des crises, des guerres, des révolutions, elle les a toujours surmontées, toujours en refusant l'abaissement, la résiliation, le repli, jamais en succombant au conformisme, à la peur, à la loi du plus fort, mais en restant fidèle aux valeurs de la République, en allant puiser en elle-même le courage pour accomplir les efforts, pour défendre son modèle social, pour garder sa fierté en redressant la tête, en regardant lucidement le défi à affronter, en débattant librement et en faisant les choix qui s'imposent. Il n'y a jamais, je dis bien jamais, une seule politique possible, quelle que soit la gravité de la situation. L'Histoire n'est pas l'addition de fatalités successives, elle nous enseigne qu'il y a toujours plusieurs chemins. La voie que je vous propose, c'est le redressement dans la justice, c'est l'espérance dans la promesse républicaine. Mais avant d'évoquer mon projet, je vais vous confier une chose. Dans cette bataille qui s'engage, je vais vous dire qui est mon adversaire, mon véritable adversaire. Il n'a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature, il ne sera donc pas élu, et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c'est le monde de la finance. Sous nos yeux, en vingt ans, la finance a pris le contrôle de l'économie, de la société et même de nos vies. Désormais, il est possible en une fraction de seconde de déplacer des sommes d'argent vertigineuses, de menacer des Etats. Cette emprise est devenue un empire. Et la crise qui sévit depuis le 15 septembre 2008, loin de l'affaiblir, l'a encore renforcée. Face à elle, à cette finance, les promesses de régulation, les incantations du " plus jamais ça " sont restées lettre morte. Les G20 se sont succédés sans résultat tangible. En Europe, 16 sommets de la dernière chance ont été convoqués pour reporter au suivant la résolution définitive du problème. Les banques, sauvées par les Etats, mangent désormais la main qui les a nourries. Les agences de notation, décriées à juste raison pour n'avoir rien vu de la crise des subprimes, décident du sort des dettes souveraines des principaux pays, justifiant ainsi des plans de rigueur de plus en plus douloureux. Quant aux fonds spéculatifs, loin d'avoir disparu, ils sont encore les vecteurs de la déstabilisation qui nous vise. Ainsi, la finance s'est affranchie de toute règle, de toute morale, de tout contrôle. Disant cela, je ne montre pour autant aucune indulgence sur le quinquennat qui arrive à son terme. Mais là n'est déjà plus la question. Les jugements sont faits. Commencé dans la virevolte, ce quinquennat finit dans la tourmente. Plombé par des cadeaux fiscaux destinés aux plus fortunés, il s'achève par des hausses de prélèvements imposées à tous les Français. Inauguré par une promesse de retour au plein emploi, il se termine par un chômage record. Et que dire des déficits, de la dette, de la désindustrialisation, de la démolition des services publics, notamment de l'école ? Un seul mot résume cette présidence : la dégradation. Tout s'est dégradé. Je ne parle pas d'une note. Je ne parle même pas des comptes publics. Je parle des conditions de vie, des comportements, tout simplement de la situation du pays. A l'injustice dans les choix, l'incohérence des décisions se sont ajoutés l'accaparement du pouvoir et la connivence avec les puissants, avec ce paradoxe ultime que la volonté d'omnipotence débouche sur un aveu d'impuissance. Voilà pourquoi le changement n'est pas seulement celui d'un président, d'un gouvernement ou d'une majorité. Il faut aller bien plus loin : c'est un changement de politique, de perspective, de dimension qu'il faut offrir à notre pays le 22 avril et le 6 mai. Si la finance est l'adversaire, alors il faut l'affronter avec nos moyens et d'abord chez nous, sans faiblesse mais sans irréalisme, en pensant que ce sera un long combat, une dure épreuve mais que nous devrons montrer nos armes. Maîtriser la finance commencera ici par le vote d'une loi sur les banques qui les obligera à séparer leurs activités de crédit de leurs opérations spéculatives. Aucune banque française ne pourra avoir de présence dans les paradis fiscaux. Les produits financiers toxiques, c'est-à-dire sans lien avec les nécessités de l'économie réelle seront purement et simplement interdits. Les stocks options seront supprimées. Et les bonus encadrés Enfin, je proposerai une taxe sur toutes les transactions financières, non pas le rétablissement de l'impôt de bourse, ce qui va être fait et qui a été supprimé il y a quelques mois - c'est vous dire la cohérence ! Non, je proposerai une véritable taxe sur les transactions financières, avec ceux en Europe qui voudront la mettre en œuvre avec nous. Je proposerai aussi, si l'on veut éviter d'être jugés par des agences de notation dont nous contestons la légitimité, de mettre en place au niveau européen une agence publique de notation. L'autre point par rapport à la finance est européen. La zone euro se défait sous nos yeux. La France doit retrouver l'ambition de changer l'orientation de l'Europe. Elle imposera de savoir convaincre et entraîner nos partenaires. On me demande souvent : "mais comment allez-vous faire pour faire venir vos alliés dans cette Europe, sur les positions que vous défendez, puisque le Président sortant n'y est pas arrivé"? Mais ce qui va changer, c'est le vote des Français, qui sera notre levier pour convaincre. Les destins de l'Europe et de la France sont liés, la grandeur de la France ne peut pas être séparée de la force de l'Europe. Nous avons besoin d'Europe, elle doit nous aider à sortir de la crise mais pas imposer une austérité sans fin qui peut nous entraîner dans la spirale de la dépression. Les disciplines sont nécessaires, des engagements, devront être pris pour le désendettement et être respectés. Mais c'est la croissance qui nous permettra d'y parvenir le plus sûrement. C'est pourquoi je proposerai à nos partenaires un pacte de responsabilité, de gouvernance et de croissance. Je renégocierai le traité européen issu de l'accord du 9 décembre pour lui apporter la dimension qui lui manque, c'est-à-dire la coordination des politiques économiques, des projets industriels, la relance de grands travaux dans le domaine de l'énergie et puis les instruments pour dominer la spéculation, un fonds européen qui puisse avoir les moyens d'agir sur les marchés avec l'intervention de la Banque centrale européenne qui devrait être, finalement, au service de la lutte contre la spéculation. J'agirai en faveur de la création d'euro-obligations afin de mutualiser une partie des dettes souveraines, de financer les grands projets. Je défendrai, parce que c'est le sens du projet européen, une démocratie qui associera les parlements nationaux et européens aux décisions qui devraient concerner les Etats. Je proposerai une nouvelle politique commerciale en Europe qui fera obstacle à la concurrence déloyale, qui fixera des règles strictes en matière sociale, en matière environnementale, de réciprocité. Une contribution écologique sera installée aux frontières de l'Europe pour venir compléter ce dispositif. Je continuerai à agir pour une parité juste de l'euro vis-à-vis du dollar américain. Je n'accepterai pas que la monnaie chinoise soit encore inconvertible alors que cette première puissance commerciale finit par être excédentaire sans que sa monnaie, jamais, ne soit réévaluée. L'Europe a bien des défauts, je les connais. Mais en même temps elle est notre bien commun. Défendons-la, elle en a besoin, elle le mérite ! Ce qui manque à l'Europe, c'est du mouvement - et c'est un Européen de cœur qui le dit - mais pas dans n'importe quelle Europe : le mouvement vers une Europe de croissance, vers une Europe de solidarité, vers une Europe de protection. C'est la vocation de l'a France que de la construire avec l'Allemagne et avec les pays qui voudront nous accompagner. Aucun des grands défis de l'Europe ne peut se résoudre sans le pacte d'amitié, dans l'égalité, que Français et Allemands ont noué au lendemain de la guerre. Je proposerai donc à nos amis allemands une nouvelle relation de vérité et d'égalité. De leur côté, ils devront faire preuve de solidarité. L'Allemagne ne restera pas forte dans une Europe faible. Elle ne restera pas riche dans une Europe appauvrie, voilà la vérité. Je sais que beaucoup en Allemagne le comprennent. Mais du nôtre, nous devons faire aussi des efforts, efforts de compétitivité, de justice fiscale. Voilà le pacte qu'il va falloir nouer et ouvrir un nouveau cycle en Europe, celui d'une coopération économique, industrielle, énergétique entre nos deux pays. Voilà pourquoi, en janvier 2013 - c'est tout proche, ce sera quelques mois après le rendez-vous du 6 mai -, si les Français m'en donnent mandat, je proposerai à la chancelière d'Allemagne l'élaboration d'un nouveau traité franco-allemand, traité de l'Elysée un demi-siècle après l'acte fondateur de De Gaulle et d'Adenauer qui engagea une dynamique pour nos deux pays. Chers amis, je veux redonner confiance à la France dans l'Europe. Je veux maintenant vous dire ce que je veux pour le redressement de notre pays. Ce qui est en cause n'est plus la souveraineté d'hier, quand notre territoire était menacé. Ce qui est en cause, c'est la souveraineté de la République face aux marchés et à la mondialisation. Voilà pourquoi je veux redresser la France, la redresser financièrement, la redresser économiquement, la redresser industriellement. Notre pays a abandonné depuis trop longtemps son industrie, aveuglé par la chimère d'une économie sans usine, sans machine, comme si l'immatériel pouvait remplacer le travail de l'ouvrier, du contremaître, de l'ingénieur et de son savoir-faire. La réindustrialisation de la France sera ma priorité. Je créerai une banque publique d'investissement qui, en complément des fonds régionaux, accompagnera le développement des entreprises stratégiques. Je favoriserai la production en France en orientant les financements et les allégements fiscaux vers les entreprises qui investissent sur notre territoire, qui y localisent leurs activités, qui y mettent leurs emplois et qui sont en plus offensives à l'exportation. Je mobiliserai l'épargne des Français en créant un livret d'épargne dont le produit sera entièrement dédié au financement des PME et des entreprises innovantes. J'exigerai des entreprises qui se délocalisent qu'elles remboursent immédiatement les aides publiques reçues. Je donnerai priorité aux PME : ce sont elles qui embauchent, ce sont elles qui doivent être aidées avant tout, c'est pour elles que nous élargirons le crédit impôt recherche, que nous abaisserons l'impôt sur les sociétés, que nous créerons une agence pour les PME. Je soutiendrai l'économie numérique en organisant avec les collectivités locales et les industriels la couverture intégrale de la France en très haut débit d'ici 10 ans. Le retour de la croissance passe aussi par la transition énergétique. Je me suis engagé à ce que la part du nucléaire dans la production d'électricité soit réduite de 75 % à 50 % d'ici 2025. Nous avons besoin d'une industrie nucléaire forte, inventant les technologies, les progrès de demain, mais nous avons besoin aussi d'énergies renouvelables, nous avons besoin aussi d'un plan d'économies d'énergie parce que ce sont ces trois actions - le nucléaire, les énergies renouvelables et les économies d'énergie - qui nous permettront d'avoir une perspective industrielle. Les économies d'énergie, nous les mettrons en œuvre par un plan de grands travaux : un million de logements neufs et anciens bénéficieront d'une isolation thermique de qualité. Nous créerons des dizaines de milliers d'emplois en améliorant en plus le pouvoir d'achat des ménages, par rapport à leurs frais de chauffage. Enfin, il n'y aura pas de retour à la croissance, pas d'industrie forte sans un effort de recherche et d'innovation. C'est tout notre avenir de nation industrielle qui se joue là. J'ai confiance dans la science, dans le progrès, dans la recherche, dans la capacité des inventeurs à nous donner les produits de demain sans avoir pour autant la crainte pour notre environnement. Parce que la recherche est aussi au service de l'écologie et de l'environnement. Redresser l'économie, redresser l'industrie, mais aussi redresser les finances. Le niveau de la dette publique n'a jamais été aussi élevé. La dette publique a doublé depuis 2002. 10 ans de droite auront coûté aussi cher que tous les gouvernements réunis de la Ve République. Je n'ai ici pas compté tous les présidents qui se sont succédé mais, quels que soient leurs mérites ou leurs défauts, aucun n'avait été capable de mettre la dette publique à ce niveau-là. Il a fallu attendre 2002 pour avoir cette dérive. Pour maîtriser la dette, je rétablirai l'équilibre budgétaire en fin du mandat qui me sera confié. Pour atteindre cet objectif, je reviendrai sur les cadeaux fiscaux et les multiples niches fiscales accordées depuis une décennie aux ménages les plus aisés et aux plus grosses entreprises. Cette réforme permettra de dégager près de 30 milliards de recettes supplémentaires. Mais dans le même temps, les dépenses de l'Etat seront maîtrisées. Toute nouvelle dépense sera financée par des économies, le nombre total de fonctionnaires n'augmentera pas, mais il sera mis fin à la règle aveugle du non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. Ce redressement, mes amis, est indispensable. Mais il ne sera possible que dans la justice. Chaque nation a une âme. L'âme de la France, c'est l'égalité. C'est pour l'égalité que la France a fait sa révolution et a aboli les privilèges dans la nuit du 4 août 1789. C'est pour l'égalité que le peuple s'est soulevé en juin 1848. C'est pour l'égalité que la IIIe République a instauré l'école obligatoire et l'impôt citoyen sur le revenu. C'est pour l'égalité que le Front populaire a œuvré en 1936. C'est pour l'égalité que le gouvernement du général de Gaulle a institué la sécurité sociale en 1945. C'est pour l'égalité que François Mitterrand a été élu en 1981. C'est pour l'égalité que nous avons fait, avec Lionel Jospin, la couverture maladie universelle et l'allocation personnelle à l'autonomie. C'est pour l'égalité que nous aurons aussi à combattre et à proposer aux Français le changement. L'égalité, c'est ce qui a permis à un enfant orphelin de père élevé par une mère pauvre, sourde et illettrée, de devenir prix Nobel de littérature. Il s'appelait Albert Camus et, après avoir reçu son prix, il écrivit en ces termes à son vieil instituteur : "ma première pensée, après ma mère, a été pour vous. Sans vous, sans cette main affectueuse que vous avez tendue au petit enfant pauvre que j'étais, sans votre enseignement, sans votre exemple, rien de tout cela ne me serait arrivé." C'est pour l'égalité que nous devons agir parce que, depuis 10 ans, l'égalité recule partout. Partout, des privilèges apparaissent à mesure qu'une nouvelle aristocratie - j'emploie le mot à dessein - arrogante et cupide s'installe et prospère. 1 % des Français privilégiés se séparent du reste de la société. Ils vivent à côté de nous mais ils ne vivent déjà plus avec nous. Parfois, ils ne vivent même pas chez nous. Une véritable sécession sociale a vu le jour ces dernières années : des quartiers relégués, abandonnés et de l'autre des quartiers protégés, sécurisés pour que nul ne vienne déranger. Je serai le Président de la fin des privilèges parce que je ne peux pas admettre que, pendant ce temps-là, pendant que certains s'enrichissent sans limite, la précarité s'étende, la pauvreté s'aggrave et 8 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté, dont beaucoup trop d'enfants. Qu'on m'entende bien, l'égalité, ce n'est pas l'égalitarisme, c'est la justice. L'égalité, ce n'est pas l'assistanat, c'est la solidarité. Les Français n'ont rien à craindre de l'égalité, rien à craindre de la justice, rien à craindre de la redistribution. Les Français doivent savoir que, s'ils m'élisent, je ne poserai comme président qu'une seule question : avant tout effort supplémentaire, avant toute réforme, avant toute décision, avant toute loi, avant tout décret, je ne me poserai qu'une seule question : est-ce que ce que l'on me propose est juste ? Si c'est juste, je le prends, si ce n'est pas juste, je l'écarte. Seule la justice doit guider notre action. C'est pourquoi j'engagerai avec le Parlement la réforme fiscale dont notre pays a besoin. C'est pour la justice que je reviendrai sur les allègements de l'impôt sur la fortune, c'est pour la justice que je veux que les revenus du capital soient taxés comme ceux du travail. Qui peut trouver normal qu'on gagne plus d'argent en dormant qu'en travaillant ? C'est pour la justice que je veux fusionner, après les avoir rapprochés, l'impôt sur le revenu et la contribution sociale généralisée, dans le cadre d'un prélèvement progressif sur le revenu. C'est pour la justice que je porterai la tranche supérieure à 45 % de l'impôt sur le revenu pour ceux qui touchent plus de 150 000 euros. Et on ne me fera pas croire qu'avec 150 000 euros, ce sont les classes moyennes qui seront concernées ! C'est pour la justice que je veux que nul ne puisse tirer avantage de niches fiscales au-delà d'une somme de 10 000 euros de diminution d'impôts par an. Je sais que le combat sera rude, qu'on cherchera à faire peur, qu'on inquiètera... Si demain nous sommes en responsabilité, ceux à qui l'on prendra feront davantage entendre leur voix que ceux à qui l'on donnera. Je sais qu'il n'y aura pas de manifestation pour nous soutenir. C'est rare, c'est exceptionnel. Mais il peut y en avoir pour nous contester. Je sais que certains chercheront à nous faire peur et à effrayer les classes moyennes alors qu'elles ne trouveront qu'avantage dans la réforme que nous présenterons, prétendre que les grandes fortunes quitteront notre territoire. Mais est-ce que le bouclier fiscal a fait revenir les grandes fortunes en France ? Non ! Est-ce que le bouclier fiscal les a enrichies plus encore ? Oui ! Est-ce que les impôts de la plupart des Français ont baissé ? Non, ils ont augmenté ! Est-ce que ceux des plus favorisés ont diminué depuis 5 ans ? Oui ! Est-ce que la TVA n'est pas plus inquiétante dès lors qu'elle concernera tous les Français, mille fois oui, elle est plus inquiétante que ce que nous proposons ! Ce n'est pas seulement la réforme fiscale. L'égalité doit concerner tous les domaines de la vie en société. L'égalité doit commencer à faire partir à la retraite ceux qui ont commencé à travailler tôt, exercé les métiers les plus pénibles. Et c'est pourquoi, tout en ayant le souci de maîtriser les comptes et en ouvrant une négociation sur la réforme des retraites indispensable - puisque celle qui a été votée est non seulement injuste mais pas financée -, eh bien sans attendre l'ouverture de cette négociation, tous ceux qui ont 60 ans et qui auront cotisé 41 années retrouveront le droit à partir à la retraite à taux plein. La négociation, elle, portera sur la pénibilité, les décotes, le montant des pensions, l'âge légal, l'évolution des recettes, indispensable, et la pérennité de notre système par répartition. L'égalité, c'est aussi le meilleur accès pour tous au logement. Nous manquons de logements en France. Ils atteignent des prix insupportables, et pas simplement dans les grandes villes. Il faut donc plus de logements. C'est pourquoi je prendrai une décision : l'Etat montrera l'exemple, il mettra immédiatement à la disposition des collectivités locales tous ses terrains disponibles pour leur permettre de construire de nouveaux logements dans un délai de cinq ans. Plus de logements, plus de logements sociaux, et c'est pourquoi le Livret A - qui sert à collecter une épargne précieuse pour le logement social-, eh bien le livret A verra son plafond doubler, afin que tous les Français, par leur épargne, puissent financer le logement social. Il faut plus de logements, plus de logements sociaux, et des logements moins chers. Je sais que cela prendra du temps, mais pour éviter les abus, j'encadrerai les loyers là où les prix sont manifestement excessifs. Il faut des villes plus équilibrées. Et je multiplierai par cinq les sanctions qui pèsent sur les communes qui bafouent la loi de solidarité urbaine. L'égalité, l'égalité toujours, l'égalité pour la santé ! Nos professions de santé sont d'une qualité remarquable. J'en fais à chaque fois l'expérience. Leur métier est l'un des plus difficiles qui soient. Sans elles, le système se serait déjà effondré et, en même temps, trop de Français doivent renoncer à se soigner, pour des raisons financières ou pour des raisons de domicile. Les dépassements d'honoraires seront donc encadrés. Nous combattrons les déserts médicaux. Et par un nouveau système de tarification, qui fera la part entre l'activité et le service public, l'hôpital public sera conforté dans ses tâches et dans ses missions. Et je prends l'engagement que personne, je dis bien personne dans notre pays, ne soit à plus d'une demi-heure de transport d'un lieu de traitement des urgences médicales. L'égalité, l'égalité encore, c'est le même accès pour tous à l'eau, au chauffage, à l'électricité. Il n'est pas, quand même, normal qu'une famille modeste paie l'eau au même prix, quand elle boit cette eau, que ceux qui la déversent sans compter ! Je créerai donc un tarif progressif de l'eau, comme du gaz et de l'électricité, qui garantira, au moins pour un certain volume, un prix stable et juste. L'égalité, c'est le même salaire quand on a les mêmes compétences et les mêmes responsabilités. Comment la France, comment la République peut-elle accepter que les femmes soient moins bien payées que les hommes ? Les exonérations de cotisations sociales aux entreprises qui ne respectent pas cette règle seront purement et simplement supprimées. L'égalité, toujours l'égalité, c'est aider les territoires qui en ont le plus besoin et notamment, et je parle ici en Seine Saint-Denis, nos banlieues. Cela veut dire qu'il faudra cesser d'aider de la même façon le quartier difficile d'une ville riche et le quartier difficile d'une ville qui n'a que des quartiers difficiles. Je compte sur tous les élus locaux pour m'accompagner dans ce mouvement. Il n'est pas nécessaire d'être de gauche pour être sensible à la terrible injustice que représente pour des millions de Français la vie dans des immeubles indignes ou dans des cités dégradées. L'égalité, l'égalité c'est aussi la sécurité pour tous. Vivre dans la peur est insupportable ! L'insécurité est une injustice sociale intolérable. Elle touche les plus modestes, les plus âgés, les plus jeunes, les plus fragiles. La sécurité est un droit et je le ferai respecter en créant des zones de sécurité prioritaires là où il y a les taux de délinquance les plus élevés, en mettant des postes supplémentaires, 1 000 chaque année, dans la Justice, dans la Police, dans la Gendarmerie, en rapprochant les Forces de l'ordre des citoyens. Et je lutterai contre tous les trafics, toutes les mafias. Pas plus que je n'accepte la délinquance financière, la fraude fiscale, pas plus je ne tolère qu'un petit caïd avec sa bande mette une cité en coupe réglée et fasse vivre à ses habitants un enfer. Tous ceux-là, les délinquants financiers, les fraudeurs, les petits caïds, je les avertis : ceux qui ont pu croire que la loi ne les concernait pas, le prochain président les prévient, la République, oui, la République vous rattrapera ! L'égalité, l'égalité toujours, l'égalité ce sont les mêmes droits pour tous, quels que soient son sexe et son orientation, c'est le droit de pouvoir se marier, d'adopter, pour les couples qui en décident ainsi. C'est le droit, pour les personnes handicapées, de vivre la vie la plus normale possible. Et je veillerai à ce que chaque loi comprenne un volet handicap. L'égalité, c'est aussi l'accès à ce qui est le plus précieux, y compris quand on n'a plus rien, l'émancipation, l'enrichissement, la culture. La culture, Baudelaire l'évoquait : " le meilleur témoignage que nous puissions donner de notre dignité, c'est la culture ". Et là encore, nous devons agir. L'éducation artistique sera généralisée, l'aménagement culturel de la France sera une priorité. Il intégrera les territoires oubliés, les zones abandonnées, les quartiers dégradés de nos grandes villes. Et c'est pourquoi nous ouvrirons, là encore, une nouvelle étape de la décentralisation culturelle. Quant à la loi Hadopi, inapplicable, elle sera remplacée - remplacée je dis bien, car il faut un cadre pour fixer les droits de chacun - par une grande loi signant l'acte 2 de l'exception culturelle, qui défendra à la fois les droits des créateurs, parce que nous avons besoin de créateurs et de production, et un accès aux œuvres par Internet. Nous ne devons pas opposer les créateurs et leurs publics. Le public et les créateurs sont dans le même mouvement pour l'émancipation, pour la découverte, pour la qualité, pour l'exception culturelle française. Chers amis, je veux citer Pierre Mendès France, qui nous disait que " la vérité doit forcément guider nos pas ". Je vous dois donc la vérité. Je connais les contraintes financières, l'ampleur de nos déficits, la gravité de notre dette, la faiblesse de la croissance en 2012, la lourdeur de l'héritage qui nous sera légué. Je ne promettrai donc que ce que je suis capable de tenir. Je dois maîtriser sans rien renoncer les choses et d'abord le temps. Le quinquennat s'ouvrira donc sur des réformes de structure, celles qui constitueront un redressement dans la justice, le redressement économique, la réforme fiscale, le pacte éducatif, la décentralisation. Nous traiterons aussi les urgences, l'emploi, et notamment l'emploi des jeunes, le logement, la santé. Mais c'est ensuite que nous pourrons redistribuer ce que nous aurons créé, ce que nous aurons fabriqué, ce que nous aurons engagé, ce que le pays aura pu, par son redressement, favoriser. Voilà les temps qui doivent être proposés. Mais je ne perdrai pas un seul instant, pas un seul instant, du mandat qui me sera confié. Sur le plan international, avec le sommet de l'Otan prévu à la fin du mois de mai 2012, nous engagerons le retrait de nos troupes d'Afghanistan. Sur le plan européen, si les Français m'en donnent mandat, mon premier déplacement sera pour rencontrer la Chancelière d'Allemagne et pour lui dire que nous devons ensemble changer l'orientation de l'Europe vers la croissance et dans le lancement de grands travaux. Ici dans notre pays, sans même attendre le renouvellement de l'Assemblée nationale, j'engagerai, avec les nouveaux ministres et le nouveau gouvernement, les premières mesures contre la finance et pour la réforme bancaire. Pas un instant, nous ne resterons inactifs. Le quinquennat ne sera pas une volte-face, un zigzag, une contradiction. D'ores et déjà, nous savons où nous voulons aller. Nous connaissons les temps, les périodes, les rythmes. Nous avons fixé aux Français l'objectif, mais également les moyens. Nous savons que nous avons des moyens limités, mais que nous avons la volonté ! C'est cette démarche qui convaincra. Et ce n'est pas en improvisant en fin de mandat des mesures politiques, économiques, sociales qui ont tant manqué depuis cinq ans, que les Français pourront être sérieusement convaincus que le changement se fera, pour les cinq ans qui viennent, de ce côté-là. Je veux vous parler, pour terminer, de notre avenir. L'idée républicaine, c'est une promesse. Une belle promesse, qui est celle de vivre mieux de génération en génération. La promesse républicaine, c'est que chaque génération vivra mieux que la précédente. Et aujourd'hui, cette promesse est trahie. Notre jeunesse est sacrifiée, abandonnée, reléguée. Chômage, précarité, dévalorisation des diplômes, désespérance, perte d'autonomie, accès au logement difficile. Sans compter ce que nous lui laissons, à cette jeunesse, un environnement dégradé, des retraites non financées, une dette considérable. Et pourtant, la jeunesse c'est notre chance ! Comment peut-on accepter que cette chance devienne une charge ? J'ai beaucoup réfléchi, depuis plusieurs mois même, à ce que pouvait être l'enjeu de l'élection présidentielle, au-delà de la crise, du redressement à accomplir, de la justice à réaliser. J'en suis arrivé à cette conclusion simple : c'est pour la jeunesse de notre pays que je veux présider la France. Je veux redonner confiance à la jeunesse ! Et c'est la raison pour laquelle je veux faire de l'éducation une grande cause nationale. J'ai proposé de créer 60 000 postes supplémentaires dans l'éducation, pas seulement de professeurs, mais de surveillants, d'infirmières, d'assistantes sociales, de tous ceux qui contribuent à l'accueil, à l'accompagnement, à la réussite des jeunes. On me dit " c'est trop ". Non, je dis "ce n'est peut-être pas assez"! C'est terrible de mener une bataille contre l'échec scolaire, qui fait chaque année plus de 150 000 victimes, 150 000 qui sortent sans diplôme, sans qualification, de l'école. La priorité ira aux écoles maternelles et primaires parce que c'est là que beaucoup se joue et que les premiers retards se précisent. Les rythmes scolaires qui n'ont aucun équivalent en Europe seront revus. Au collège et au lycée, les élèves les plus en difficulté bénéficieront d'un accompagnement personnalisé, pour qu'à la fin du quinquennat, je dis bien à la fin du quinquennat, le nombre de jeunes qui sortent sans qualification du système scolaire soit divisé par deux. Aucun jeune, aucun jeune de 16 à 18 ans - et je sais ce qu'est la déscolarisation dans beaucoup de nos villes et dans beaucoup de familles -, aucun jeune de 16 à 18 ans ne restera sans solution de formation, d'emploi ou même de service civique. Personne ne sera laissé là, de côté, abandonné, oublié ! C'est pour notre jeunesse que nous devons faire de l'emploi une priorité et créer progressivement 150 000 emplois d'avenir réservés aux jeunes, en particulier ceux issus des quartiers difficiles. C'est pour les jeunes mais aussi les seniors que j'ai porté cette belle idée du contrat de génération, pour permettre l'embauche de jeunes en contrat à durée indéterminée dès lors qu'ils sont accompagnés par un salarié plus expérimenté, qui lui-même est maintenu dans l'emploi jusqu'à son départ à la retraite. C'est la réconciliation des âges, c'est la solidarité entre les générations ! Partout où je vais dans les usines, deux sortes de travailleurs viennent me voir. Les plus anciens, qui me posent une seule question : quand est-ce que nous allons partir ? Et les plus jeunes, qui me posent une seule question : quand est-ce que nous allons pouvoir entrer ? Et je leur dis "mais si vous les seniors, vous accompagnez les jeunes, vous leur donnez votre savoir-faire, votre expérience, votre compétence, est-ce que ce n'est pas finalement la plus belle mission qui peut vous être confiée avant d'attendre le départ à la retraite ? Et vous, les jeunes, si vous entrez enfin dans l'emploi avec un contrat à durée indéterminée, vous pouvez retrouver l'autonomie que vous attendez depuis si longtemps". Je pense aussi aux jeunes qui sont étudiants et dont les familles sont modestes. Ceux-là recevront aussi une allocation d'études sous conditions de ressources pour leur permettre d'avoir l'autonomie. C'est cela, le projet : faire tout pour que la jeunesse réussisse, non pas pour elle-même, non pas parce qu'elle serait une catégorie, non pas parce que je voudrais la flatter, mais parce que c'est ce qui permet à ceux qui sont parents, grands-parents, de retrouver eux-mêmes espoir dans l'avenir, fierté dans la réussite, de se dire "mais qu'allons-nous laisser, laisser après nous, quelle société voulons-nous transmettre à nos enfants, à nos petits-enfants ?". Une société du chômage, de la précarité, de l'angoisse, de la dislocation ou, au contraire, une société où les chances soient attribuées, où les conditions de réussite soient posées et où l'on se dise : je vais bientôt partir, que ce soit à la retraite ou pour le grand voyage, je vais bientôt partir mais au moins, je sais que ce qui a été transmis sera finalement, pour la génération qui arrive, la réussite possible que je n'ai même pas eue pour moi-même. Et moi, moi qui suis devant vous candidat à l'élection présidentielle, si je reçois le mandat du pays d'être le prochain président, je ne veux être jugé que sur un seul objectif : est-ce qu'au terme du mandat qui me sera, si les Français le veulent, confié, est-ce que les jeunes vivront mieux en 2017 qu'en 2012 ? Je demande à être évalué sur ce seul engagement, sur cette seule vérité, sur cette seule promesse ! Changer leur vie serait pour moi la plus grande des fiertés. Ce n'est pas un engagement à la légère que je prends. C'est pour mobiliser toute la Nation par rapport à cet enjeu. Chers amis, j'ai parlé du Rêve français. Oui, le beau rêve, le rêve que tout au long des siècles, depuis la Révolution française, les citoyens ont caressé, ont porté. Ce rêve de vivre mieux, ce rêve de laisser un monde meilleur, ce rêve du progrès, ce rêve de pouvoir franchir à chaque fois les étapes de l'humanité, ce rêve ne nous appartient pas qu'en propre, mais il se trouve que c'est nous, la France, qui avons inventé la République. C'est nous qui avons porté cet idéal qu'une société, si elle s'organisait, si elle se donnait les moyens, si elle faisait de l'égalité, de la liberté et de la fraternité son mode de vie, pouvait être l'émancipation pour chacun. C'est ce rêve-là que j'ai voulu de nouveau ré-enchanter - et aussitôt, la Droite s'est gaussée. Comment, comment serait-il possible de parler de rêve en cette période ? C'est vrai, ce n'est pas un rêve que nous vivons... Comment serait-il possible de parler de rêve au moment où la crise condamnerait toute ambition ? Ce serait une chimère. Mais moi, je ne vous appelle pas à mettre votre tête dans les étoiles. Je vous appelle à retrouver le récit républicain, celui qui nous a fait avancer pendant des décennies, le récit de la Révolution française, de ces hommes, de ces femmes aussi, qui ont voulu avancer dans une histoire inconnue qui s'ouvrait sous leur yeux, qui était l'histoire de l'égalité humaine. Oui, ce récit républicain qui s'est poursuivi avec les républiques, avec la IIIe République, avec, aussi, la Libération, le Conseil national de la résistance, ce rêve, ce récit républicain que mai 68 a aussi, d'une certaine façon, fait ressurgir ! Et puis, mai 1981 et tant d'autres étapes. C'est cela, le récit de la République. Il n'appartient pas qu'à la Gauche. Tous ceux qui se sont succédé pendant des décennies à la tête du pays ont porté le récit républicain. A chaque fois, et quels que fussent les reproches que nos prédécesseurs aient pu leur adresser, c'était, finalement, leur ambition aussi, faire avancer la France. Alors le rêve, surtout, portons-le ! Et je me permettrai de citer Shakespeare, qui rappelait cette loi pourtant universelle : "ils ont échoué parce qu'ils n'ont pas commencé par le rêve". Eh bien nous réussirons parce que nous commencerons par évoquer le rêve ! Le rêve français, c'est la confiance dans la démocratie, la démocratie qui sera plus forte que les marchés, plus forte que l'argent, plus forte que les croyances, plus forte que les religions ! Le rêve français, c'est l'achèvement de la promesse républicaine autour de l'école, de la laïcité, de la dignité humaine, de l'intérêt général. Le rêve français, c'est le creuset qui permet à toutes les couleurs de peau d'être à égalité de droits et de devoirs. Le rêve français, c'est l'affirmation des valeurs universelles qui vont bien au-delà des frontières, qui vont bien au-delà de la Nation. Ce n'est pas un espace limité, mais qui est proclamé à tous, à la face du monde. Le rêve français, c'est notre histoire, c'est notre projet ! Le rêve français, c'est une force, c'est le projet que je vous propose, parce qu'il nous ressemble, parce qu'il nous rassemble ! Je veux, je veux que nous allions ensemble vers la France de demain ! Une France du travail, du mérite, de l'effort, de l'initiative, de l'entreprise, où le droit de chacun s'appuiera sur l'égalité de tous. Une France de la justice, où l'argent sera remis à sa place, qui est celle d'un serviteur et non d'un maître. Une France de la solidarité, où aucun des enfants de la Nation ne sera laissé de côté. Une France du civisme, où chacun demandera non pas ce que la République peut faire pour lui, mais ce que lui, peut faire pour la République ! Une France de la diversité où chacun apportera sa différence, mais dans l'unité de la République, où les Outre-mers nous ouvrent à tous les horizons du monde et où les enfants d'immigrés doivent être fiers, fiers d'entre Français, Français, parce que c'est le plus beau nom qu'on puisse donner à un citoyen du monde, à une France de l'exemple, où le pays se retrouve dans ce qui l'élève, dans ce qui le réunit, le dépasse, une France de la confiance où toutes les forces qui la constituent se mobilisent pour l'avenir! La France, la France n'est pas un problème. La France est la solution ! Voilà le choix, chers amis, voilà le choix qui vous attend. Toujours le même, toujours celui, depuis que la démocratie existe, entre la peur et l'espoir, entre la résignation et le sursaut, entre l'agitation et le changement. Eh bien le changement, le changement, c'est maintenant ! Le redressement, c'est maintenant ! La justice, c'est maintenant ! L'espérance, c'est maintenant ! La République c'est maintenant ! Mobilisons-nous, rassemblons-nous et dans trois mois, dans trois mois, nous ferons gagner la Gauche, avancer la France et nous réussirons le changement ! Le changement, j'y suis prêt ! Vive la République ! Et vive la France ! Vous l'avez compris, la France n'a plus besoin de dirigeants qui gèrent l'affaissement du pays et du système et nous ne voulons plus de gestionnaires du moindre mal. Elle en a déjà eu beaucoup qui ne voulaient prendre aucune décision courageuse. Cela nous a coûté cher, de toujours différer, de préférer retarder, de choisir de s'aveugler. La facture n'en a été que plus lourde. Vous l'avez compris, les Français refuseront de choisir l'un de ces gardiens immobiles devant les temples effondrés que sont devenus les systèmes politique et économique. On ne gèrera plus un système qui s'écroule, on devra le transformer au contraire et le changer ! Je vous propose que nous soyons les ingénieurs de cette Nouvelle France, les inventeurs de cette Nouvelle France et que nous prenions les moyens de le faire. Après mon départ du gouvernement il y a deux ans jour pour jour, j'ai fait le choix de retourner parmi les Français. Je me suis formé, comme le font des millions de Français en transition professionnelle. J'ai choisi de gagner ma vie dans le privé et de travailler comme entrepreneur indépendant et libre. Ma liberté de pensée, de parole et d'action est désormais totale ! A la tête d'une start-up qui fait son chemin, nous avons créé quelques emplois, trouvé des investisseurs et des contrats, amélioré la technologie, construit un modèle économique et industriel. Je sais que cet état personnel modeste et que ce retour à la vie ordinaire est à mes yeux préférable à la carrière politiques à vie, coupée de la réalité, tournant à vide, ayant perdu la compétence et la connaissance du réel. Mon expérience que je propose aux Français est différente. Les huit années de jeunesse pendant lesquelles j'ai exercé le métier d'avocat m'ont enseigné l'injustice sur terre. Les quinze années de mandat parlementaire m'ont appris la faiblesse de notre démocratie. Les quatre années comme Président du Département de la Saône-et-Loire m'ont formé aux difficultés de la gestion. Et les deux années et demi au ministère de l'Economie et du Redressement productif m'ont convaincu que pour transformer ce pays tel que nous l'avions rêvé, il fallait les leviers d'action du Président de la République. Voilà pourquoi nous avons lancé le Projet France avec plusieurs dizaines de milliers de nos compatriotes. Voilà pourquoi je suis revenu ici à Frangy. Je suis revenu pour agir, pour m'engager et cette fois pour réussir ! Je suis candidat à la Présidence de la République Française. Je suis bien conscient de la difficulté de la tâche à accomplir. Je sais que jusqu'au mois de mai 2017 le chemin sera escarpé et les obstacles à vaincre seront innombrables. Mais je suis convaincu que nous pouvons cette fois l'emporter. Si je suis candidat au rassemblement d'une majorité de Français, c'est d'abord parce qu'il m'est impossible, comme à des millions de Français, de soutenir l'actuel Président de la République. J'aurais aimé pouvoir pourtant le soutenir, et vous appeler à le faire avec moi. Non pas parce que je serais l'un des siens, l'un de ses inconditionnels -je ne l'ai jamais été-. Mais parce que je suis de gauche. Ce soutien aurait signifié que nous aurions agi au pouvoir avec efficacité. Non pas que nous n'aurions commis aucune faute ou rencontré aucun échec ! Non ! Il est dans la nature de l'humain d'être imparfait, de faillir, et dans l'essence du politique de rencontrer des difficultés, de connaître des limites. Non, il aurait simplement signifié que nous aurions agi conformément à nos engagements pris devant le peuple, que nous aurions respecté, et même chéri nos valeurs. Il aurait signifié que nous serions restés fidèles à ceux qui nous ont fait confiance et pour qui nous nous sommes engagés. Bien entendu, nous aurions dû composer avec la réalité du monde. Mais nous serions restés droits et aurions continué le combat pour lequel nous avions été désigné. Voilà pourquoi j'aurais aimé avec vous aujourd'hui pouvoir appeler à ce soutien. Mais en vérité, cela n'est pas possible, cela n'est pas souhaitable. Ce n'est pas possible parce que l'échec qui est le nôtre devant la France provient du reniement et du renoncement. Ce n'est pas souhaitable car la situation du pays est d'une telle gravité, qu'un profond renouvellement des idées, des projets, des hommes et des femmes est indispensable. Nous allons devoir créer de toutes pièces une nouvelle direction politique pour le pays. Partageons ensemble cette vérité : si ce renouvellement ne s'organise pas maintenant, si nous nous résignons à tenter de reconduire l'actuel Président, les Français nous sanctionneront durement, et ils auront raison de le faire. Alors depuis Frangy où il est lui-même venu, il y a longtemps, je m'adresse à lui, librement et fraternellement. Je lui demande de bien réfléchir à sa décision, de bien considérer les faits, de prendre en compte l'intérêt général du pays, la faiblesse inédite et historique qui est la sienne au regard des Français, d'affronter sa conscience et sa responsabilité et de prendre la bonne décision. Il y a des moments dans la vie d'un homme, où le choix de faire ou de ne pas faire s'impose de lui-même, car il renvoie à l'idée qu'on se fait de sa propre responsabilité et de la fidélité à ce qu'on croit. Pour ma part, j'ai décidé de rester fidèle à mes engagements, à mes idéaux, à mes convictions plutôt que de me soumettre par faiblesse, conformisme, résignation, fatigue ou pire, par calcul. Cette fidélité pour moi est la seule qui compte. Et la responsabilité que j'ai décidé de prendre, qui est pleine de difficultés et d'épreuves à venir, c'est celle de me battre pour que nos idées arrivent enfin au pouvoir. Voilà pourquoi je suis candidat à l'élection présidentielle de 2017. Candidat ? Mais pour quoi faire ? Pour organiser le retour de la France. Après une décennie d'éclipse, la France doit être de retour. Après une perte de substance, elle doit se reconstituer, s'affirmer telle qu'elle veut être et retrouver sa force intérieure qui lui fait défaut. C'est cela le Projet de Nouvelle France, nous retrouver nous-mêmes et la fierté de l'être. C'est ce projet que je veux vous présenter maintenant. Chères amies, chers amis. Au travers de la primaire de l'écologie, j'ai décidé de concourir à l'élection présidentielle de 2017. Parce que l'écologie est une cause trop importante pour que sa défense soit absente des enjeux d'une élection qui peut fixer le cap de notre pays pour les années à venir, Je n'ai jamais fait mystère que je me préparais à cette échéance. Or tout a été fait et sera fait pour nous écarter : la bataille à venir s'annonce rude. Y compris pour recueillir les 500 signatures nécessaires. Les règles du jeu ont été récemment modifiées pour écarter les formations comme la nôtre. Nous devons tenir bon. Nous devons aussi faire en sorte que l'écologie libre sorte gagnante des élections législatives qui suivront. Nous sommes la force qui construit l'avenir et avons donc la responsabilité de renforcer notre efficacité et notre influence. Voilà pourquoi cette candidature écologiste n'est pas une aventure individuelle mais nous engage collectivement. Je mesure la responsabilité qui est la mienne. La notoriété que j'ai acquise dans nos combats communs grâce à la confiance que les militantes et les militants m'ont accordée, je me dois de la mettre au service de l'intérêt général. C'est un immense honneur bien évidemment mais c'est avant tout une épreuve. Gardons en tête nos campagnes passées. La présidentielle est un marathon. Pas un sprint. On ne s'improvise pas candidat. Une présidentielle nécessite une vision, de la pédagogie pour la faire partager, de l'expérience pour être crédible, de la détermination pour ouvrir un chemin dans les consciences. Je suis née écologiste, parce que mes parents m'ont transmis l'amour de la nature et le souci de sa préservation. L'écologie politique est d'abord un mouvement d'affirmation de l'importance de la question naturelle. Or, l'idée de nature à déserté nos sociétés, trop obsédées par le matérialisme et le productivisme pour comprendre que l'état de notre planète est essentiel. Si à l'orée de la cop 21, le "Laudato si" du pape François a reçu un accueil si particulier, c'est qu'il a su trouver les mots justes pour mettre en lumière le lien indissoluble entre la sauvegarde de la planète et le respect dû à ses habitants. Ce texte que je tiens pour l'un des plus importants de ces dernières années, a résonné à mes oreilles comme une merveilleuse incitation à persévérer dans notre travail d'éveil des esprits et des cœurs, en faisant le lien entre la critique de notre modèle de développement et des propositions novatrices pour transformer le quotidien de millions de personnes. Loin d'être le monopole des croyants, c'est notre responsabilité de terriens, précisément sans distinction d'origines, d'obédiences, de religions. Pour que se poursuive la grande aventure de l'humanité, nous devons retrouver l'envie profonde de créer des lendemains meilleurs pour chacun. Deuxième pilier de mon engagement, mon féminisme s'est construit par mon éducation, mais aussi par la confrontation permanente avec l'idée selon laquelle il n'y aurait que des places subalternes réservées aux femmes. La condition féminine c'est aussi l'apprentissage de l'arbitraire du sexisme et du modèle patriarcal autoritaire. Ne me demandez donc pas d'où vient mon goût de la révolte : je n'ai eu d'autre choix que de refuser l'inacceptable. Mère de quatre enfants je connais bien le sort qui est fait aux femmes, même sous nos latitudes pourtant plus clémentes : l'injonction à choisir entre vie professionnelle et vie familiale, l'assignation à résidence genrée qui nous interdit d'espérer, l'obsession du contrôle de nos corps par autrui qu'il s'agisse de le couvrir ou de le dévoiler. J'affirme donc tranquillement que le féminisme est une force d'émancipation qui, libérant la moitié de l'humanité, affranchit l'autre. Mes engagements sont anciens. Mes années de militantisme associatif m'ont permis de voir la misère du monde en face en essayant d'améliorer la condition carcérale. J'ai découvert les déterminismes sociaux qui pèsent sur les trajectoires individuelles, et ne laisserai jamais personne les passer sous silence. La justice sociale est une boussole qui a toujours guidé mes choix. Les arcanes de notre vie interne et l'exercice de 6 années de secrétariat national m'ont enseigné le sens de l'écoute et du compromis, le respect de nos décisions communes et aussi la nécessité de notre dépassement pour faire grandir nos idées. Notre participation gouvernementale et mon mandat de députée enfin m'ont permis de connaître les rouages de la décision politique et de la conduite des affaires de la nation. Je mesure le poids de la technostructure et le conservatisme du système, et aucune naïveté ne demeure dans mon esprit concernant les forces de blocage que nous devons affronter pour que notre société amorce enfin le grand virage vers l'écologie dont elle a besoin. Notre pays peut et doit être pionnier. C'est la perspective que je défendrai dans la campagne qui s'ouvre. Les solutions du passé ne sont plus reconductibles. Mais demain nous appartient. Sur ce point j'ai écrit un livre, formulé des propositions, pris des initiatives, mené des combats. Nous devons sortir du culte de la croissance pour la croissance et lutter contre la gabegie généralisée de la société de consommation. Je plaide pour que l'impératif climatique soit rendu constitutionnel et que notre République devienne une République écologique, digne des questions soulevées par l'anthropocène. Voilà le cap. Je défends l'idée d'une France 100% renouvelable qui sorte enfin de l'hiver nucléaire. Je demande également une réorientation de la politique européenne aux côtés de Yanis Varoufakis pour que l'Europe ne se meure sous les coups de butoirs conjugués des nationaux populistes et des ultra-libéraux qui ne rêvent que du recul de l'état au profit de l'ordo-libéralisme. Je propose un traité environnemental européen pour que notre continent fasse de l'écologie une priorité et une constituante pour que les citoyennes et les citoyens européens se saisissent de leur destin. La priorité donnée à la citoyenneté, qui était également au cœur du mouvement Nuit Debout, est déterminante. Je demande une République nouvelle pour une démocratie augmentée : ensemble des données publiques en open data, proportionnelle, septennat non renouvelable, non cumul des mandats, inversion du calendrier électoral en sont les lignes fortes. Je souhaite aussi renforcer le rôle du parlement, après un quinquennat ou le 49.3 a constitué une arme mise au service du renoncement. Cette question du rôle du parlement est centrale. Et, une fois encore nous ne devons pas oublier que l'élection présidentielle et les élections législatives qui suivront participent d'une même séquence politique. Ma candidature s'inscrit aussi dans cette logique : créer des passerelles entre les deux campagnes pour s'inscrire avec force dans le cycle qui s'annonce. La présidentielle ne doit pas aspirer toutes les énergies du mouvement au détriment des régions et des élections législatives. Le chantier de la réinvention du mouvement ne doit pas davantage connaître de pause. La présidentielle doit donc être une occasion mise au service de notre cause collective. Je m'y engage et formulerai des propositions précises sur ce point. Je serai fière de vous représenter dans les batailles à venir. Je prends ma part de notre histoire commune, de nos succès comme de nos échecs. Les derniers mois en particulier ont été douloureux pour l'écologie politique. Les divisions organisées, les débauchages orchestrés, les déceptions mal maîtrisées nous ont considérablement affaiblis. Mais nous devons impérativement relever la tête. Mon choix n'a pas été dans les années écoulées de chercher l'assentiment des forces dominantes, mais de me dresser contre les pesanteurs, les injustices et la lâcheté qui les rend possible. Dans la dernière période je n'ai pas ménagé mes efforts. En tenant tête aux partisans de l'austérité aveugle et leurs coupes budgétaires indignes, en affrontant les lobbies pour faire baisser le coût des loyers, en ne cédant rien sur Notre dame des landes, en quittant le gouvernement parce que la politique menée tournait le dos à nos engagements et à l'avenir, en soutenant le récépissé contre les contrôles au faciès, en dénonçant le Waterloo moral que constituait l'abandon des réfugiés, en refusant les mensonges officiels sur la mort dramatique d'un jeune homme à Sivens, en défendant notre conception de la République contre la déchéance de nationalité, je me suis fait des ennemis. Mais le silence aurait-il été préférable ? Je ne regrette pas un mot, pas un engagement, pas une mobilisation. La hargne de mes ennemis, je la porte comme une décoration. Je vais là ou me dicte ma conscience, là où m'appellent nos engagements communs. Défendre pied à pied ces positions ne signifie pas refuser le dialogue. Ma campagne sera aussi une campagne de dialogue avec l'ensemble de celles et ceux que nous devons impérativement convaincre de la justesse de nos positions et de la nécessité de forger de nouvelles alliances civiques pour faire bouger notre pays. Citoyennes, citoyens reprenons nos affaires en main. Nous n'avons rien à attendre d'élites autoproclamées qui ont mené le pays dans l'impasse où il se trouve. Ma campagne se tournera vers les forces vives qui construisent le pays au quotidien. En particulier je compte sur les nouvelles générations pour conduire le redressement écologique dont la France a besoin. Mon équipe de campagne leur fera une large place, sera paritaire, composée de piliers d'EELV de toutes sensibilités, mais surtout ouverte à de nouveaux venus pour élargir notre spectre traditionnel. Notre campagne doit être un moment de conquête. Soyons donc enthousiastes, ouverts, audacieux, généreux. Et conscients de la gravité de la période. La France a besoin de concorde, plus que jamais. Députée d'une circonscription touchée par les attentats, je suis intervenue au congrès réuni à Versailles pour dire les valeurs qui doivent nous guider face à la menace terroriste. J'ai voté l'état d'urgence en conscience puis ai refusé sa prolongation infinie sans stratégie ni cap clair pour affronter les moments douloureux que traverse notre pays. Je continuerai à être vigilante pour défendre notre population, notre démocratie et notre vivre ensemble d'un seul tenant parce que la France est un tout, un bloc dont les valeurs ne sont pas négociables et ne peuvent fluctuer au gré des événements. Dans cette campagne je m'opposerai avec vigueur aux xénophobes de tous bords qui ne rêvent que d'attiser la haine. En particulier, j'affirme que la bataille contre le Front national sera ma priorité. Comme en Autriche, dans l'avenir c'est entre ces forces funestes et les écologistes que se jouera le destin de nos démocraties. Notre responsabilité, dès lors, est de construire une grande force à vocation majoritaire capable de les contenir, de les faire reculer, puis de les battre. Au moment donc, de désigner la personne qui doit nous représenter dans le débat présidentiel, posez-vous une seule question : qui sera la plus apte ? Qui pourra supporter la mitraille ? Qui tiendra bon contre vents et marées ? Qui ira au bout sans ciller ? Rien ne nous sera donné. Rien ne nous sera épargné. L'espace est mince. Mais il existe. Pour inventer des chemins nouveaux Il faut savoir résister à la pression du conformisme et à la tentation du découragement. J'y suis prête, instruite par les leçons d'une vie et forte de votre soutien. Avec foi, Cécile. J'ai décidé d'être candidat à l'élection présidentielle de 2017. La France exige qu'on lui donne tout. J'ai senti que j'avais la force pour mener ce combat à un moment de notre histoire si tourmentée. Les cinq années qui viennent seront celles de tous les dangers mais aussi de toutes les espérances. Au fond nous avons cinq grands défis à affronter. Le premier, celui de la vérité. A-t-on une chance raisonnable d'être élu en assumant de dire tout avant l'élection pour être certain de tout faire après ? Celui de l'autorité. Peut-elle exister dans une société dans laquelle la loi de la République ne s'applique plus dans de nombreux quartiers, où l'autorité du maître à l'école n'a jamais été autant remise en cause, où des minorités gagnent leur chantage contre le pouvoir en place, où l'Etat s'affaiblit jour après jour ? Celui de l'identité. Comment faire de l'identité de la France notre premier combat pour défendre notre mode de vie et sans jamais avoir la tentation de nous couper du reste du monde ? Celui de la compétitivité. Comment restaurer les marges de manœuvre indispensables pour affronter la compétition mondiale afin que la France redevienne une puissance économique ? Et, enfin, celui de la liberté. Comment faire de la liberté un atout pour rétablir la confiance et l'espoir dans l'avenir. Ce livre est le point de départ. Face à tant de défiance à l'égard de la parole publique, je veux convaincre les Français que le débat de la campagne doit s'intégrer à part entière au mandat présidentiel. C'est seulement en disant tout avant, que nous aurons la légitimité pour tout faire après. Rien ne sera possible sans cette exigence de clarté. 3) Extrait candidature de Philippe de Villiers aux élections présidentielles de 2007 : Un paysage complètement nouveau est sans doute en train de se dessiner dans notre pays abîmé, certes, mais élancé, malgré tout, vers sa survie. D'abord, les Français n'ont plus peur de la transgression. Les préconisations de la classe politique, déconsidérée, les numéros gouvernementaux de duettistes qui de la main droite promettent pour demain ce que la main gauche refuse pour aujourd'hui n'ont plus de prise sur la majorité des Français. Il y a, aujourd'hui, en France, deux majorités : la Majorité présidentielle du oui ; la Majorité populaire du non. J'inscrirai mon action, désormais, au coeur de la Majorité populaire de l'Alternance Patriotique, c'est-à-dire cette Majorité de Français qui pense intuitivement qu'on ne résoudra aucun problème, sans passer par la question nationale Ensuite, nous assistons à l'implosion des structures partisanes. Quand il n'y a plus d'idées, il n'y a plus de force d'entraînement. Le choc des ambitions sans convictions dégénère en affrontements haineux. Imaginons le temps perdu, le désarroi des militants, l'écoeurement de nos concitoyens qui se battent contre : la vie chère, les faillites, les fins de mois. Enfin, troisième leçon, le vote "non" est fondateur de légitimité. Il arbitre pour l'avenir : rendant les uns illégitimes à la mesure de leurs erreurs et de leurs mensonges et les autres légitimes à la mesure de leurs justes intuitions. Les victoires idéologiques précèdent toujours les victoires politiques. De même qu'il y a la contagion des défaites, il y a, dans l'histoire politique de notre pays, un enchaînement des victoires. L'ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE SERA LE 2ème TOUR DU RÉFÉRENDUM. Pourquoi ? A cause de ce qui s'est passé cet été. Le référendum du 29 mai a révélé une véritable "fracture démocratique", comme s'il y avait deux France : - d'un côté, la France des élites mondialisées ; de l'autre, la France qui souffre. - d'un côté, la France du système représentatif :30 ans d'échecs, de dissimulation ; de l'autre, la France du pays profond : 30 ans d'espérances trahies par des alternances de façade et des ruptures "virtuelles". Bonjour à toutes et tous, Mesdames, Messieurs, merci d'être là aujourd'hui, ce matin. C'est une étape importante que nous allons franchir et que nous préparons depuis plusieurs mois. Parce que je suis en effet intimement convaincu que c'est en affrontant la réalité du monde que nous pourrons retrouver de l'espérance dans notre pays, et c'est notre défi aujourd'hui. J'entends certains qui pensent que notre pays est en déclin, que le pire est à venir, que notre civilisation s'efface. Ils proposent le repli, la guerre civile ou les recettes du siècle dernier. J'en entends d'autres qui imaginent que la France peut continuer de descendre en pente douce, que le jeu de l'alternance politique suffira à nous faire respirer et qu'en quelque sorte, après la gauche, la droite et ainsi de suite, parce qu'on l'a toujours fait de la sorte. Avec les mêmes visages, les mêmes hommes, depuis tant d'années. Je suis convaincu que les uns et les autres ont tort parce que ce sont leurs modèles, leurs recettes qui ont simplement échoué. Le pays, notre pays, lui dans son ensemble n'a pas échoué et il le sait, il le sent et c'est de là que naît ce divorce entre le peuple et ses gouvernants. Je suis convaincu que notre pays a la force, le ressort, l'envie d'avancer parce qu'il a l'histoire et le peuple pour cela. Parce que la France a toujours été un pays moteur du progrès, du progrès politique et démocratique, quand la Révolution Française, ici, a ouvert le monde nouveau et un chemin. De progrès économique quand nos ingénieurs, nos entreprises, nous ont permis de créer des richesses nécessaires pour accéder à une vie meilleure. Du progrès social, parce que c'est dans notre pays que nous avons construit les protections qui allaient avec l'ère industrielle, qui ont fait longtemps notre fierté, qui ont suscité partout l'envie. Du progrès pour tous, quand nos gouvernants, nos pays, ont eu la force après trois guerres de construire avec l'Allemagne et d'autres partenaires européens, cette Union européenne qui nous tient. Du progrès pour chacun, parce que la France, c'est par dessus tout un projet d'émancipation des individus, d'émancipation de la religion, des conditions d'origine. C'est un pays dans lequel, en partant de rien, le talent, l'effort doivent pouvoir mener à tout. Mais la France aujourd'hui est sortie du chemin du progrès. Le doute s'est installé. Depuis 40 ans, nous n'avons pas réussi à régler le problème du chômage de masse, la déprise des territoires, la langueur de l'Europe, les divisions internes allant jusqu'aux fractures se sont plus récemment établies. La France est bloquée par les corporatismes, de tous ordres et n'est plus à la hauteur de sa promesse. En même temps, nous sommes rentrés dans une ère nouvelle. La mondialisation, le numérique, le changement climatique, les inégalités croissantes de notre mondialisation, les conflits géopolitiques, le terrorisme, la crise démocratique des sociétés occidentales, le doute qui s'installe au coeur de nos sociétés. Ce sont les symptômes d'un monde en plein bouleversement. Cette grande transformation que nous sommes en train de vivre, nous ne pouvons y répondre avec les mêmes hommes et les mêmes idées parce qu'elle vient encore décupler nos doutes et nos faiblesses. Nous ne pouvons proposer simplement de réparer ou d'ajuster notre modèle. Cette grande transformation, elle a des aspects tragiques et nous devons être conscients de la gravité de l'histoire et des moments que nous vivons. Mais elle a en même temps des opportunités, des promesses que nous devons saisir. Nous ne pouvons pas demander sans cesse aux Français de faire des efforts sans fin. Nous devons regarder ensemble la vérité en face, débattre de ces grandes transformations à l'oeuvre et dire où nous voulons aller, dans quelle direction, par quel chemin, parce que le temps qui nous y conduira sera long, parce que tout cela ne se fera pas en un jour. Les Français sont conscients des nouvelles exigences de notre temps, bien souvent ils le sont plus que leurs gouvernants. Ils sont moins conformistes, moins attachés à ces idées toutes faites qui n'assurent rien d'autre que le confort intellectuel de la vie politique. Face à ces défis, notre système politique est bloqué. Lorsque je dis cela je n'accuse personne et je ne parle pas des élus. Nombreux sont au contraire ceux qui par leur dévouement s'engagent pour leur pays. Mais les appareils politiques, les logiques politiciennes, paralysent aujourd'hui notre capacité d'aller de l'avant. J'ai vu de l'intérieur la vacuité de notre système politique qui empêche les majorités d'idées, au motif qu'elles fragilisent les appareils, les partis traditionnels, les intérêts acquis, qui ne poursuit plus l'intérêt général mais son propre intérêt, qui a transformé la vie des Français en simple décor de son propre théâtre d'ombres. J'ai pu mesurer ces derniers mois ce qu'il en coûte de refuser les règles obsolètes et claniques d'un système politique qui est devenu le principal obstacle à la transformation de notre pays. Je sais ce que c'est. Je sais aussi que je continuerai à l'éprouver, cela ne fait que renforcer ma détermination. Parce que ce système, je le refuse. Face à cela je sais l'énergie du peuple français. Elle peut nous conduire à donner le meilleur de nous-mêmes. C'est cette énergie qui est aujourd'hui le quotidien des milliers d'associations qui font le travail dans l'ombre le travail de tenir notre société ensemble. C'est cette même énergie qui donne leur force à tous ceux qui innovent, travaillent, produisent chaque jour. Si nous voulons avancer, faire réussir notre pays et construire une prospérité nouvelle, il nous faut agir. La solution, elle est en nous. Elle ne dépend pas d'une liste de propositions qui seront oubliées le jour d'après, qui changeront même parfois durant le temps de l'élection et qui au fond sont là pour ne pas être appliquées. Elle ne saurait émerger non plus de compromis bancals. Elle se fera grâce à des solutions différentes, grâce à une révolution démocratique profonde. Elle prendra du temps mais elle ne dépend que de notre unité, de notre courage, de notre volonté commune. C'est cette révolution démocratique à laquelle je crois. Celle par laquelle en France et en Europe, nous conduirons ensemble notre propre révolution plutôt que de la subir. C'est cette révolution démocratique que nous avons préparée durant ces derniers mois avec En Marche. Je crois très profondément que rien n'est jamais écrit. Et c'est pourquoi je veux porter l'optimisme de la volonté. La France n'est pas un château de cartes. Elle a surmonté tant d'épreuves, bien plus redoutables. La seule force dont nous pouvons, dont nous devons nous réclamer, c'est la force de la France, c'est la force des Français. C'est celle-là qui doit nous guider. Dans quelques mois, à l'occasion de l'élection présidentielle, une opportunité nous est offerte. Celle de refuser enfin le statu quo pour choisir d'avancer. Parce que ce combat que nous devons livrer pour faire réussir notre pays, il commencera en mai 2017. Pour le mener, la responsabilité du président de la République est immense. J'en suis pleinement conscient. Un président n'est pas simplement investi d'une action. Il porte aussi, de manière moins visible, les valeurs de notre pays, la continuité de son histoire, et de manière cachée, la vigueur et la dignité d'une vie publique. Je sais cela. J'y suis prêt. C'est pourquoi je suis candidat à la présidence de la République. Parce que je crois plus que tout que nous pouvons réussir, que la France peut réussir. Bien sûr, on ne se réveille pas un matin avec cette révélation. La décision de me présenter aux plus hautes charges de la République est le fruit d'une conviction intime et profonde, d'un sens de l'Histoire et d'une conscience aiguë des temps qui sont les nôtres. J'ai fait le chemin de la province à Paris, du monde de l'entreprise à la vie publique puis à la vie politique. Les responsabilités qui ont été les miennes m'ont fait pleinement mesurer les défis de notre temps et toutes ces vies m'ont conduit à cet instant. Je veux faire entrer la France dans le XXIème, je veux que mon pays redresse la tête et pour cela retrouve le fil de notre histoire millénaire, ce projet fou d'émancipation des personnes et de la société. Ce dessein, c'est le dessein français : tout faire pour rendre l'homme capable. Je ne peux me résoudre à voir une France qui a peur, qui ne regarde que ses souvenirs, une France outrancière qui insulte et qui exclut, une France fatiguée qui stagne et qui gère. Je veux une France libre, libre et fière de ce qu'elle est, de son Histoire, de sa culture, de ses paysages, de ses femmes et de ses hommes qui ont traversé tant d'épreuves et qui n'appartiennent à personne. C'est pourquoi je place ma candidature sous le signe de l'espérance. La France peut réussir. Elle doit d'abord pour cela relancer l'Europe. J'entends tant de discours de haine sur ce sujet, de renonciation ou de repli. L'Europe, elle est notre chance dans la mondialisation, et notre responsabilité est ici immense. La France doit retrouver confiance en elle et bâtir son projet. Par le travail d'abord, qui émancipe chacun, parce que c'est par le travail que nous construisons notre place dans la société. Il n'y a pas de fatalité aujourd'hui, à ce qu'un jeune qui vient d'un quartier difficile comme celui où nous nous trouvons, ne puisse pas trouver d'emploi, n'ait parfois même pas le droit à la formation. Et le lieu où nous sommes, à ce titre n'a rien d'innocent. Et je ne peux accepter, de la même façon, que dans nos provinces tant de Français aujourd'hui attendent pour travailler, ne puissent même plus vivre de leur travail dans la dignité. Le travail, c'est ce qui nous construit. Par l'investissement ensuite, l'investissement dans notre avenir. Pour réussir cette révolution numérique, pour réussir le passage vers une autre économie, vers une autre société. Pour former, pour aussi accompagner cette transformation climatique et énergétique. Par l'école et la transmission ensuite. Notre pays se redressera par sa jeunesse. Je sais que beaucoup doutent de la jeunesse ils ont tort. Il ne s'agit pas de lui faire des promesses, on lui en a trop fait. Il s'agit de transmettre notre culture, nos valeurs et ainsi de permettre à tous les jeunes de construire librement leur avenir. C'est cela croire en sa jeunesse. Bâtir notre projet, par des nouvelles protections aussi. Car dans ce monde incertain, chacun doit être libre et nous devons pour cela protéger contre les risques de la vie, contre l'insécurité. Garantir ces protections : la santé, la retraite pour les plus âgés. Parce qu'on ne construit rien de solide en laissant des millions de Français au bord du chemin. C'est cela la vraie autorité. C'est cela la crédibilité de l'Etat. Vous l'avez compris, je veux libérer l'énergie de ceux qui peuvent, et dans le même temps je veux protéger les plus faibles. Ce projet, nous devons aussi le bâtir par nos territoires, nous avons des France aujourd'hui à réconcilier. Nos métropoles réussissent dans cette mondialisation. Il faut les y aider, les encourager, leur permettre de faire davantage. Elles sont notre chance. La France des quartiers a elle besoin de mobilité. Elle est aujourd'hui assignée à résidence alors qu'elle veut réussir, qu'elle veut que nous permettions aux jeunes et moins jeunes d'accéder à l'école, d'accéder à la culture, d'accéder à l'emploi. La France périurbaine et la France rurale ont le droit de réussir, de se développer. Et pour ce faire, nous devons aussi leur permettre d'aller de l'avant, investir et laisser faire. Cette France-là le veut, cette France le peut. Je veux une France qui croit en sa chance, qui risque, qui espère, qui n'admet jamais la rente indue ou le cynisme repu. Je veux une France entreprenante, où chacun choisit sa vie, où chacun peut vivre de son travail. Et une France qui considère les plus faibles. J'ai pour cela une confiance indéfectible dans les Français. L'enjeu n'est pas pour moi aujourd'hui de rassembler la gauche, il n'est pas pour moi aujourd'hui de rassembler la droite. L'enjeu est de rassembler les Français. Car cette transformation de notre pays n'est pas un combat contre quelqu'un, contre un camp, contre une partie de la France. C'est un combat pour nous tous, pour l'intérêt général, pour nos enfants. Ce combat, c'est celui que nous conduirons ensemble. Cette révolution démocratique, je ne pourrai la mener à bien qu'avec vous. J'en appelle aujourd'hui à toutes les femmes et les hommes de bonne volonté. J'en appelle aujourd'hui à toutes celles et ceux qui dans notre pays croient dans la réconciliation de la liberté et du progrès. J'en appelle aujourd'hui à toutes celles et ceux qui ne veulent pas simplement guetter dans la pénombre une lueur d'espérance mais qui veulent l'incarner. Car c'est notre vocation profonde et je n'en sais de plus belle. Vive la République et vive la France ! Merci à vous. Mes chers compatriotes, Je m'adresse à vous ce soir pour vous faire connaître la décision que j'ai prise, dans la perspective de la prochaine élection présidentielle. Depuis mai 2012, c'est-à-dire la date à partir de laquelle je suis devenu Président de la République, j'ai agi avec les gouvernements de Jean-Marc AYRAULT et de Manuel VALLS pour redresser la France et la rendre plus juste. Aujourd'hui, au moment où je m'exprime, les comptes publics sont assainis, la Sécurité sociale est à l'équilibre et la dette du pays a été préservée. J'ai également voulu que notre modèle social puisse être conforté parce que c'est notre bien commun. Je l'ai même élargi pour permettre à ces travailleurs qui avaient commencé très tôt leur vie professionnelle de partir plus précocement à la retraite. J'ai fait en sorte qu'à chacune et à chacun, puisse être accordée une complémentaire santé. Dans ce contexte, j'ai aussi voulu placer la France au premier rang. Au premier rang de la lutte contre le réchauffement climatique et c'est à Paris, oui, à Paris, que l'accord historique a pu être signé et qui a engagé le monde entier. J'ai voulu aussi que l'école dispose des moyens indispensables, ceux-là même qui lui avaient été ôtés dans la période précédente parce que l'école, c'est le pilier de la République. J'ai fait avancer les libertés : le mariage a été ouvert à tous les couples, l'égalité entre les femmes et les hommes a été renforcée et la lutte contre les discriminations, celles qui blessent, a été amplifiée. J'ai également modernisé notre démocratie avec la réforme territoriale, celle dont on parlait régulièrement et qui n'était jamais faite, avec la fin du cumul des mandats et avec également la transparence que j'ai imposée à tous les élus, à commencer par moi-même, pour être dans l'exemplarité. Mais l'engagement majeur que j'avais pris devant vous, c'était de faire baisser le chômage. J'y ai consacré, avec les gouvernements, toute mon énergie, j'ai pris tous les risques : j'ai allégé les charges des entreprises parce que c'est la condition pour qu'il y ait davantage d'emplois. J'ai également aidé les embauches, j'ai fait en sorte que la formation professionnelle puisse être une grande priorité, j'ai aussi soutenu l'innovation et l'industrie de demain et j'ai pris la responsabilité de réformer le marché du travail. Les résultats arrivent plus tard que je ne les avais annoncés, j'en conviens, mais ils sont là : l'investissement, la consommation, la construction repartent et depuis le début de l'année, le chômage enfin diminue mais il reste à un niveau trop élevé et je mesure ce que cette situation peut avoir d'insupportable pour nos concitoyens qui vivent dans la précarité. Mes chers compatriotes, le monde, l'Europe, la France ont traversé pendant tout mon mandat des épreuves particulièrement graves. J'ai engagé nos forces armées au Mali, en Centrafrique, en Irak, en Syrie pour défendre nos valeurs et pour combattre le terrorisme islamiste qui nous avait frappés et qui nous menace encore - frappés à Paris, à Saint-Denis, à Nice et dans tant d'autres lieux ensanglantés Dans ces circonstances particulièrement éprouvantes, terribles même, j'ai voulu que soit maintenue la cohésion nationale, que nous puissions éviter les divisions, les surenchères, les stigmatisations et donc les amalgames. Mais en même temps nous avons tenu bon et j'ai pris les mesures qui étaient nécessaires. Notre arsenal pénal a été durci sans mettre en cause à aucun moment nos libertés. J'ai également procédé à des recrutements massifs dans nos armées, dans la Gendarmerie, dans la Police parce que nous en avons besoin et qu'il y a encore beaucoup à faire. Sur les réfugiés j'ai tenu à ce que la France puisse prendre sa part parce que nous sommes la France, dans l'accueil de ceux qui fuyaient la guerre et qu'en même temps nous puissions toujours maîtriser nos frontières. Sur tous ces sujets, je n'ai qu'un seul regret, et je veux ici l'exprimer : c'est d'avoir proposé la déchéance de nationalité parce que je pensais qu'elle pouvait nous unir alors qu'elle nous a divisés. Au niveau européen, j'ai agi en votre nom pour que l'austérité puisse être enfin terminée pour beaucoup de peuples et j'ai fait en sorte que la Grèce puisse rester dans la zone euro parce que sinon elle aurait éclaté cette zone euro, tellement elle était traversée de tensions et de crises. J'ai également régulé la finance, oui la finance, et le système bancaire, parce que ce que j'avais trouvé en 2012 était source de tous les risques. Voilà ce que j'ai fait. Voilà ce que j'assume devant vous en revendiquant les avancées, en reconnaissant les retards et même en admettant certaines erreurs parce que je porte un bilan et j'en assume toute la responsabilité. Dans cinq mois, vous aurez, mes chers compatriotes, à faire un choix pour notre pays. La droite vient de désigner son candidat après une large consultation. Je respecte la personne, le parcours de François FILLON, mais j'estime que le projet qu'il porte met en cause notre modèle social et nos services publics sans aucun bénéfice, au contraire, pour notre économie et avec un risque d'aggravation des inégalités. Quant à l'extrême droite, elle nous appelle au repli, à la sortie de l'Europe et du monde. Elle prend comme référence ce qui vient de se produire aux Etats-Unis. Je vous le dis nettement, franchement : le plus grand danger, c'est le protectionnisme, c'est l'enfermement et ce serait d'abord un désastre pour les travailleurs français. Or, comme Président de la République, je tiens d'abord à ce que le travail en France puisse être soutenu et valorisé. Plus que quiconque, mes chers compatriotes, je mesure l'enjeu de la période qui s'ouvre. Comme Président de la République, je dois diriger l'Etat, j'ai la responsabilité d'assurer le fonctionnement régulier de nos institutions jusqu'au terme de mon mandat et dans un contexte où la menace terroriste n'a jamais été aussi élevée. Comme socialiste, parce que c'est l'engagement de toute ma vie, je ne peux accepter, je ne peux me résoudre même à la dispersion de la gauche, à son éclatement, parce qu'elle priverait de tout espoir de l'emporter face au conservatisme et pire encore, face à l'extrémisme. Pour ma part, je ne suis animé que par l'intérêt supérieur du pays. Le pays, depuis plus de quatre ans et demi, je l'ai servi avec sincérité, avec honnêteté. L'expérience m'a apporté l'humilité qui est indispensable à l'action publique. Face aux épreuves, j'ai pu avoir une capacité inépuisable de résistance devant l'adversité. Mais le pouvoir, l'exercice du pouvoir, les lieux du pouvoir et les rites du pouvoir ne m'ont jamais fait perdre ma lucidité, ni sur moi-même, ni sur la situation, car je dois agir. Aujourd'hui, je suis conscient des risques que ferait courir une démarche, la mienne, qui ne rassemblerait pas largement autour d'elle. Aussi, j'ai décidé de ne pas être candidat à l'élection présidentielle, au renouvellement donc de mon mandat. Je tenais ici à vous en faire part directement, comme je m'y étais engagé, au début du mois de décembre, tel que je l'avais moi-même annoncé. Je le fais en prenant toute ma responsabilité mais aussi en en appelant à un sursaut collectif et qui engage tous les progressistes qui doivent s'unir dans ces circonstances parce que ce qui est en cause, ce n'est pas une personne, c'est l'avenir du pays. Je ne veux pas que la France soit exposée à des aventures qui seraient coûteuses et même dangereuses pour son unité, pour sa cohésion, pour ses équilibres sociaux. Voilà le message que j'étais venu ici vous adresser. Dans les mois qui viennent, mon devoir, mon seul devoir sera de continuer à diriger le pays, celui que vous m'avez confié en 2012, en m'y consacrant pleinement et dans le dévouement le plus total à la République. Vive la République et vive la France. Chers compatriotes, Dans quelques semaines auront lieu les élections présidentielles. Vous choisierez alors votre nouveau Président pour les cinq prochaines années. C'est un choix décisif qui influera sur l'avenir de la France, sur votre avenir ! Mais combien d'entre vous iront réellement voter ? J'entends au loin des citoyens désemparés marmoner " à quoi bon ? De toute façon, ils sont tous pareils". Certains voteront par dépis pour le candidat qu'il jugeront " le moins pire ". Et il y en a d'autres qui se réconforteront aveuglément dans leur couleur politique. Mais je tiens à vous alerter, vous seuls pouvez intervenir pour un avenir meilleur ! La gauche ? La droite ? Le centre ? Je sais ô combien le choix peut être difficile. Cette danse infernale des parties nous disperse les uns des autres. Pourquoi ne pas plutôt se retrouver dans le parti de tous les Français ? C'est ce choix que je vous propose aujourd'hui, le choix de l'unité. Nous avons, en effet, plus que jamais besoin de nous aimer, de nous élever au-dessus des difficultés. Tous ensemble, nous devons nous unir sous le même drapeau pour aller de l'avant. C'est pourquoi, je me présente aux élections car je me sens investi de cette mission. Je veux être le Président de tous les Français. Lorsque j'étais maire de la ville de Lyon, je vous ai rencontrés, j'ai pu voyager à travers tout le pays. J'ai entrevu toutes nos richesses, j'ai entendu vos désillusions et vos espoirs. L'éducation, l'environnement, la sécurité, le droit au logement, l'égalité sont des causes qui me sont chères et que nous devons défendre à chaque instant. La France a de grandes capacités entreprenariales, donnons la chance à ceux qui veulent créer ! Soyons vigileants avec notre planète, mettons en place une politique environnementale compatible avec notre mode de vie. Ne délaissons personne, tout le monde a sa place dans notre société. Rayonnons à travers toute l'Europe et le monde entier ! Ce n'est pas un message utopiste que je vous livre, mais un message lucide qui doit éclairer votre conscience sur la nécessité de nous unir. Nous avons passés beaucoup trop de temps à nous entredéchirer, à chercher des boucs émissaires. Je vous propose de construire ensemble notre avenir, main dans la main. C'est unis que nous serons plus forts. Construisons l'avenir de notre pays que j'aime et que je veux servir le plus dignement possible avec vous, pour vous. Votez l'unité ! " Françaises, Français, Mes chers compatriotes, Dans quelques mois auront lieux les premières élections présidentielles de 2017. La France entrera alors dans un tournant décisif de son renouvèlement. Notre pays a subit de grands désordres et de grands chamboulements. La France va mal et elle a besoin aujourd'hui et plus que tout de votre soutient. Car tout l'effort de rétablissement, de remise en ordre et de solidité ne pourra se faire que par votre choix d'avenir. La France mérite que nous la soutenions, malgré tous ses bouleversements. Elle mérite un vrai débat démocratique, où la voix de la raison, de la liberté et du changement l'emportera sur le reste. Mes chers amis, réunissons-nous, aujourd'hui, pour que demain soit un jours meilleur. Soyons fière de porter notre pays au sommet de la réussite par le biais de l'union et de l'entraide. Nous avons des ressources puissantes qui nous permettent de faire surface à la tête des nations. Nos artisans, nos employés, nos cadres, nos chercheurs débordent de compétences et de réactivités. Nos jeunes, qui feront la réussite de notre futur sont réactifs et énergiques et méritent notre confiance et notre aide dans leur quête d'autonomie. Notre pays détient les atouts nécessaires d'une France conquérante pouvant bâtir un nouveau modèle économique, social et écologique. Offrons lui la chance de prouver à tous, qu'elle est capable de se renouveler et qu'elle a l'étoffe dans France forte mais surtout puissante. Soyez sur de la sincérité de mon engagement et des choix que je prendrai pour convenir à ma patrie, ma France, ma solidarité. " Françaises, Français, Chers compatriotes, Mes chers amis, Je m'adresse à vous en ce 16 novembre 2016 car, comme vous le savez, dans cinq mois vous aurez le choix d'élire votre nouveau représentant. Cette décision est la vôtre. Il est de votre ressort de faire naitre un changement visible au sein de notre pays. Notre pays qui, depuis des années patine dans une politique redondante. Cet ennui politique est révolu, il est temps de créer des idées meilleures et adaptées à notre France. En tant que militante pour une France respectueuse de sa devise fondamentale " Liberté, Egalité, Fraternité ", je prône une France libre et solidaire, une France rassemblée car oui, la France est divisée plus qu'elle ne l'a jamais été. Notre division n'a pas de raisons d'exister car nous revendiquons tous la même cause ; l'égalité. Chers amis, aujourd'hui, je vous annonce officiellement que je suis candidate à l'élection présidentielle de 2017. Ma décision a été longuement réfléchie et j'en suis arrivée au fait que je suis prête à assumer ce statut. Je suis consciente de mes capacités qui peuvent faire en sorte de répondre aux exigences de notre pays. Je suis prête à faire de votre confiance un tremplin pour réaliser nos projets et rendre nos valeurs respectées de tous. Avec l'expérience que j'ai accumulée derrière moi, je connais les solutions permanentes pour de réelles évolutions et pour respecter fièrement mes engagements. Je suis là pour vous apporter des idées nouvelles dans cette France qui a besoin d'être relevée afin qu'elle puisse retrouver son statut international. Bâtissons une France qui s'adapte aux chômeurs, aux travailleurs salariés et indépendants, aux agriculteurs, aux étudiants et plus encore. Construisons, ensemble, une nation qui protège la totalité de la population dans des principes respectueux et solidaires. Ensemble, nous pouvons avancer vers des changements concrets. Je m'engage sur l'honneur à réduire considérablement le taux de chômage auquel nous faisons face actuellement en France, à sécuriser l'emploi des seniors dans les entreprises, mais aussi, à prendre des mesures clés en faveur de l'environnement. Le changement est possible. Nous avons les moyens de faire évoluer la situation de notre pays mais seuls notre espérance, notre détermination et surtout notre rassemblement les rendrons réels. Cessons de ressasser le passé, créons un renouveau, LE renouveau. Créons l'avenir, dans une France où l'emploi est malheureusement difficile d'accès pour les moins de 25 ans, créons la modernité et la pérennité de nos entreprises françaises. Formons les étudiants à l'apprentissage le plus tôt possible. Cette expérience vous rendra service car elle constitue notre futur mais aussi celui des générations à venir. Je crois en nos valeurs et principes fondateurs. Je crois en cette France belle et puissante économiquement. Comme je le dis, valorisons nos entreprises françaises. Donnons-leur la valeur qu'elles méritent. Nous possédons un savoir-faire et une technologie indémodables et pourtant nos entreprises traditionnelles ne cessent de fermer leurs ateliers au fur et à mesure des années qui passent. Laissons nos entreprises s'ouvrir à un niveau international grâce à leurs expériences de qualité. Soyons bienveillants et responsables de notre environnement. Préservons la terre sur laquelle nous avons la chance de vivre. Prenons en soin pour le futur et la santé des générations à venir. La situation environnementale se dégrade d'années en années. Le souci climatique devient urgent à présent. Il faut agir, il faut mettre en place des méthodes actives qui deviendront des habitudes pour nous tous. Je suis consciente de la difficulté de mise en œuvre de mes propos mais nous possédons les moyens nécessaires pour changer les choses. Faisons de notre pays, un pays uni. Bâtissons ensemble, main dans la main, une France nouvelle tournée vers l'avenir. J'en appelle à tous ceux qui croient en ce renouveau et qui soutiennent mes propos et les valeurs que je communique, j'en appelle à vous pour revendiquer fièrement vos idéaux et faire de cette nation, un pays plein d'espoirs et de projets. Un pays en pleine puissance et fier de ses compétences aguerries. Cessons d'écouter les promesses de tous ces politiciens. Ces promesses aussi belles les unes que les autres mais pour le moins, irréalisables à tous points de vue. Ils nous ont prouvé maintes et maintes fois que leur politique d'austérité ne fonctionne pas. Alors, arrêtons ça et changeons enfin les choses. Je le répète une seconde fois, vous possédez le pouvoir de voter, vous possédez la responsabilité de votre futur et celui que vous imaginez pour vos proches, vous possédez une vision de l'avenir propre à vous-même et à vos idéaux. Alors je le dis, je le répète et je le proclame haut et fort, il est temps de faire le bon choix ! Je vous assure qu'avec l'honneur de votre confiance et tout votre soutien, une victoire nous est promue en 2017. Vive la République Vive la France es chers amis, Je me présente en ce jour, dans l'espoir de vous éclairer, apportant avec moi de nouvelles perspectives, mais avant tout, de nouveaux projets d'avenir, qui sauront, je l'affirme, relever la France. De nombreux bouleversements ont atteint la conscience des Français, de telle sorte, qu'aujourd'hui, ils ne croient plus. Il est urgent de mettre fin à des mesures qui entraînent insécurité sociale et précarité. Dans quelle société vivons-nous pour accepter de telles circonstances ? Suffirait-il de demeurer passif ? Certainement pas, car il est temps, il est grand temps que cela change véritablement. Très prochainement, des millions de citoyens vont reprendre espoir. Ils pourront entrer dans la campagne, et être représentés à l'élection. Ensemble nous seront les porte-voix de ces millions de citoyens, comme vous et moi, qui mérite du renouveau, de la certitude et des réponses concrètes. Car le rôle du président de la République est de présenter un projet au pays, prendre des engagements et les respecter. Ainsi, J'ai pris le temps d'analyser les différentes problématiques de notre société mais également et surtout, de réfléchir à des solutions envisageables que nous bâtirons ensemble, je l'espère. Je ferais tout ce qui dépend de moi pour vous défaire de vos inquiétudes et vos mécontentements qu'engendre la crise économique. Ce mal terrible s'est éternisé, provoquant chômage et inflation. J'ajoute également que j'établirais toutes les mesures nécessaires afin que l'égalité des droits pour tous, et d'abord entre les femmes et les hommes, devienne une réalité. Aujourd'hui, la culture n'est plus une priorité politique, or sans culture la France n'aurait plus d'histoire. Je suis de celle qui voit en la culture une opportunité pour notre pays et les générations futures, encourageons les jeunes créatifs à continuer de faire vivre nos métiers artistiques afin d'injecter plus d'argent et plus d'emplois. La France mérite de nouvelles idées, mais également plus d'actifs et moins de chômeurs. Il est important d'instaurer un revenu de base. Il s'agirait de garantir à chaque français résident sur notre sol un revenu correspondant au smic. Chacun y aurait droit, travailleur ou non, en plus de son salaire. Cette réforme mettrait ainsi définitivement fin à la précarité et au chômage. Arrêtons de nous complaire dans la facilité et la médiocrité. Nous parlons ici des futures générations, du peuple français de demain ! Parions sur nos propres capacités, ensemble nous pouvons le faire. Nous pouvons inverser la courbe du chômage, nous pouvons regagner notre triple A, nous pouvons redevenir compétitif a l'international. Je m'engage, en tant que candidate à la présidentielle 2017, pour permettre à chacun de s'épanouir. Il est temps de choisir dans quelle France nous voulons vivre et celle que nous voulons laisser à nos enfants. La France peut retrouver le chemin de la réussite et de la grandeur, je lance un appel aux jeunes de notre patrie, en privilégiant ce qui n'a encore jamais été approfondit. L'innovation primera, la croissance suivra. Il est grand temps de moderniser la politique, n'oubliant pas cependant, les très admirables pères fondateurs de notre démocratie. J'insiste sur un vaste problème, encore très difficile à affronter. Un problème qui nous touche en tant que citoyen et en tant qu'humain. Un problème qui demeure un obstacle encore aujourd'hui pour pouvoir nous rassembler et atteindre un même objectif. Il est question de la diversité et de l'acceptation d'autrui. En ces temps troublés, nous avons plus que besoin de nous réunir, de nous soutenir et de nous tourner vers notre pays, notre France glorieuse, afin de regarder d'un œil commun vers l'avenir. Depuis trop longtemps, nous nous sommes reposés sur nos lauriers, de même que nos dirigeants accompagnés de toutes leurs promesses, n'ont pas eu le pouvoir ou l'envie de respecter leurs engagements. Eh bien, je dis aujourd'hui, qu'il est temps que notre chère république renaisse de ses cendres et que nous rebâtissons ensemble notre grandeur nationale. C'est pourquoi, je ne vous demanderais pas un simple soutien, je réclame votre confiance et votre motivation avant tout ! Vive la République ! Vive la France ! Françaises, français, Depuis cinq années, nous sommes les spectateurs d'une dérive politique. Malgré sa colère, ses efforts et sa mobilisation, le peuple français n'est plus écouté. Dans un peu moins de six mois, vous pourrez, à nouveau, faire entendre votre voix. Si je me tiens devant vous aujourd'hui, c'est parce que je ne peux plus supporter la situation dans laquelle se trouve notre pays, que j'aime profondément. Les valeurs, qui font rayonner la France partout dans le monde, ne sont plus respectées. La culture, la mixité, le partage et le vivre ensemble, sont attaqués chaque jour, par des extrêmes qui ne feraient qu'achever le naufrage du bateau France, si ils venaient à s'emparer du pouvoir. Mais souvenez vous, chers français, que le pouvoir vous appartient, et que c'est à vous que revient le choix, de ne plus accepter les choses telles qu'elles sont, et de les changer. Je tiens avant tout à vous remercier, du soutien sans faille, et de la confiance, que vous m'accordez depuis le début. C'est d'ailleurs pourquoi j'ai choisi Marseille, cette courageuse et fabuleuse cité dans laquelle notre union s'est construite, pour vous faire part d'une décision importante. Aujourd'hui, si je me tiens devant vous, ce n'est plus en tant que maire, ni sénatrice. Aujourd'hui, je m'adresse à l'ensemble des français. Aujourd'hui, je suis citoyenne, et candidate à la présidence française. Comme vous, je ne veux plus de mensonge, plus de promesse non tenue. Il est temps, à présent, de réhabiliter la loyauté, sans artifice. Il est temps de réunifier notre République. Les cinq dernières années ont divisé notre peuple, et ont favorisé l'individualisme. Or, nous devons avancer ensemble, pour redonner sa dignité à la France. J'ai conscience que le chemin à parcourir sera long, et parsemé d’embûches. Mais ce mandat sera celui de la réparation, des erreurs passées. De la guérison, du mal dans lequel nous ont plongé ces gouvernements immobiles et passifs, qui nous avaient promis la lune. Nous mettrons du temps, à rétablir la sécurité, redynamiser le progrès, moderniser l'éducation, de manière durable et efficace, mais nous sommes une nation, et nous sommes en mesure de le faire, si chacun prend part à ce projet. Il dépend de vous, aujourd'hui, de tirer de votre révolte, et de vos déceptions, la force de faire entendre votre voix. Il ne tient qu'à vous, de ne plus prévoir un meilleur avenir, mais de le rendre possible. J'ai confiance en vous, en chacun de vous. En avril 2017, nous avons rendez-vous avec notre destin. Il s'agit de ne pas le manquer. Vive la République ! Vive la France ! Françaises, Français, Mes chers amis, Aujourd'hui, je ne vois personne présent sur la scène officielle de notre pays proposer un avenir digne de la France. Je vois mon pays souffrir, ce pays que je connais si bien contrairement à ce gouvernement fourvoyé qui ne fait que de nous entraîner dans une faillite perpétuelle. Pourtant, notre nation mérite d'être respectée. Les personnes qui osent et ont osées ravager notre pays, ne mérite pas et n'ont pas la légitimité requise pour solliciter et réclamer vos voix. Nous allons sortir d'une présidence douloureuse qui vous a harassé mes compatriotes, qui n'a également pas tenue ses promesses. C'est pourquoi j'ai décidé de me présenter comme candidate aux élections présidentielles. Ainsi, je souhaite mettre au service des Françaises et des Français, toute la confiance que j'ai pu accumuler auprès de vous, et ce, pour un nouveau changement. Cette croyance est pour moi un immense honneur. Je ne veux pas m'improviser candidate. Je suis ici par une décision que j'ai longuement et mûrement réfléchie. Je ne souhaite pas être là par hasard, seulement tentée par l'appât du pouvoir. Non, si je suis ici, c'est que je pense avoir suffisamment d'expérience et de détermination afin d'ouvrir une nouvelle voie. Je suis bien consciente que nous traversons des heures difficiles à travers la crise qui nous touche. Malgré tout, nous n'arriverons pas à la résoudre par le biais des impôts mais par la croissance. Ce n'est pas en dépensant inutilement que tout sera réglé. Il nous faut pour cela un plan radical et rigoureux concernant l'économie. Une des perspectives que je défendrai est que notre pays a le pouvoir et le devoir d'être pionnier. Un pays innovant, mettant enfin en avant la condition des femmes dont la place n'a pas à être reléguée au second plan. Notre combat d'aujourd'hui sera celui de demain et je sais que nous pourrons apporter le progrès. L'éducation est également un point primordial dans mon programme car nos enfants seront les adultes de demain. Ils ont besoin de grandir dans un pays qui prend soin et se soucie d'eux. La naïveté n'est pas présente dans mon esprit car j'ai en effet conscience des obstacles qui nous barrent la route. Mais ce sont ces mêmes barrières que nous nous devons d'affronter afin de conduire et d'amorcer une ère nouvelle pour la France. Cette France qui travaille ne doit en aucun cas accepter de se laisser dénigrer par les personnes nous gouvernant et étant censées nous représenter. Mon choix est de me dresser contre ceux et celles qui privilégient une certaine élite et vous oublient vous ! C'est donc pourquoi je serai fière de pouvoir vous représenter dans les batailles, dans les combats à venir. Le 23 avril j'espère, je crois, je sais que vous vous donnerez les moyens de choisir la personne qui vous fera enfin respecter. Je compte sur vous ! Mes chers compatriotes, Françaises, Français, Dans un peu moins de six mois vous serez les acteurs du changement de la France. Il est alors grand temps, et primordial de croire en ce que notre France peut devenir. Depuis ces deux dernières années, j'ai remarqué que nous roulions sur l'abîme. Notre pays est terrorisé par les situations face aux quelles nous nous sommes trouvés. Nous ne souhaitons pas vivre dans la peur, et cela, de n'importe quelle manière qui soit. Nous avons eu à faire à des mercenaires effrayés par notre liberté d'expression. Oui, mais c'est cela que nous sommes : libres ! Et il est important que nous sachions que ce n'est pas l'ignorance qui sera le drapeau de notre France. Car bien évidemment, nous avons la lumière contre la main de ceux qui nous combattent. Quand l'ennemi semble plus fort que soit, agissons de manière à échapper son mode de compréhension. Les perspectives que nous devrons envisagées ne seront pas un programme a étudié à la lettre, mais respectons ensemble que ce nous voulons construire ensemble. Je sais que vous êtes effrayés, mais nous n'avons jamais traversé quelques chose de la sorte; à l'heure de la cop 22 par exemple, nous ne devons pas seuleme nt penser aux cinq prochaines années mais à l'avenir, celui de nos enfants... Il est temps de s'adapter, de protéger, de s'ouvrir à toutes les innovations les plus enrichissantes. Prendre des mesures qui soient capables de nous sentir responsables, libres, et bienveillants. Il va falloir assurer une patrie à chacun de nous. Alors ne vous demandez pas ce qu'un président peut faire pour vous. Soyez ce changement ! Soyez le changement que vous voulez voir dans notre pays. Il est temps mon pays, oui, de redevenir. Cultivons le mental, oeuvrons pour la paix, faisons preuve de compassion, combattant l'ignorance, sortons de l'obscurentisme... Allez mes frères, allez mes soeurs, allez la France... De toutes les frontières, de tout les horizons. Nous sommes tous les enfants d'un même pays, votre voie compte, et vous rendrez ces élections cohérentes, et rénovantes. Quelques que soit vos croyances, vos valeurs, donnons-nous la main. Nous devons assurer au plus faibles comme au plus forts les mêmes opportunités. Tolérons nos différents angles de pensées puisque nous verrons jamais les choses sous le même aspect. Amis ce n'est pas fini, je ne souhaite pas vous imposer mes idéaux, je compte les faire partager, aussi pacifiqueent qu'il soit. Et j'espère plus que tout contribuer au relèvement de notre patrie. J'ai l'ardente conviction qu'ensemble seulement, nous arriverons à avancer, et que rien ne mettra notre France à genoux. Allez la France, Allez la nation, Allez la patrie. " Françaises, Français Depuis des années, je côtoie le monde politique de près Mes fonctions m'ont permises d'avoir un regard extérieur sur la politique menée lors du quinquennat qui s'achève. L'expérience que j'ai acquise tant sur le plan professionnel que humain facilite actuellement la compréhension de vos préoccupations et de vos questionnements. Dans 4 mois, vous choisirez votre prochain Président de la République. Vous déciderez donc de l'avenir de la France pour les cinq prochaines années à venir. Vous êtes les principaux acteurs du changement et suivant votre choix, soit la France continuera à stagner dans un système ayant sans succès atteint ses limites, soit elle prendra le chemin d'un renouveau orienté vers le progrès. Aujourd'hui, je me sens prête à endosser un nouveau rôle avec vous. C'est pourquoi je suis officiellement candidate à la présidentielle de 2017. Je veux donner une nouvelle perspective à la France. Nous devons faire émerger des alternatives pour le bien de tous. J'ai vu s'accroitre vos doutes concernant le taux de chômage qui n'a cessé d'augmenter dans un contexte où la crise économique continue à sévir et peser sur les ménages et familles. Même si l'inversion de la tendance ne sera pas immédiate, je m'engage à assumer mes responsabilités et faire preuve de tout le courage nécessaire pour rétablir un contexte favorable aux français. J'ai ressenti vos colères, votre désespoir et l'envie de ne plus croire en rien : ce que je peux comprendre au vu des promesses non tenues par le gouvernement précédent mais c'est avec ambition et optimisme qu'il faut faire face à la situation. Il faut que la France se recentre sur des points essentiels et renoue avec ses valeurs fondamentales. C'est pourquoi je vous fais part aujourd'hui de ce que je souhaite défendre en priorité : Je veux placer la France dans une nouvelle ère, au cœur d'une dynamique moderne et positive basée sur la confiance, le partage, l'égalité et le travail. Je veux une France respectueuse de l'environnement et soucieuse de la pérennité de sa planète et de l'avenir des générations futures. Je veux une France juste, une France égalitaire, une France solidaire qui prend en considération chaque citoyen. Il n'est aujourd'hui pas acceptable que tant de jeunes peinent à trouver un emploi stable et qualifié. La France doit donner l'accès à plus de formations professionnalisantes débouchant à terme sur un poste fixe à durée indéterminée. Je m'engage également à revoir la réforme des retraites dans la quête d'une harmonisation juste et dans l'intérêt de tous. Françaises, Français, Il ne s'agit pas de vous imposer des réformes de force et de vous demander de constamment redoubler d'efforts sans contreparties. Il s'agit de travailler ensemble vers le progrès et de donner enfin du sens à la démocratie. Il faut tourner la page de la division et de l'incertitude dans les engagements pris. Il est grand temps que la France reparte de l'avant et que de véritables changements soient opérés. C'est ensemble que nous pourrons alors œuvrer pour une France meilleure. Je m'engage aujourd'hui devant vous à servir la nation avec sincérité et détermination. Si vous le voulez, l'unité l'emportera Vive la République ! Vive la France ! " " Françaises, Français, Peuple fort et brave. Vous me voyez aujourd'hui honorée de me présenter devant vous. Il est vrai que l'histoire qui nous lie est grande et j'aimerais que l'avenir de la France n'en soit que plus grand encore. Cela fait longtemps que je songe aux problèmes de notre nation et j'ai tiré une leçon des erreurs commises par mes prédécesseurs dans le passé qu'il est important de ne pas reproduire. On dit que le pouvoir est une entrave aux relations humaines mais je veux être une réconciliatrice entre les Français et la République. Dans quelques mois vous serez à même de décider du sort de notre cher pays. Ainsi je me présente aux élections présidentielles car je souhaite apporter ma pierre au puissant édifice qu'est la France. Pendant mon temps de retrait j’ai pris conscience des enjeux et problématiques auxquels est confrontée la France. Je ne pourrai souffrir plus longtemps cette situation où les Français perdent espoir et baissent les bras face à l'adversité, à la terreur et à la fatalité et je m’élèverai en vaillant soldat face à tous les ennemis de la France. J'ai foi en notre pays et je crois que l'ère de la prospérité, de la félicité n'est pas révolue. Je veux renforcer la place de la France au sein de l’Union Européenne en relevant l’ économie et diminuant le déficit budgétaire. Je refuse que le peuple demeure asphyxié par des taxes qui ne contribuent pas au développement de l’économie française. Je crois en une France fière et prospère. Je veux redonner du courage aux déçus et aux oubliés, aux parents qui veulent élever sereinement leurs enfants sans craindre les lendemains, aux jeunes dynamiques et ambitieux qui se battent pour leur avenir. Je veux être la voix de tous ceux qui comme moi portent les valeurs de la République. Je crois en vous et en tout ce que nous sommes capable de réaliser ensemble, en avançant main dans la main. Je crois surtout que lorsque deux forces sont jointes l'efficacité est double. En effet, il ne s'agit point uniquement de moi mais il s'agit aussi de vous, acteurs principaux de cette oeuvre grandiose. Je veux rassembler les Français de toutes classes et toutes origines confondues car la France est une terre d’accueil pout tous ceux qui partagent les idéaux de la République, que sont la liberté, l’égalité et la fraternité, principes de droits de l’homme universels pour lesquels sont tombés nos pères révolutionnaires. Ce n'est pas en tant que personnalité influente ou de n'importe quel titre vain que je me présente à vous en ce jour mais c'est érigée en tant que porte parole du peuple français. Je vous exhorte humblement à considérer la décision notable qui réside entre vos mains qu’ est l’avenir de la France. Choisissons la meilleure voie pour notre pays, celle qui nous conduira vers un avenir glorieux. Vive la république ! Vive la France ! " Françaises, Français ; Mes chers compatriotes, Je vous ai réunis ici aujourd'hui pour vous faire part de ma décision d'être candidat à la présidence de la république. La leçon de toutes les élections passées, c'est que la France veule retrouver sa place mondiale parmi les grandes puissances ; mais personne n'y est parvenu mais aussi les Français veulent pas qu'on décide à leur place. Ils veulent que leur vote ait un sens, qu'il pèse vraiment sur l'avenir de leur pays et ils ont raison. Un danger plane sur la France, au niveau de l'économie, le crédit de la France est menacé auprès des agences de nation. Et alors ? Cela justifie-t-il de contingenter les candidatures ? Au contraire. On ne gouverne pas en opposant les jeunes aux plus âgés, les travailleurs aux chômeurs, les Français aux étrangers. On ne préside pas la France sans porter haut ses valeurs et son identité. Je veux une France active qui tourne définitivement le dos au chômage. Avec 10000000 de chômeurs de moins nous avons ouvert la voie. Mais pour aller vers le plein emploi, d'autres réformes s'imposeront. En vérité, sur nos comptes publics, la situation actuelle est lourde pour nos acquis sociaux, pour nos services publics, pour l'avenir de nos enfants. Mais dans quel chemin s'engager ? Moi je vous propose l'augmentation des heures de travail hebdomadaires dans le privé comme dans le public. L'amélioration de notre croissance, la réduction de nos déficits. Je le sais, je demande à chacune et à chacun d'entre vous un effort. Mais cet effort, je suis sûr que les Français sont prêts à l'accepter, pour leur pays comme pour leurs enfants, et à la condition que cet effort soit partagé par tous, publics comme privé, et que l'Etat et les hommes politiques soient exemplaires. La France est en train d'être bradée, soldée à des fonds d'investissement étrangers, comme un héritage qu'on est en train de liquider pièce par pièce. Vérité enfin sur notre République et notre Démocratie. Face aux difficultés que traverse la France, notre République n'a d'autre choix que d'être exemplaire. Or, elle ne l'est pas, et vous le savez bien, et c'est pour moi un vrai motif de colère. Le cumul des mandats, les conflits d'intérêts entre public et privé, ces pratiques doivent cesser. Et plus encore je propose que tout élu, condamné pour un délit politico financier, devienne inéligible à vie. Si je veux mener une campagne de vérité, ce n'est pas pour accentuer encore l'angoisse de nos concitoyens. Au contraire. Je veux dire la vérité aux Français parce que sans eux rien ne sera possible. Ils sont de très loin notre capital le plus précieux et c'est sur eux que je veux investir. Je veux une France moderne, sûre, juste, je proposerai a la jeunesse un pacte de confiance. L'éducation, l'environnement, les nouvelles technologies, l'effort productif seront nos outils. La fiscalité et les dépenses publiques devront être adaptées à ces grands objectifs. Je ferai tout ce qui dépend de moi pour éviter à la France notre chère patrie ces dangers. C'est pourquoi je vous demande de lutter contre ces mauvaises fatalités, et de soutenir vous-même le progrès de la France. J'ai décidé de me présenter à l'élection pour gérer ce septennat nouveau. Pourquoi ? Comme président je n'y ai aucun droit particulier et personne ne me doit rien. Mes chers compatriotes, Je suis entré en politique parce que j'aime aller à la rencontre des Français, les écouter, comprendre leurs problèmes et faciliter leurs projets. Je suis entré en politique parce que je crois que la somme des intérêts particuliers ne forge pas l'intérêt général. Je suis entré en politique parce que j'aime mon pays, que j'aime le servir et parce que je crois tout simplement que grâce à la politique demain peut-être plus beau qu'aujourd'hui. Je suis entré en politique aussi parce que j'ai des valeurs, l'amour de la liberté, la haine de l'injustice, et aussi une immense espérance, une Europe fédérale, facteur de prospérité pour notre pays. Ce sont les mêmes raisons, hier comme aujourd'hui, qui me poussent à être candidat à l'élection présidentielle, à solliciter vos suffrages, et vous mes amis à solliciter votre soutien. Je pars dans cette campagne sans richesses autres que celles que vous m'apporterez et avec ma détermination sans failles à porter vos valeurs et incarner vos espérances. Vive la République Vive la France. Mes chers amis, aujourd’hui est un jour nouveau. C’est un jour nouveau pour la France, pour son histoire, pour son avenir. Mes chers amis c’est un jour nouveau pour vous, pour votre parole, pour votre pouvoir. Mes chers amis, c’est un jour nouveau pour moi. Depuis maintenant 3 ans, nous menons un combat acharné pour la démocratie. Un véritable affrontement contre une classe politique qui vous a malmené, qui vous a menti, qui vous a imposé une vision du monde dont vous ne partagiez pas les valeurs. Ce qui était un à l’origine un simple groupe de réflexion citoyen est devenu un mouvement, un rassemblement, grâce à vous. Nous avons, ensemble, construit de nouvelles perspectives. Mais, vous le savez, une bataille n’a de mérite que si elle se solde par une victoire, et la dernière que nous aurons à mener s’effectuera dans les urnes. C’est pourquoi je vous annonce officiellement ma candidature aux élections présidentielles de 2017. Cette candidature est le résultat d’une volonté nationale. C’est la volonté de voir émerger de nouveaux partis, de nouvelles idées. C’est la volonté de combattre la corruption, de bousculer une sphère politique amorphe, reposée sur ses privilèges. C’est la volonté d’atteindre un idéal, celui de la justice sociale. Pour atteindre cet ideal, il me faudra combattre une loi qui ne peut être abrogée. Une loi qui, contrairement à ce pourquoi le droit a été érigé, n’a pas pour vocation à protéger le parti le plus faible, mais à l’exploiter. Cette loi n’est pas issue d’un code, n’a pas de forme écrite stricte et précise mais s’impose comme un ordre naturel. Cette loi n’a en fait aucun point commun avec les lois telles que nous les connaissons. Pourtant, cette loi fait partie intégrante de vos vies. Elle rythme votre existence comme le coeur rythme le vivant, sans pour autant lui être nécessaire. Elle dicte les chemins des destinées, sans même devoir s’en justifier. Elle créé sans cesse de nouvelles règles, et trouve sans cesse de nouveaux bienfaiteurs : j’ai nommé la loi du marché. Cette loi prît pour finalité une liberté sans limite, une liberté à laquelle, à première vue, nul ne saurait s’opposer. Une liberté qui, au nom de l’enrichissement, prône l’appropriation privée à défaut de l’intérêt collectif. En fait, une liberté restrictive. La loi du marché réécrit les règles sans qu’on ne puisse le changer : on vous parle d’économie sans parler de ressources, on vous parle de richesse sans parler de répartition. Le libéralisme renie les raisons pour lesquelles nous avons commencé à échanger : nous avons d’abord créé des liens, effectué du troc pour subvenir à nos besoins. Nous sommes désormais isolés, et l’argent, qui était un moyen, est devenu une fin. La société productiviste libérale a perverti le sens premier de l’échange. L’économie, et plus particulièrement la croissance, vous ont été présentées par nos dirigeants comme une nécessité, une priorité. C’est la dictature des chiffres. Face à cette dictature dont la finance est le tyran, il n’y a guère d’opposition plus adéquate que celle du peuple. Parce que je ne pouvais pas terminer cette déclaration sans mentionner Karl Marx, et que certaines phrases valent à elles seules tout un discours, je le paraphraserai, en disant qu’une idée ne devient une force que lorsqu’elle s’empare des masses, et que parce que les philosophes n’ont fait jusqu’à maintenant qu’interpréter le monde, il s’agit à présent de le transformer. Françaises, Français, Dans un peu plus de un mois, vous voterez pour le premier tour de l'élection présidentielle. Tout d'abord permette-moi de vous rappeler quelque fait indispensable. J'ai pu constater que plusieurs valeurs on bien changer au sein de notre beau pays. En effet, la France a connu des jours meilleurs, entre les attaques terroristes et la frustration d'une partie de la population. Ainsi que la stigmatisation de certaine religion et forte crainte de ne plus être en sécurité. Tout cela à causer beaucoup de tort est pour la France mais aussi pour son peuple en totalité. Sans oublier bien sur les vrais problèmes de société qui eux ne sont pas vraiment traité. Cependant, vous vous demandez pourquoi ? Sans doute, parce que les priorités ont changé ou bien parce que vous vous laissez gouverne notre pays par une personne qui n'a pas les mêmes ordres de priorité que vous. Ou tout simplement, parce qu'il n'est pas apte à diriger la France. Je pense que l'évaluation de la situation est simple à faire. Si on continu dans cette direction, on risque d'aller droit dans le mur. La France mérite un vrai débat démocratique ou la voix de la raison et du cœur, de la liberté et de la solidarité, se fasse entendre, et finalement, j'en suis sûr, l'emporte sur toute cette haine. Car, oui c'est de la haine qu'héritera les générations futures si on ne fait rien. J'ai décidé de me présenter à l'élection présidentielle. J'aimerais que la France, ce relevé de ce s'est angoisse, de ses peurs et qu'elle forte fasse à notre ennemi commun. J'aimerais que la France soit soudée, mais pour cela il faut s'unir et être solidaire et ne pas ce divisée comme aujourd'hui. Car la division est notre faiblesse. C'est ensemble que nous devons avance et que nous ferons de la France un pays avec tous ses valeurs qui seront reconnu. J'aimerais que la France accepte la diversité car elle fait partie des valeurs du pays mais n'est pas forcement appliquée. Je sais que beaucoup d'entre vous ce ne sente pas accepte et rejette de notre pays. Alors que la diversité est l'une de nos plus grosses forces, c'est ce qui fait la France. Un pays libre mais aussi un pays qui accepte toute les cultures. J'aimerais que la France restaurer l'esprit de responsabilité, fondement de l'autorité. J'entends placer la responsabilité au cœur de l'action publique, la promouvoir dans notre société à tous les niveaux. J'aimerais que la France tourne définitivement le dos au chômage. Mais pour aller vers le plein emploi, d'autre réformes s'imposeront. Ainsi afin de pourvoir aux emplois de demain, et de donner à chacun sa chance, nous développerons massivement la formation sur toute une vie. J'aimerais que la France considère les hommes et les femmes sur le même pied d'égalité. Afin de renouer le lien entre les générations, la réforme des retraites sera menée. Des formules nouvelles seront proposées à la négociation collective pour garantir nos régimes de répartitions. J'aimerais que la France reconsidère la jeunesse comme notre future. Et donc, mettre en place des relais pour les aides à trouver du travail mais aussi à passer dans le monde du travail. Ainsi trouver un moyen de leur facilité l'accès à des formations. J'aimerais que la France reprenne goût à l'égard de la politique. En effet, J'ai constat que depuis quelque année déjà beaucoup d'entre vous ne vote pas. Cependant, il faut prendre la mesure de l'enjeu, compte tenu des menaces que certains font peser sur la sécurité sociale, les retraites, les services publics et le droit du travail. Par conséquent, c'est que grâce à vous que les choses peuvent bougez et changez. Donc réfléchissez et réagissez. La France compte sur votre soutien et votre confiance. Optez pour le changement et la réussite d'un monde meilleure pour les générations future. Enfin, c'est à vous que revient le choix. Faite le bon. Vive la République ! Vive la France ! Françaises, Français, Mes chers compatriotes, Dans cinq mois, plus précisément le 23 avril 2017 se tiendra le premier tour de la présidentielle. Ceci étant un fait, je viens par ce fait vous invoquer les problèmes auxquelles sont confrontés tous les Français. J'ai toujours agi avec loyauté, je suis un homme ouvert et humble et mon parti c'est le peuple! c'est ainsi que je déclare ma candidature aux prochaines élections. Mon devoir sera de défendre les valeurs de la république et nous y arriverons tous ensemble et c'est comme ça que nous reconnaissons une bonne démocratie. Au niveau national il sera indispensable que nous tournions le dos au chômage et je prévois une multitude de réformes pour permettre le plein emploi ainsi que l'accès à tous à une formation. Je veux une France forte! Au niveau de la justice, il sera indispensable que tout délit soit punis car les causes de violences, séquestrations et autres et c'est dans ce cadre que j'aimerais attirer l'attention aux forces de police et de gendarmerie afin qu'ils instaurent plus de moyens de sécurité à l'avenir. Car c'est maintenant que les engagement doivent être pris. Pour la jeunesse, je ferai en sorte que l'éducation leur soit indispensable et soit un facteur clé de leur réussite, ainsi de nouveaux centre d'insertion seront disponibles ce qui favorisera les recherches, le développement et les nouvelles technologies avec les moyens financiers qui vont avec cette mise en place. Je me tourne aujourd'hui pour vous montrer l'importance de ma candidature ainsi que vers l'Europe car il y a quelques mois nous Français avions été confronter au Brexit c'est-à-dire au processus de sortie du Royaume-Uni de l'union européenne et c'est ensemble que nous devront montrer notre détermination que notre monnaie reste ce qu'elle est jusqu'à ce jour et afin que la France soit une vraie puissance économique, pour cela certaines propositions seront faites à nos voisins pour une meilleurs politique communautaire. Je vous invite massivement le 23 avril afin d'accomplir votre devoir en tant que citoyen modèle, je crois en vous mes chers compatriotes car la France de demain c'est vous, votre destin est entre vos mains et je sais que je vous fait confiance. Je suis enthousiaste et je avec votre confiance je prendrai les commande de cette belle France en 2017! Vive la république ! Vive la France !